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 Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.

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Semi-sweet Semicide
Louise Moisan
Louise Moisan

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MessageSujet: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 12:27

« Oh wow. J'ai abusé des cocktails. »

Louise jeta un coup d’œil circulaire à la pièce ; observa les tableaux, le tapis rouge ; posa ses yeux verts sur le grand escalier, les tapisseries riches et sûrement très chères. Perplexe, elle passa une main tremblante sur son front.

« Sévèrement abusé, même. »

Satisfaite de cet état de fait – note pour l'avenir : ne plus jamais abuser des cocktails, ça me fait avoir des hallucinations – la jeune fille pivota sur elle-même et appuya sur la clenche. Le lourd battant n'avait en lui-même pas grand chose à voir avec la porte en toc qui permettait de s'octroyer un minimum d'intimité dans les toilettes publiques, aussi ne fut-elle pas surprise en sentant que ses efforts restaient vains. Et ainsi juchée sur ses talons hauts, vêtue d'une veste de costume et d'un pantalon droit, à essayer d'enfoncer le repaire de dangereux malfrats, elle aurait presque pu se faire passer pour un agent du FBI. Pas très doué, l'agent, songea-t-elle en tirant, poussant, tentant tant bien que mal de faire bouger cette foutue porte. C'était ça, de trop boire et de faire n'importe quoi : pour un peu elle aurait remis en question jusqu'à la réalité de la scène qu'elle venait de vivre. Mais Louise n'oublie rien. Un bref tour d'horizon de ses souvenirs lui confirma qu'elle était bien montée dans cette voiture, en était bien descendue comme la dernière des arriérées et avait bien poussé la porte des toilettes.
Ne rien oublier était une chose. Être sûre de ce qu'elle voyait en était une autre.
Agacée et la paume des mains rougies, Louise tenta de trouver une solution logique. Si cette porte ne s'ouvrait pas et qu'elle était bel et bien en train d'halluciner... Alors la vraie porte devait juste être plus loin.

« Quel idiote je fais, marmonna-t-elle en tâtonnant bêtement contre le mur à gauche de la porte. Ça se trouve je m'accrochais à la chasse d'eau. »

Persuadée d'être en plein dans le vrai – à part une hallucination, ça pouvait être quoi ? – la demoiselle continua son manège jusqu'à atteindre l'extrémité gauche du mur. Revint sur ses pas, fit la même chose avec le droit. La tapisserie glissait agréablement sous ses doigts, parfaitement réaliste ; jusqu'à l'odeur neutre et un peu vieillotte de l'endroit lui paraissait parfaitement étrangère, crédible. Plus elle approchait du bout, palpant le mur à la recherche d'une clenche invisible, plus son cerveau rejetait l'information avec véhémence. Pas une hallucination, pas une hallucination. Pupilles rétractées, elle inspira un grand coup. Au fond de son être, un pressentiment oppressant lui indiqua qu'elle allait rester coincée ici un long moment.
Son corps n'était pas fait pour traiter ce genre d'informations. Aussi consciente fut-elle de ce fait, son cerveau continua donc d'étudier la situation du mieux qu'il le pouvait. A savoir très mal.

« Peut-être qu'on m'a droguée. »

Soucieuse de vérifier que tout était en place, elle passa brièvement ses mains manucurées sur les courbes de son corps. Pas de vêtements déchirés, pas de sous-vêtements en moins... Bon. C'était déjà ça. Rassurée sur son intégrité physique mais pas moins persuadée qu'on l'avait droguée pour lui faire perdre la mémoire des heures précédentes – ce qui expliquerait qu'elle ait sauté de l'épisode toilettes à l'épisode manoir –, Louise mordilla nerveusement sa lèvre inférieure. Remarquer le panneau en bois qui jurait atrocement avec le reste et aller le lire pour se renseigner aurait été trop lui en demander ; le confondant avec un des multiples tableaux dont les murs étaient parés, elle n'y prêta pas la moindre attention.
C'est à peu près à ce moment-là que le côté très FBI de sa tenue se rappela à son esprit torturé. Malheureusement pour sa réputation future et le reste de cellules grises qui tentaient de se faire entendre dans la serpillière qu'abritait sa boite crânienne, elle ne trouva pas mieux que de faire partager sa trouvaille au monde entier.
C'est à dire que, plantée au bas de l'escalier, elle prit un air déterminé et posa sa main sur sa hanche.

« Police, plus personne ne bouge ! » Un peu perturbée à l'idée de parler seule – puisque jusque là personne n'avait jugé bon de venir lui dire bonjour – Louise enchaîna rapidement. « Si personne ne se pointe sur le champ pour m'expliquer ce qui se passe ici, je... »

Sa voix ne fléchit pas ; elle s'éteint, tout simplement. Je rien du tout.
Là, elle avait vraiment envie de rentrer chez elle.

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Sale gosse
Ice Cromwell
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeVen 22 Mar 2013 - 1:01



Le ménage.
Oui, passer le balai, la serpillère, récurer les moisissures noirâtres dans les angles des carreaux des salles carrelées, frotter les vitres, virer les bouquins à moitié blanchis ou chauves, plier le linge et faire une lessive. Tout ça, toutes ces activités, le job des techniciens de surface ou des maniaques du c’est-propre-c’est-beau. Bref, quelque chose d’actif, entrant dans ce fameux cadre des bonnes résolutions qu’on ne fait jamais et qui, pour une fois, pouvait se targuer de l’être. Aujourd’hui.

Enfin, dans le concept, en tout cas.
Le concept, c’est ce qu’il y a de plus important. Toujours. Le principe même de l’Art intellectualisé, en fait. Cet art aux principes des notions suprêmes.

Non, en fait, quand on s’appelle Ice, on y réfléchit à deux tours de clef, de langue, et d’yeux pour mieux en cerner l’intérêt. Notamment : « D’accord à condition que j’y retire quelque chose d’enrichissant à titre personnel. » Il avait donc fallu établir un tableau de classification à emploi du traitement des corrosifs dans les nettoyants usuels. Mental et écrit. Au cas où.

Depuis un quelconque bout de temps, Ice songeait sérieusement à réaliser une réserve d’archives sur toutes sortes de sujets susceptibles d’être hautement utiles en perspective d’aborder (enfin) la curiosité dévorante qui nourrit parfois les perles de questionnement des gens. Elle avait d’abord répertorié les différents types d’oreilles possibles, puis avait constitué un herbier détaillé et enfin, était en train d’inventer le design interchangeable des navigateurs internet. Histoire de soulager la centrale (les centrales) –mère(s). Et Dieu seul sait s’il y avait de la place pour tout le monde. Pour embarquer vers un nouveau monde, le monde encombré du 2.0. Et de le désencombrer papiétairement. Vers cette chouette salle qu’elle avait repéré lors de sa… Troisième semaine au Pensionnat. Ou au Manoir, comme elle l’appelait. (En réalité, elle disait juste « la vieille bâtisse déglinguée avec le chauffage » ou « La prison d’Eden prétendument démoniaque mais dorée ». Trop flatteur, quoi. Mais ça, ça ne se dit pas comme ça, clac ! sans tact …). Enfin bref, à peu près ce topo-là, quoi. De toute manière, qui a dit que qu’Adam et Eve avaient un calcul de temps précis, eux, hein ? Personne ? Alors vraiment. S’inquiéter du temps, c’est dérisoire.
Que disions-nous ? Que disait-elle ? Que pense-t-elle ?
Ah oui, une sorte d’entrepôt, comme un Palais M[n]émoriel tangible, palpable, ‘humable’. Dont la Reine était toute désignée, bien sûr. Archiviste consultante. Ca sonne bien et ça en jette, non.

Voilà en somme la position la plus agréable pour sentir l’élastique psychique claquer sur l’esprit dans un sursaut de réalité : Accroupie, gants en plastique talqué, bouchon de stylo entre les dents, carnet entre les mains, et tâches de détergent sur les ongles ou sur la peau des doigts.
Totalement clean. Ice Celin Cromwell – oui c’est bien moi.

Tu connais, tu connais, tu connais. Non, tu ne connais pas, tant pis pour toi. HA ! Si ça, ce n’est pas drôle.
La porte, portatif, Tiffany, nid douillet… Te sauve pas, hé, te sauve pas ! L’heure du thé, comme dirait Alice-Lapin, c’est immanquable. Même quand visiblement, on manque tout, même des certitudes, même des doutes, même des chances, même des réflexes, des occasions de mettre Paris en bouteille ou plus communément, juste des « Et si, et si, et si, si, si… »

Drôle, oh si !, oh oui !
Depuis le couloir, on peut la voir, là, cette fille qui tournicote à droite, puis à gauche, devant, se rejette en arrière, parle toute seule, tire sur ses vêtements. Titube un peu. Soûle ou croit l’être ? C’est un spectacle amusant. Et Ice le contemple, bras croisés, adossée contre le mur. Ou plutôt, épaulée contre le mur. C’est comme profiter d’une danse fébrile, profiter du cauchemar onirique d’autrui. Profiter de ses cheveux blonds, de son visage un peu pâlot, un peu creusé, de ses yeux qui donnent une finalité à ce visage plutôt banal, pas compliqué, pas casse-pied, pas dénaturé ou anormal. Un visage pourtant plutôt plaisant. Pas méchant, pas crétin, juste naturel. Et le maquillage ou les effets secondaires de l’alcool, ça, on s’en fout.
Une paumée de plus. Décidément, les inventeurs de cette caisse-de-magicien du style télé-Secret Story peuvent être au choix selon le point de vue : des sadiques ou des enfants.
Un plan américain, un italien, un insert. Sacrée meilleure actrice spontanée.
Et puis ce petit vent de folie qui souffle, qui s’engouffre, creuse des rides sur les joues. Oui, on ne peut que perdre la tête, lorsque ça nous tombe dessus, sur la tête, sur un AstérObélIce. Du moins, est-ce la monaie la plus courante – en supposant la chose. Evidemment.

Trop facile de deviner le nombre de points d’interrogation et d’exclamation qui se cachent et qui s’exhibent par le regard halluciné.

Bientôt, mon enfant.

-Police ! Plus personne ne bouge !

D’abord, lever un sourcil. Ensuite, surtout ne pas éclater de rire. Ne pas penser pour ne pas rire, ne pas penser pour ne pas avoir le cœur qui se serre non plus.

-Si personne ne se pointe sur le champ pour m’expliquer ce qui se passe ici, je…

« Tu… ? »

Déterminisme. Panique. Mais tentative de contrôler la situation tout de même. Définition : grotesque. Ou la pantomime est mauvaise, ou elle est excellente. En résumé, la pauvre. Pauvre tout le monde, de toute manière.
Ice se décolla nonchalamment du mur pour la rejoindre. Comme un artiste dans les lueurs tamisées de sa galerie lors du vernissage ; comme un acrobate, danseur, acteur, sous les feux des projecteurs scéniques.
Cool.

-Réponse Une : Non, tu ne délires pas ; réponse Deux : Oui, c’est bien une porte ; réponse Trois : elle est fermée, tu ne pourras pas l’ouvrir. Indice Un : Il y a un panneau d’informations à environ deux mètres cinq dans ton dos. Et avant que tu ne le demandes : Oui, tu es censée le lire si tu veux tout comprendre, mais rien ne t’empêche de le snober non plus.

Ca, c’est dit.
Il y avait plus délicat comme annonce, fort à parier. Mais on fait avec ce qu’on a et ce qu’on peut mettre à disposition. Elle pouvait bien être interloquée, estomaquée, matraquée, tous les « -qué » des vocabulaires existant qui vous font ouvrir la bouche en étant réduit a quia ; qu’on ne vienne pas lui reprocher d’emberlificoter le monde. Règle numéro un d’un discours ou d’une dissertation : constituer un plan détaillé.
Fait.

-Oh, sinon je m’appelle Ice.

Et hop, un sourire en plus. On ne sait jamais.




    Voilà. Si tu n'aimes pas la musique, n'en dis rien, elle me plaît. Par contre, si tu n'aimes pas mon post, ça, tu peux le dire o/ (Ohlololo, trop rapide! Un jour d'intervalle seulement! Je te l'avais dit 8D)

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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeMar 16 Avr 2013 - 9:28

Malgré l'incongruité de la situation et la peur qui martelait violemment le peu de logique encore viable dans son cerveau, Louise trouva le moyen de s'extasier sur la beauté des escaliers. Très sexy, les marches et le tapis rouge. Presque Hollywoodien, comme décor – en plus classe et moins moderne, sans doute, quoi qu'elle n'ait jamais visité de plateau de cinéma.
Alors « Je » rien, peut-être, mais ça ne l'empêcherait pas de faire ce que bon lui semblait : si personne ne venait, elle mettrait simplement sa non-menace à exécution. Et là, ses non-interlocuteurs riraient moins d'avoir non-répondu ! Ça leur apprendrait, tiens. Pour un peu, elle en aurait oublié qu'un non-flingue ne pouvait décemment pas tirer sur autre chose qu'une non-personne et que, de fait, elle se retrouverait bien embêtée si quelqu'un se pointait avec de mauvaises intentions. Enlever ses talons hauts, peut-être, lui permettrait de se sauver en courant... Elle pourrait même les jeter à la figure de ses poursuivants, si elle visait suffisamment bien. Le peu de références que la jeune fille avait en terme de survie étant tirée de films plus ou moins cultes, ses chances de s'en tirer face à un agresseur réel étaient quasiment nulles. Le fait qu'elle soit sûre du contraire n'arrangeait très certainement pas les choses, tant qu'à faire – mais encore eut-il fallu qu'elle s'en rende compte. Ce qui n'était vraisemblablement pas prêt d'arriver. Jeter ses chaussures à la figure des autres était un plan sans faille, définitivement.
Sursaut ; étonnement. Une silhouette se découpa dans son champ de vision et, étonnamment, ce ne semblait être ni un mafieux ni un gangster. Non, rien qu'une jeune fille à l'allure nonchalante, juste une adolescente de son âge parfaitement normale. Ce manque d'originalité tira un haussement de sourcil perplexe à Louise : ça ne pouvait pas être un rêve – elle ne rêvait jamais – pas plus qu'il ne pouvait s'agir d'une hallucination. Parce que quitte à s'imaginer un guide astral venu l'aider à s'y retrouver dans un nouveau monde, songea-t-elle distraitement, elle se serait au moins imaginé un beau garçon. Un Matthieu ou un Ajay, voire même un George Clooney ou un Jethro Gibbs – mais une fille normale ? Ça n'avait absolument aucun sens. Restait encore et toujours l'hypothèse d'un enlèvement en bonne et due forme avec drogue en prime.
Si c'était ça, elle n'avait pas à s'en faire. Son père payerait la rançon sans se poser de questions.
Méfiante malgré sa maladive insouciance, elle coula un regard incertain en direction de l'inconnue. Si elle avait cru pouvoir croiser quelqu'un d'autre dans les toilettes, tiens, elle n'y serait pas rentrée. Ça lui aurait évité bien des soucis.

-Réponse Une : Non, tu ne délires pas ; réponse Deux : Oui, c’est bien une porte ; réponse Trois : elle est fermée, tu ne pourras pas l’ouvrir. Indice Un : Il y a un panneau d’informations à environ deux mètres cinq dans ton dos. Et avant que tu ne le demandes : Oui, tu es censée le lire si tu veux tout comprendre, mais rien ne t’empêche de le snober non plus.

Trop plein d'information ; Louise en oublia le rôle qu'elle avait endossé. Tour à tour étonnée, incrédule et affolée, elle écouta sa vis-à-vis parler sans oser l'interrompre. Elle avait l'air de savoir ce qu'elle disait, après tout. Soucieuse de comprendre ce qui lui était arrivé entre les toilettes et ce manoir, la jeune fille tenta de trouver dans ses paroles sans queue ni tête le début d'une réponse pouvant potentiellement faire sens. Ses yeux verts suivirent docilement la direction indiquée, se posèrent sur le panneau de liège ; et si elle se demanda, perplexe, comme elle avait bien pu passer à côté sans le voir, elle ne considéra pas un seul instant l'idée d'effectivement aller le lire pour se renseigner.
Parce que ça n'avait aucun sens, absolument aucun. Elle n'était pas rentrée dans un bâtiment public en quête d'informations sur la date de construction ou le prix des peintures : elle était rentrée dans des toilettes, des toilettes et rien que des toilettes. Pour l'instant, plus que savoir pourquoi elle ne pouvait pas sortir, c'était comprendre comment elle était arrivée là qui l'intéressait.

-Oh, sinon je m’appelle Ice.

Ice ? Face à ces sonorités familières, ses vagues connaissances en anglais se rappelèrent à sa mémoire. Elle en conclut que ce n'était pas un prénom, Ice, et croisa ses bras sous sa poitrine en signe de mécontentement. A priori, cette fille était gentiment timbrée ; ça ou elle jouait un rôle. Quoi qu'il en soit, elle ne lui était pas d'une grande aide avec ses histoires de porte et de tableau.

«Ahhhun, d'accord... » Elle lui adressa un sourire sceptique. « Je vais snober le panneau, alors. Il a pas l'air très utile. »

Elle tordit sa bouche sur un sourire satisfait, bras croisés, persuadée d'avoir évité un piège mortel. Si on lui proposait de ne pas le faire, c'était sûrement pour la pousser à faire le contraire : mais on ne la lui faisait pas, à elle. Elle avait vu clair sous le jeu de cette... Sorcière, ou peu importe quelle créature magique ou mafieuse elle était censée incarner. Elle ne le lirait pas, son panneau. Ça lui en bouchait un coin, hein ?
Persuadée de la logique de son raisonnement, elle décida d'enchaîner.

« T'es quoi, une petite fée qui m'a emmené dans un monde imaginaire ? » Parfaitement sérieuse sous ses airs d'abrutie, elle écarquilla les yeux. « Ou bien on m'a emmené ici pour faire parti d'une super émission ? Y'a des caméras, c'est ça ? »

Louise leva le nez pour tenter d'apercevoir l'ombre d'un fil, d'un cameraman – et pourquoi pas un reflet indiquant qu'elles étaient observées en ce moment-même ?
Tu sortiras pas de là.
Oui, ça devait être ça. La deuxième hypothèse tenait plus la route que la première.
Histoire de ne pas avoir l'air trop artificielle, elle se contenta de replacer sa mèche de cheveux derrière son oreille d'un geste naturel. Ce n'était pas le moment de se la jouer 'oh non mon costume est tout froissé' : les premières impressions comptaient beaucoup.

HS:
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeDim 22 Déc 2013 - 13:41



Décontenance, oui, pour ainsi dire. Décontenance, nom féminin n’existant pas à proprement parler, formé sur le verbe « décontenancer » et exprimant une sorte d’hébétude hésitante ou perdue. Usage corroborant parfaitement à l’effarement ostensible peint sur ce ravissant sujet – ravissante « sujette », peut-être ?

Soupirant, soupirer … Ah non ! Ne me fais pas ce coup-là !
Qu’est-ce qu’il a, mon prénom, hein, qu’est-ce qu’il a ?! Fichu prénom, à chaque fois ça ne rate pas. Alors comme ça, on peut s’appeler Dove, Scarlett ou Bob – et encore, personne ne se rend compte des sonorités grossières et obscènes transcendant ces trois lettres… - sans pour autant qu’aucun ne tilte… En revanche « Ice » serait trop incongru ? Roule des yeux, fait coulisser tes orbites globuleux mon trésor, ma jolie enfant. Nous sommes deux. Ne décide pas tout toute seule, okay ?

Le reste, je te le laisse.
Smirk.

Pas bête cette fille. Vraiment pas bête. Du culot cranté se dandinant sous ce petit rictus bien essayé, esquissé, croqué. Butée ? Tu parles, un vrai lama, comme dans les Tintin. Ou presque. Parfois un peu de crédulité ne fait pas de mal, il faut arrêter de se méfier de tout. La Big Brother society existe depuis déjà bien trop longtemps, pourquoi faudrait-il s’acharner à se croire sauf ? Rien n’est sauf, rien n’a de propriétaire propre : Pas le corps, pas l’image, pas la voix, pas les secrets ni les histoires. Alors ce panneau, c’est ton affaire. Gère, Gégé, gère. Y’en a marre des caramels qui font genre ils n’ont pas vocation à être fondu. Mais tu sais, peut-être qu’au lieu de gigoter, te tortiller sans te tortiller, tu pourrais au moins mater le plan. Je suis sûre que les toilettes sont indiquées, je viens d’y passer, j’ai nettoyé quelques pièces de mort-aux-rats si ça te plaît.
Pas grave.
Bouge plutôt.

Le langage corporel, un jour, elle se ferait des fichettes pour réviser, c’est nul d’être pris dans l’ennui du décodage. L’hallucination simple des surréalistes, probablement.  Vêtement à brosser, osera-t-on jeter un œil de plus près ? Elle ressemble à un aimant sur le frigo, ou un magnet tout court – pas un magnum, hein, ça, ça va dedans. Elle ressemble, disait donc non-mon-prénom-n’est-pas-glaçon, à un aimant sur le frigo, vous y restez collé même si c’est bête, et vraiment pas intelligent, et sans beaucoup de sens non plus. Bras croisés et contente de soi comme un hamster qui a bien mangé et qui veut passer sur le grill en dansant la samba. Ahun, déhanché, Hot Chili Pepper.
Elle était mignonne en plus. Non pas qu’Ice eût pu y trouver un quelconque intérêt à tendance sexuel ou quoi. Les jeux de la chair n’avait d’enthousiasmant que dans la dissection mentale projetée avec hauteur sur l’image corporelle. Analyser.
Non, celle-là gigotait trop pour être une poupée.
Quelle chienne, en fait. Un toutou, un sale clebs ? Et les 101 Dalmatiens, tu as vu ? La plongée dans Disney dans le style bar à volonté, quelle bizarrerie en réalité augmentée. Mais oui, c’est à en perdre la langue, comme dans le château abandonné des pleurs d’Eluard, toujours elle à partir la première. Des douves immenses de « what pardon sorry je hein ? » … Un mime à l’Helen Keller.

-T’es quoi, une petite fée qui m’a emmené dans un monde imaginaire ?

Ca tremble un peu là-dedans, si la cocotte pouvait ne pas trop déborder.

-Ou bien on m’a emmenée ici pour faire partie d’un d’une super émission ? Y’a des caméras, c’est ça ?

L’espoir, ah, quelle joliesse. Un petit goût entre l’acide et le sucré qui en prend lentement une saveur âpre. Un arrière amuse-bouche qui n’amuse plus personne. Fallait-il jouer la carte de la sincérité ou faire preuve de pitié, que des points d’interrogation, de manips retour et manips re-retour, ce serait triste de casser le décor en carton-pâte que le gâteau s’est auto-monté, sûrement sûrement.
Pour pas grand-chose (quoique si, pourquoi pas beaucoup) au monde, elle ne se permettrait de briser les illusions de cette nouvelle comparse, cette autre gazelle qui a, comme beaucoup, atterri par erreur et qui mettent leur temps à intégrer, à réaliser. Debout, coude sur bras, menton sur main, Ice a les yeux qui balance devant son museau dressé qui sniffe l’air incertainement. Pour faire comme si, elle cherche aussi. La balustrade anglaise ne ressemble pas à un cupcake et les pieds sont-ils taillés pour la balançoire ?  

-Mouais. Si tu veux. Et Michel Drucker a un verre d’absinthe à ton attention. Encore une fois, panneau. Ca aide à décuver.

T’as pas besoin de mordre, sale mioche. Tu n’es pas toute seule, hein. Et tu l’aimes bien, elle est rigolote, sois gentille. Se détendre, c’est difficile, avoir l’air détendu lorsqu’on s’est tendu, aussi.  Secouer la tête n’apporte rien, mais le ménage peut attendre.
Elle fit bouger les muscles de son visage, ou imagina les faire bouger mais suffisamment pour les avoir senti comme s’ils avaient bougé. Paupière closes on ne voit plus rien, au moins pas de distract… Bon.

-Et sinon tu me parais exténuée. Tu es d’assaut pour rester ? Enfin, « rester »… Sûre que ça va ?

Une grimace et un haussement d’épaules.

-Le Pensionnat est un peu rustre parfois.

Y’a du boulot à faire, bonne comédienne pour soi mais pas pour les autres, si le plateau ne lui en voulait pas trop…




Je trouve que j'utilise un peu trop le champs lexical canin en ce moment... oh, et c'est tardif et mon post est naze. Bad combo.
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeJeu 9 Jan 2014 - 14:33

Mais oui, c'est ça – prends-moi de haut, rigole tout bas et réponds en biais, c'est vrai que c'est hilarant. Au jeu des belles étourdies, Louise n'avait jamais eu à se battre pour obtenir la première place ; ce n'était sûrement pas cette inconnue tout droit sortie du néant qui allait la forcer à être raisonnable. Ce panneau, elle n'irait pas le lire. Du bout de ses ongles vernis jusqu'aux talons de ses souliers cirés, pas une seule parcelle de son corps ne rentrerait dans cette ronde stupide : inutile d'insister, elle n'était pas intéressée. Et puis quoi encore, hein ? Elle lui avait laissé le choix de le snober ou non, ce foutu machin en toc. Si c'était pour lui rappeler toutes les trois secondes qu'elle ferait vraiment mieux de le lire, autant l'y obliger dès le début. Fièrement plantée sur ses jambes un peu tremblantes, bras croisés et menton relevé, Louise esquissa une moue de désapprobation. Hors de question. Elle. Ne. Le. Lirait. Pas.
Même Tom réussissait à attraper Jerry, parfois.
Perdue entre deux mondes dans un sens si littéral qu’il en devenait presque dangereux, la jeune fille chercha à faire fonctionner son cerveau correctement. C'était désagréable. Agaçant. Intenable. Elle avait besoin de tous ses neurones pour démêler les nœuds dans lesquels elle s'était empêtrée sans le vouloir ; peut-être même un peu plus. Dents serrées – au figuré, cette fois – elle s'évertua encore et encore et encore à chasser tous ces parasites qui l'empêchaient de penser. Mains fermement crispées sur la manette, pouce dérapant sur un joystick rendu glissant par l'alcool et le stress, incapable de trouver la combinaison de touches permettant de débugger le système – il y avait de quoi en devenir dingue. Allô allô, y'a quelqu'un ? Un rire bien trop aigu pour l'oreille humaine gronda dans l'estomac de Louise. Question idiote. Ça sonnait aux abonnés absents depuis un moment, là-dedans. Elle était fichument bien placée pour le savoir.
Dans un haut-le-cœur ressemblant à s'y méprendre à une brusque remontée acide, la pauvre prisonnière vint poser une main moite et glacée devant ses lèvres trop pâles. La voix de la fille lui sembla irritante, nasillarde ; incompréhension et frustration prenaient le contrôle du navire derrière ses drôles d'yeux verts. Ces échappées belles un peu trop loin d'elle-même la laissaient en retour aussi malade et trop consciente de son corps qu'un brûlé vif, les cris horrifiés en moins. Elle avait froid, mal à l'estomac, mal au cœur et envie de rentrer chez elle – son père allait s’inquiéter si elle n'était pas là où il l'avait laissée. Ajay aussi, parce que ce crétin était beaucoup trop gentil pour son propre bien. Il ne dormirait pas avant d'être sûr qu'elle était rentrée, démaquillée, en sécurité et au chaud sous ses couettes. Matthieu allait lui faire la tête un moment, lui ; Lucile se mettrait sans doute à plaider en sa faveur dès le lendemain matin, dès qu'il lui aurait fait un résumé plus ou moins exact de la situation.

Si elle n'était pas là quand son père revenait, il se passerait quoi ? Louise avait déjà disparu une fois, enterrée tout au fond du cœur déjà trop endurci d'un petit garçon. Elle ne pouvait pas s'évaporer comme ça. Elle n'avait pas le droit.

« Le Pensionnat est un peu rustre parfois. »

Je vais vomir.

Blocage, flippage, niage et autres verbes en age ; ses deux mains, parfait reflet l'une de l'autre, glissèrent derrière sa nuque. D'accord . Réfléchissons. La porte ne s'ouvre pas, cette fille dit qu'il va falloir rester et cet endroit ne ressemble pas à des toilettes du tout – tiens, c'est vrai qu'il y avait cette histoire de toilettes, aussi. Trop dur à gérer. Un petit saut dans le temps, hop : la drogue fera très bien l'affaire. Au fond, qu'elle se dit en toussant un peu, relevant un visage pas tout à fait composé mais du moins fier et sûr de soi, presque serein, comprendre le pourquoi du comment n'est pas exactement la priorité. Les humains n'avaient jamais aussi mal géré la vérité brute et méchante que ces dernières décennies. En parfait produit de sa société superficielle et craintive, Louise préféra donc s'enfouir sous de grosses couvertures de n'importe quoi, quitte à placer une bonne dizaine d'écrans de télévision entre elle et ce qui se passait juste sous son nez.
Mince, quand même. Ce scénario à la Judge était presque trop japonais pour un décor aussi vieux jeu ; elle inspira. Voilà, tiens, ça ce serait très bien – un bon manga, avec une intrigue toute décidée qui ne laisserait pas les héros crever. On se débarrasserait pas d'elle avant le dernier chapitre. Ses parents, elle les reverrait.

« Qu'est-ce que tu racontes ? souffla-t-elle sans laisser sa voix trembler ; elle se voulait sceptique et désinvolte. Le Pensionnat qui que quoi – j'ai pas de valise, hein, au cas où t'aurais pas remarqué. Je compte pas rester. »

Calquant son attitude sur ce qu'elle aurait enfin aimé voir chez les protagonistes stupides et trop crédules contre lesquels elle adorait crier, l'adolescente fronça les sourcils. Croire tout ce qu'une parfaite inconnue lui disait aurait été idiot ; ne rien croire malgré les évidences pouvait aussi énerver les téléspectateurs. Tout en finesse. Elle était bloquée, d'accord. On l'avait probablement droguée, soit. Comme dans tout bon feuilleton, il devait y avoir un motif et des criminels : autant se concentrer là-dessus.

« Et puis on peut savoir pourquoi on nous aurait soit-disant enfermé là ? » Ses lèvres se courbèrent sur une moue ennuyée. « De toute façon, mon père me retrouvera. »

Bien sûr, qu'il la retrouvera. Son visage, ses yeux, ses sourcils, pas la moindre parcelle d'elle-même n'en doutait : accrochée à une branche, les pieds dans le vide à l'autre bout du monde, elle en aurait encore sourit pour les caméras – parce que perdue au milieu de l'océan ou coincée dans un immeuble en feu, rien ne changerait ça. Elle aurait sauté du toit sans hésiter pourvu qu'il lui promette de la rattraper en bas.

Le rationnel n'avait plus la moindre chance, là.
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeDim 12 Jan 2014 - 12:53


Slap !

Bon, pas bon, très très pas bon. La main flottant en l’air, elle reste, resta, le temps n’est plus là ? J’ai encore rien fait, woh, reviens. Ah merde. Donc oui, ah, voilà, on en était là ; la main reste à sa place, dans le vide et à moitié endolorie, les doigts frémissants, engourdis. Gourds. Gourée. Elle n’osa pas cligner des yeux, ou même respirer, maintenant, soudainement. Elle n’allait pas esquisser le moindre autre geste pour mieux maintenir la bête, on ne sait jamais, c’est bien trop risqué.
L’écho rebondit, ou alors ce n’était qu’une impression, quelle conjugaison y’a-t-il encore à employer à ce rythme ? Un peu plus tôt, s’en être sortie sans quasiment mettre de verbe à proprement parler avait tenu d’un miracle dieuducieltoutpuissantjusthow. Mais tant que c’est debout, il faut bien que le Saint Esprit s’accomplisse de temps en temps. Cependant le week-end sacré a certainement dû être avancé, et ses vacances non-calculées avec. Et ses tympans sifflent, sifflent, se sont mis à siffler sans faire mine de se décider à s’arrêter. On dirait que quelqu’un dans le hall a installé des cloches, un campanile, et la même note sèche se répète en boucle. Slap. Slap. Slaaap.
Slap.

Alors gifler les gens sans en avoir conscience, c’est vraiment possible ? Ca brûle. Le coup n’avait pas crié gare – pour autant qu’une main puisse être d’une quelconque aide dans la prévention de ses propres actions. C’était parti comme ça, à son insu. Pardon ? Est-ce qu’il y a au moins un enchaînement logique à cette agressivité ? Touche [REPLAY], touche [REPLAY]…

Le mélimélo paraît bien indépêtrable et c’est à grand peine qu’on peu distinguer un peu de clarté sur les éléments à analyser.

Obstinée cette fille. Trois mots pour déjà quelque chose d’assuré, fiable, barda, basta, bats-toi, baisse-toi. Evidemment ç’avait été de sa faute, à demi, elle avait joué au tu-veux-choix-A-B-ou-le-C-de-disponible-? sans succès apparemment parce que pourquoi faire simple quand on peut s’enfoncer une pierre dans la terre en jachère, elle est meuble, c’est fait pour ça, c’est la base, la base. Et le choix C, « C » comme « Chier » est toujours le plus drôle, c’est connu. Supposément pour ça aussi qu’il était tombé. Non pas qu’elle s’en moquait un peu, un peu très ; on donnera la couleur plus tard, ou la couleur jouera à Jésus tout seul, quand le tombeau se sera finalement bien refermé.
Alors quoi, le souci n’était pas survenu là. Quoi que l’irritation et l’impatience s’étaient franchement décidées à se pointer, souris vertueuses en toutes occasions. Elle faisait déjà des efforts innommables pour avoir l’air aimable. On aurait au minimum attendu des félicitations, n’est-il pas ?
De frustration, elle avait senti un trou dans ses cheveux, enfin, sur le cuir chevelu qui n’acceptait hélas pas de cordonnier. Dans un sens, arrêter de tirailler des mèches pourrait s’avérer judicieux. Mais des polices judiciairement capillaires, malheureusement, ça n’était pas un sujet passionnant en sondage. Si on devait compter sur des trials impartiaux, d’ailleurs… Ou justes, soi-disant…

Et puis, ils ne règlent jamais les ennuis physiques comme il faut. Les femmes qui ont reçu des coups de pieds n’ont jamais de réponse potable, et ardument celles avec des bouts de seins en silicone à réaction épidermique. Donc les perturbations crâniennes et poilues comme celles des, ah tiens c’est pas faux, estomacs en fièvre du samedi soir, fallait pas demander aux mirages de durer non plus, hein.
Parce que fichtre, en langage corporel, les paumes appliquées sur les lèvres, c’est toujours pour se taire, d’une façon ou d’une autre, ou en tous les cas, pour se dire à soi-même, « ferme-la ». D’une élégance et d’un raffinement, si on pouvait zapper l’épisode évanouissement.

En fait, elle s’en sort à bon compte, en comptant sur le compte de y’a rien qui compte vraiment. La blonde à l’expression parfois désespérée se masse la nuque en faisant genre-je-suis-distraite-concentrée-pas-trop-trop-affectée.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Le Pensionnat qui que quoi – j'ai pas de valise, hein, au cas où t'aurais pas remarqué. Je compte pas rester.

C’est quasiment un logarithme qui défile dans sa tête à présent. Trop de chiffres, d’images de chiffre, de liens sans sens, qui forme un plateau-mur mûr de sens. Pas cool. Le sens. Coule pas. Ou alors, dans ta face avec élan, le type de réaction sage, pour être honnête nettement.
Le déni est une chose tellement belle, on l’écrirait en gros tel une maxime. Un dicton [P]a[y]san, presque. Une croyance ou un espoir ou un crochet ou se raccrocher. Hook à sa Milah volée.

Correctement élevée, et bataclan, l’aimable « fée » a froncé le nez sans oser la détromper. Trop mignonne visiteuse. Si bien qu’elle avait plutôt opté pour la fonctionnalité « balance à mains : couci-couça, enfin tu saisiiiis quoi. » Grave, t’as pas l’air bien. Tu ne veux pas t’allonger, mieux ? Ou une bassine ? Ne me la renvoie pas, ne t’amuse pas à rebondir que ouais right now c’est moi qui te bassine, ça me ferait les pieds, et on n’est plus jeudi, je ne suis pas certaine que ça soit sain…t.
Parce que les histoires de bagages, on connait tous par cœur, ma jolie. L’aéroport les paume toujours et ça ne se re-manifeste pas avant six mois. Ca peut patienter, désolée.
Je peux caser ça après ? Pitié.

- Et puis on peut savoir pourquoi on nous aurait soi-disant enfermés là ?

Ou quand ça finit par rentrer, qui sait, comme les carottes en place de nez ? Au fin fond de la caverne, l’éclaireur guette que l’ours commence à se réveiller, à qui dira, si à la lisière des bois, la ville et les hommes ne sont pas que des mythes. Elle songe vaguement que non, euh, nonon, les histoires de téléréalité ne sont pas très loin, ni les blagues de mauvais goût en caméra cachée et qu’on ne sait pas trop, ouais si, on sait trop mais que ce n’est pas très appétissant sinon un tantinet flippant. Dire ou ne pas dire, telle est la question. Flipping flippant.

- De toute façon, mon père me retrouvera.

Et le goût amer s’était répandu dans sa bouche, amer et acide, une mer acide.
Le goût, l’odeur, un gros tout, empaqueté pour une mauvaise surprise qui ne la faisait pas rire, absolument pas du tout rire.
Et on repart à l’endroit, voilà, à cet endroit.
La main avait volé, sans yeux, en aveugle, sur la joue, sur la chair, sur l’image, sur les mots. Sur la mémoire et sur les non-souvenirs aussi, à moitié, et même aux trois-quarts.

T’as pas le droit, aucun droit, c’est pas raisonnable, rends-moi ça.

Ice qui tremble, parce que ce sujet, on n’en parle pas, pas dans sa tête, sinon c’est la cacophonie, la tour de Babel schizophrène.

Elle voudrait bien disparaître, s’enfoncer, merde, qu’est-ce que j’ai fait. Elle recule d’un pas, elle recule de trois, mi-recroquevillée, mi-debout sur ses pieds. Ca ne sert plus à rien de cligner, de toute manière, c’est trop flou ou trop noir, ses pupilles sont trop dilatées. D’effroi, et de je suis désolée.

-… Pardon. Ex…excuse-moi, je ne voulais pas, j’y ai pas pensé. Pardon, je, je suis désolée.

Ses genoux sont du coton, perte de sensation. Tu fais pas comme il faut, vilaine. Le sol lui demanderait presque de venir toquer, du haut du crâne, sur le carrelage glacé, grimacé.
Une piètre hôte, une piètre personne, un piètre pitre. Piètre Pierrot.
Fesses en bas, elle ne tombera ainsi pas. Le sang bat dans sa bouche, si l’empreinte des dents ne prend pas, les dentistes n’ont plus de vocation, hein, hein, hein.

-Ton père ne viendra pas. Même s’il le veut, il ne viendra pas.

Même si.

-Tu ne peux jamais compter dessus, toute façon. Les parents, les amis, tout ça, ils s’en foutent, tu sais. Personne ne viendra te chercher.

Parce que c’est comme ça. Quand quelqu’un est là, il n’a qu’une place, une prise d’espace dans le monde. Parce que trop de gens circulent, évoluent, vont et viennent pour qu’il reste des trous de libres dans les chaises musicales. Parce que le cerveau des humains n’a qu’une mémorisation de soixante à soixante-dix pour cent, et qu’ensuite, on rature, on passe à autre chose, un flou progressif vient fermer les plaies ou les trucs à barrer. C’est fini, on oublie, on nous regrettera un peu, et puis ça passera, bon débarras.
Parce que les parents considèrent leurs enfants parce qu’ils sont leurs enfants, pas pour des personnes propres, des potentiels, des entités entières.

-Les « papas » et les « mamans » aimants, on m’a dit que c’était des légendes. Et que pour peu que tu te perdes, en vérité, ni l’un ni l’autre ne se démènera pour te récupérer.

Au présent de l’indicatif, tous les autres modes, tous les autres temps. Ca ne peut pas être autrement, pas vrai ? Pas vrai ?
Sinon, pourquoi.
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 2:06

Yeux écarquillés et main sur la joue, Louise eut le temps de vivre la scène dix fois, cent fois, mille fois. Clac – encore, claque, encore – clac ; encore. Le bras qui se tend, le corps qui commence à se dire que tiens, il serait peut-être temps de se faire la belle ; le contact, la chaleur, les picotements désagréables qui courent sur et sous la peau blessée. Les poils qui se hérissent d'incompréhension et de colère, aussi, et tout son être aux lignes droites affolées et pointues comme des piques à glace ; clac. Le pas en arrière qui ne sert à rien, lui, vint juste après. La fille aussi avait reculé. Grande idée. Ses yeux, jusque là parfaitement secs, se noyèrent de larmes et de reproches à n'en plus finir. Même sa jolie bouche s'était fermée en une seule ligne serrée, malheureuse, fine, droite et tranchante comme la lame d'un rasoir. Pas la moindre courbe, pas le plus petit début de pardon. Rien que des tressautements de sourcils froncés et la gorge sèche, la langue sèche, le palais glacé, la nuque raide.
De quel droit elle venait de la frapper, là ?
Personne n'avait le droit de faire ça. Ses excuses la laissèrent de marbre ; son cerveau ne procédait pas. Elle ne pleurait pas, mais presque – et de quel droit avait-elle fait ça ? Son père ne l'avait jamais giflée, sa mère ne l'avait jamais giflée. Sa sœur non plus. Même son frère, pas une seule fois. Ni ses amies, ni Matthieu, ni Lucile et encore moins Ajay – des griffures, des morsures de temps en temps, des mains qui poussent ou qui rejettent, oui, des cheveux tirés décoiffés maltraités, mais jamais. Jamais. De gifles.

Alors d'où cette abrutie avait cru qu'elle pouvait se le permettre, hein ? C'était exactement comme si une allumette venait d'être craquée, allumée contre la peau douce et fragile de sa joue ; c'était rouge, ça brûlait, ça se répandait comme un feu de forêt et ça ne laissait rien que de la cendre derrière soi. Dans ses yeux verts de rage, dans son poing serré, contre sa bouche tremblante. Dans sa poitrine comprimée contre laquelle venait frapper son cœur avec une force fébrile, agité par les spasmes électriques qui couraient le long de ses tissus. Ça faisait mal. Mal. Mal.
Toute la frustration, l'incompréhension et l'énervement qu'elle avait tenté tant bien que mal de contenir jusque là se dissolurent en un mélange pâteux de brun et de noir derrière ses lèvres mordues. Clac ; boum. Ça allait faire détonateur, son histoire.

« Ton père ne viendra pas. Même s’il le veut, il ne viendra pas. »

Ça laisserait rien derrière soi. Elle en avait assez – gauche, droite, non ; elle voulait rentrer. Son père viendrait la chercher. Ce si n'avait même pas de raison d'être – bien sûr, qu'il voudrait ! Elle l'écoutait, des fois, ou ça sonnait creux dans sa petite tête d'abrutie ? L'envie de prendre un porte-manteau, un truc, un machin, et de juste l'abattre violemment sur cette illusion stupide qui ne connaissait rien à rien bleuit ses lèvres et le bout de ses doigts. Menteuse, menteuse, méchante, tu dis n'importe quoi, n'importe quoi, pourquoi pourquoi pourquoi –
Sa main quitta sa joue et se serra à son tour, phalanges blanchies par la pression qui lui compressait l'estomac, les intestins et tout ce qui pouvait bien avoir le malheur de traîner dans les parages.

Elle a des petites colères, Louise. Toutes petites. Microscopiques.

« Les « papas » et les « mamans » aimants, on m’a dit que c’était des légendes. Et que pour peu que tu te perdes, en vérité, ni l’un ni l’autre ne se démènera pour te récupérer. »

Si cette fille n'avait pas été suffisamment loin, elle aurait pu jurer être prête à lui démolir le crâne à coups de pelle.
Alors elle fit un autre pas en arrière. Tapa du talon contre le sol, poussa un cri étouffé ; mais ça ne suffit pas, ça ne suffisait jamais. Il y avait trop de pression, là-dedans, dans ces cas-là. Trop de noir, trop de mal, trop de peur, et elle ne savait plus quoi faire, comment faire pour que cette fille stupide disparaisse de sa vue.
Ça frôlait la crise de nerfs, sous ses jolis cheveux blonds. T'avais pas qu'à parler de mon père comme ça.

« Tu dis n'importe quoi ! N'importe quoi, n'importe quoi, grinça-t-elle entre ses dents, la mâchoire si crispée qu'elle en eut du mal à la rouvrir pour articuler. Tu me touches pas – tu parles pas de mon père comme ça ! »

Sa voix monta dans les aigus ; les larmes montèrent elles aussi, aussitôt rejetées sans autre forme de procès.

« J'en ai rien à faire de qui t'a dit quoi, mes parents m'aiment ! Ils viendront me chercher, et même s'ils peuvent pas, ils, ils essayeront – ils chercheront partout jusqu'à me retrouver, tu peux compter là-dessus ! »

Pas une note de doute dans sa voix. Son père viendrait la chercher, sa mère ne l'abandonnerait pas, sa sœur pleurerait, Matthieu s'en voudrait, Ajay retournerait la ville et son frère ne la pardonnerait pas.
Et elle, tout ça, elle ne l'oublierait pas.

« Y'a que toi qui est stupide et toute seule, moi je le suis pas ! »

Ah ; ça y est. Une larme se risqua le long de sa joue, de son nez ; glissa contre ses lèvres gelées. Amer. Salé. Métallique.
Sa manche vint frotter son nez, consciente enfin de la sensation froide qui s'en échappait. Rouge sur noir. Oups.

« … Et merde... »

C'était pas le moment de saigner du nez ; les sanglots lui bloquaient la gorge et la colère tout le reste du système. Elle en avait marre, elle était fatiguée, elle voulait rentrer.
Pas se prendre la tête avec une fée pessimiste et méchante, pas crier.
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeDim 9 Fév 2014 - 17:02


C’est toi ça, pas vrai ? La chose la plus simple, faire couler une pâte dans un moule rubicond, la chose la plus simple, tu te trompes, tu tournes en rond. Tu t’engonces. Tu t’enfonces. On se… dit rien. Toute seule, bravo. Bats des mains. A plat. Menottée, embourbée. Un vrai danger.
Elle a peur. Plus d’elle-même que de l’immensité du monde par rapport à sa cellule. Plus d’elle-même que des salons de thé grimaçants. Hiroshima sous les bombes avant les bombes. Ca sentait le souffre, dans le corps et dans l’air.
Ca sentait la colère et le tremblement de terre.
Plaque tout au sol, ce n’est pas de l’amour et pas besoin de s’y fourvoyer. Ca se casse la gueule. Point.
Elles sont deux pantins mais ses ficelles à elle ont été coupées, sectionnées. Pourtant, la même tragicomédie se joue au milieu, c’est une pièce, dans la pièce, cette pièce, où les acteurs se font face, détourne le regard à trop se fixer, où le public reste silencieux parce que crier n’avancera rien. Pas le scénario qui s’embrouille et se contorsionne autour d’elles, cordes pour ligoter la pensée et les livres d’images. Le bâillon répond présent, même pas nécessaire de faire des exercices d’articulation.

Parce que c’est qu’il y a de mieux.

Elle aurait pu manger encore un peu de viennoiserie, à ce rythme-là. Elle aurait pu voir la levure gonfler. Elle aurait pu frémir sous la chaleur du fournil. Elle fixe ce point, poing, qui la menace, elle écoute l’écho de ses paroles qui la poignarde elle-même. Parce que le lance-flamme, lorsque ça pète, il ne s’éteint pas tout seul, surtout pas à seaux d’essence ou d’alcool 90°. Ca ne désinfecte rien du tout et sa purge lui enflamme ses narines, dont les poils se hérissent, dont la peau gémit, dont ses organes fondent en émettant un « pshiit » faisant la jalousie de tous les clowns qui attendent leur licenciement.

Tu as vu cette fissure sur le mur ? Elle lézarde et menace.
De s’écrouler, qui sait.
Vieille bicoque.


Jamais les lumières n’avaient été aussi intrusives. Moqueuses. Méprisantes. Trop d’informations, pas d’indications. Le gosier réclame à boire et la cigogne s’en fait un plaisir devant le renard agonisant. Elle voulait se gifler elle, elle, la mouche. Se. Chasser. Perrin la toise, là, dans son dos. Du haut du cadre, du haut de la hiérarchie, les superviseurs de cette pantomime qui les teint, les déteint, poupées. Sims dans un mauvais trip. J’aurais jamais dû bouger. Et le poteau dans la face. Elle pleure. Faible. Forte, mon cul.
On tremble. Frissonne. S’écarte. La peste, c’est contagieux. Et ça fait mal. On ne s’en tirera pas comme ça. On t’étendra sur un pieu, et Vlad III le prince fou se délectera de la terreur et de l’horreur qui suinte hors de toi. Tombe, glisse, rape.

Entre la raison et la déraison, c’est perdition.

Personne ne viendrait la chercher. N’était venu tambouriner. Ils ne pourraient pas, de toute manière. Mais même. On ne l’attendait pas, le couvert serait débarrassé si elle était en retard. Elle était déjà en retard. Les cancans n’ont que leur œuvre à faire ; la chambre en bureau, peut-être un autre enfant. La perpétuation de l’espèce. C’est que ça. Ca. CA. Le poulet ira à la poubelle, inconsommé.
A peine jalouse, saisis-tu ?

C’est un dialogue de sourds et chacune se plante des aiguilles dans le cœur. Parce que le vaudou intervient toujours, soit là, soit ici.

-Tu dis n'importe quoi ! N'importe quoi, n'importe quoi.

S’entêter à assener, à babiller, ça montait au cerveau pour se recracher, en geste de rejet, vade retro, une croix gammée intérieure.
Te bile pas. A pleine bouche.

-Tu me touches pas – tu parles pas de mon père comme ça !

Un père, ou un Santa vague, un catholique plein de messes basses. Qui préfère baiser les pieds d’un Christ martyr officialisé et à qui on donne le culte ; que de poser rugueusement ses lèvres sur une joue d’enfant. Elle se souvient des doigts, pas des mains. Des ongles. Si peu des phalanges. Des vêtements, plus que de la peau. Des images et moins des visages. Elle se souvient des sourires forcés.
De la terre.
Des fugues.
De l’air désintéressé.

Des domestiques et des meubles.

Le candélabre chauffe glacialement.

-J'en ai rien à faire de qui t'a dit quoi, mes parents m'aiment ! Ils viendront me chercher, et même s'ils peuvent pas, ils, ils essayeront – ils chercheront partout jusqu'à me retrouver, tu peux compter là-dessus !

Stop. Par pitié, stop stop stop.
C’est une ferraille rouillée qui coule et envahit les papilles. C’est du sel par le nez, les yeux.
A part se rouler, se recroqueviller, ne pas relever le front, laisser les mèches mourir en bataille. A part frapper les carreaux de marbre luisants. La porte ne s’ouvre pas.
Les bougies sont jetées et la cire est froide, incapablement malléable. Le crachat rougit.
Ils ne viendront pas. Ils ne viendront. PAS.
Le tarif de la chambre est indiqué comme non-négociable, format standard.
Je crois.
J’y crois.

Parce que si je n’y crois pas, tout fout le camp.

Alors stoppe. Promesse ?

-Y'a que toi qui es stupide et toute seule, moi je le suis pas !

Parfois, il faut se détourner du miroir, quitter la balance sonore, faire taire les baigneurs qui ânonnent, jeter les journaux, changer l’eau du poisson, ne pas prêter attention aux ondes du fengshui. Si les cahiers ne parlaient pas, si Jedusor s’était tenu tranquille. Si le verre ne se brisait pas entre les mains du capitaine Haddock.
L’état de nature selon Rousseau.
Kindness can be found in cruelty.
Le clapet bée. Rien ne veut bien sortir, dégager la voie. La voix.
Renifle. Ravale ta morve.

Mais j’ai oublié de fermer les rideaux, ne songeant pas au reflet des vitres. C’est con, hein ?

Le ballon de baudruche explose, implose, et des morceaux s’écoulent vers l’extérieur, acérés, frappe du pied, essuie son nez.
Le dernier mur est tombé.

Elle, entend les cordes du violon qui se rompent dans la mélodie du Sacre du Printemps, coupés, sectionnés, amputés, tronqué dans un mouvement d’honnêteté.
Pas important. Pas maintenant.

Le paquet de Kleenex mentholé vient dire bonjour, muet, asphyxié, balayant ou traînant des pieds. Il fait de la luge, innocent, laissons-le en dehors du conflit, le no man’s land se résume à ça. Il n’a pas d’histoire. Juste une fonction. A ramasser comme on ramasse une pomme dans Animal Crossing.

Attendrons-nous qu’un ange passe ? L’écho dégringole, choit, une minute, deux, cinq, tournent les pendules.

Perrin, écoute-moi, prête ton oreille. Parce que je suis lâche. Que les gueulantes, elles vous font manquer d’oxygène avant même de les tracer.

-Je ne dirais pas le contraire. Oui, tu as raison. Je suis stupide, et méchante, et seule. Qu’est-ce qu’on en a à foutre.

C’est pour ça que j’ai fui.

-Tu t’accroches. C’est mignon. Mais tu te fais juste plus de mal.

Parce que, parce que…

-Te braquer, c’était pas ce que je voulais. Que tu me méprises, non plus. Ou que tu aies peur. Et, ou que j’aie la connerie de t’en mettre une alors que tu n’as rien demandé.

Le jeu est fini, mais fini sur l’écran.

-Si tu veux décamper d’ici, parce que c’est trop glauque pour ne pas être glauque, vas-y.

Ici, les pions sont grandeur nature.

-Ouvre la porte et dis-toi que tu as gagné.

…Quoi donc ?




    HAN. Et je voulais pas que ça fasse trois pages, cette histoire... Je voulais pas.
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Semi-sweet Semicide
Louise Moisan
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeSam 22 Mar 2014 - 5:16

Jambes tremblantes, genoux pliés, tissu appuyé contre son nez, les yeux embués de larmes ; pas moins pathétique qu'une gamine à laquelle on vient de tirer les cheveux. Mais je me suis défendue, cette fois. Alors c'était mieux, hein ? Dis-moi, dis moi – je sais plus rien du tout, moi. Le tissu de son pantalon, sans se plaindre, heurta doucement le tapis rouge. Rouge sur noir, rouge sur rouge – rouge sur blanc. Elle n'aurait pas pu se redresser, de toute façon. Ses muscles-cotons ne réussissaient même pas à lui faire mal. Le courant passait. Ne passait plus. Passait. Les petites contractions acquiesçaient, dociles ; son corps était en vie, son cœur battait, tout allait parfaitement bien. La traînée rougeâtre qu'elle s'appliquait à stopper, pourtant, salissait tout sans la moindre raison. Pourquoi ça saignait, hein ? Pourquoi ? Elle avait tout fait comme il fallait, toujours ! Tout allait bien, ce n'étaient pas des bêtises si grave, elle serait pardonnée, on l'aimait –
Enfin, on aimait Louise, et...
Et c'était tout ce qui comptait.
Les larmes continuaient de couler sans vouloir s'arrêter, noyant peu à peu la colère dans une mare de regrets glacials. Ce n'était pas flagrant. Ce n'était pas rapide. Elle appuyait toujours sur ses côtes à les en casser, à les en enfoncer dans sa chaire et ses organes : juste un peu moins. Encore un peu moins. Encore un peu moins. La fatigue, pressée de retourner se lover au creux de ses os, s'occuperait du reste. Il n'y avait rien d'autre à faire qu'à en pleurer.

« Tu t’accroches. C’est mignon. Mais tu te fais juste plus de mal. »

Papa, papa, papa, papa...

« Te braquer, c’était pas ce que je voulais. Que tu me méprises, non plus. Ou que tu aies peur. Et, ou que j’aie la connerie de t’en mettre une alors que tu n’as rien demandé. »

Les saignements, au bout de deux mouchoirs, finirent par cesser. Sa tête tournait comme dans un mauvais manège ; elle voulait descendre, mauvais trip, hangover, peu importe pourvu que le jeu continue loin d'ici. Elle n'avait pas fini la partie précédente et aucune envie de commencer celle-là. Une petite fée, un guide spirituel ? Mais quelle imbécile. Les fées, ça n'existe pas. Personne n'en pleure et personne n'en meurt. Ce n'aurait pas été juste, sinon. Il y avait des limites à ce que pouvait décider la Nature avant de simplement devenir cruelle.
Doucement, elle passa sa manche contre ses yeux verts. Personne ne lui avait jamais raconté de belles histoires avant de s'endormir, à elle. Personne ne lui avait expliqué ce qu'étaient les étoiles ou le soleil. Personne ne l'avait bordée. Il n'y avait rien à border, de toute façon. Personne ne lui avait dit « fais de beaux rêves », « à demain », « dors bien » – ces images lui étaient étrangères et elle, recroquevillée dans son coin, elle en avait assez. Pauvre petite chose jalouse, jalouse, jalouse.
Reviens Louise, s'il te plaît. Pardon. Reviens. J'ai été méchante, désolé, pardon. Reviens ? Je serai gentil cette fois.

« Si tu veux décamper d’ici, parce que c’est trop glauque pour ne pas être glauque, vas-y. »

De ses lèvres tremblantes s'échappa un sanglot bête comme la pluie, bateau, tout seul et tout triste. Elle avait envie de redresser les genoux et d'y enfouir son visage ; le maquillage avait coulé, un peu. Cette fille avait momentanément cassé quelque chose. Elle ne pouvait pas être enfermée. Elle ne pouvait pas. Elle avait des choses à faire, des promesses à tenir, des punitions à recevoir, des sourires à accrocher quelque part, là, entre les poumons et le cœur, pour oublier le trou béant qu'elle y avait creusé.
Paquet de mouchoirs abandonné au sol, petite boule verte et rouge coincée dans son poing droit, elle se redressa maladroitement. Ses jambes se plaignirent, grincèrent, protestèrent, mais elle n'avait plus ni le temps ni l'envie de les écouter. Ses sourcils froncés accordèrent un peu de morgue et d'assurance à son regard – tout pour oublier qu'au milieu de ce vert, ça criait l'insécurité et le besoin de réconfort. Elle avait peur.

« T'as raison. »

Sa démarche était hésitante, tâtonnante. Presque somnolente.

« Je vais l'ouvrir et me tirer, et ensuite mon père viendra me chercher. Ça marche. Je vais faire ça. »

Ce fut à deux mains qu'elle l’attrapa, la poignée. Mais ça ne servait à rien. Elle avait déjà essayé. Ça ne l'empêcha pas de recommencer : tirer, pousser, tenter de glisser les doigts dans un interstice qui n'existait pas.
Front contre le panneau de la porte, fatiguée, elle étouffa son impuissance derrière ses dents serrées.

« ... Alleeeeez... »

Elle avait besoin de dormir. De dormir et de rentrer. Trop d'informations d'un coup.
Ça paraissait juste irréel, là. Un mauvais rêve.

Et si ce n'en était pas un, alors que ce soit tout sauf la réalité.
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Ice Cromwell
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeVen 4 Juil 2014 - 23:40


Je ne suis pas un ange, personne n’en est un. Ca n’existe pas, ça ne peut pas exister, jamais ici, jamais là, jamais-jamais. Et Lourdes, c’est pas les toilettes du couloir.

Elle force. Elle n’a pas d’autre idée que de forcer, Ice le voit, Ice en baisse le regard, le nez, fait taire ses pensées qui menacent de percer la barricade de chair, la barricade des lèvres. Les solutions, au final, tout le monde a les mêmes, embrouillées, serrées, déterminées, fanées. L’espoir, il vaut mieux le rouler en boule et le lancer, d’un geste de la main, d’un roulis du poignet, haut, très haut, entre les pigeons et les morceaux de cailloux qui reposent dans l’eau et là dont on n’a aucune possibilité de conception, d’imagination. L’espoir, il va dans la corbeille aussi vite qu’on a relu une histoire ou un poème, ou une lettre mal écrite, ou suintante, dégoulinante de gnangnan-ries.

Tournoiement de blés et bois rêche, lourd, massif, chêne, poignées. Pas de prise. De main. Mais de tête. Ca oui, non pour oui, et les ouïe-dires on les fout où ? Il en faut plus que ça pour briser le destin, pour lui faire changer de côté de lit, pour lui dire « aboule le fric ».

Dom.

Dom.

Dom. Dom.

DOM.


Ca ne partira pas. Même à s’en massacrer les tympans. Et il continue de faire froid. Un peu trop même. Elle ramène ses genoux devant, parce que les os ne sont pas confortables pour les fesses. C’est presque joli, les ronds de jambes. Mais uniquement sur du plancher nickel-chrome traité et avec une barre fixe et puis quelques miroirs. Pas ici, ça veut dire. Pas dans ces carton-pâte dont on ne veut plus, la décharge n’est pas passée dans le coin, il semblerait. Qui penserait à éteindre la lumière, hein ? Serre serre serre à s’en rendre malade. Et mordre. Et voir rouge, un peu, mais à quoi bon, quel intérêt, rien à gagner, gamineries. Elle espère qu’elle peut se boucher les oreilles, foutre des bouchons de cire dans ses tympans. Elle arrache une mèche et une deuxième, ça fera un coin chauve, tant pis, c’est comme ça, ne cherchons plus. Elle non plus ne voulait pas, n’espérait pas. Au début. Ou peut-être que dans le fond, elle ne se l’était bêtement pas encore avoué. Elle n’a jamais été choquée. Elle n’avait encore eu personne pour être choquée. Et elle était là, là, stupide et bouche ouverte entre des dents qui tenaillent, fort, violemment, à l’arrachée, à l’écorchée, à la percée. Il y a dans la scène qui se déroule une certaine laideur qui ne s’observe pas. Une vraie mocheté psychique ou morale ou psychologique ou juste éthique.
Ou simplement parce que ça sent le pas normal. Pur.

Depuis quand tu tiens à la normalité, toi ?

C
a vacille, ça va probablement se niquer la figure. Tout un entourage pour la narguer.

Je ne voulais pas être seule. Rien que ça, pas être seule.

Qui du lustre ou de la rambarde va venir choir en premier pour l’achever ? Les achever. La vérité ne vaut pas toujours grand-chose et rien n’est moins probant que l’absence de preuve ou le déni des preuves. Alors quoi, il faut renoncer. Jusqu’à ce que. Be brave, qu’ils disaient. C’est pas si aisé. De tenir droit, fier, sans autre pudeur que son intégrité formelle. Sous ses orteils, c’est comme si un monde se mettait à trembler, elle tiendra pas, pense-t-elle, sur ces béquille maigres de frissons, de chair de poule, de lâcheté qui pointe sa frimousse éclaboussée. Nice, être nice, ça n’a aucun sens ou logique ou sens logique. Elle s’en contrefout, chiotte, chiasse, et une litanie d’images bien rangées. D’un geste machinal, elle replace une mèche qui glisse à la même vitesse que leurs larmes un peu plus tôt. Elle n’a qu’à dégager, elle n’a qu’à mieux apprendre. Elle n’a qu’à intégrer, s’intégrer. Bref. Enfin. Voilà.
Quoi.

On dirait une tour face à un pion qui tombera, à un moment ou à un autre. L’échiquier est vide, un peu hostile, soit.

-Et après ?

Elle cracherait. Comme on crache sur ses efforts. Quels efforts ? Il ne lui reste que de beaux zéros. Bad combo, lord mercy.

Quitte à ne pas se grimer de sottises naïves, autant faire tomber les masques, cash.

-T’as l’air de croire que t’es toute seule. Que tout tourne autour de toi. Qu’on doit s’adapter à toi.

Pause. Respire, pense à inspirer quickquickquick.

Ca l’énerve. Ca lui tape sur le système comme un marteau sur les cordes d’un clavecin. Elle va déguerpir. La laisser. Obnubilées par leur nombril respectif. Vaguement.

D’une bouffée d’air retenue en haleine, elle exhale, lentement. Refuse de regarder.

A quoi bon.

-Même sans moi dans la pièce, tu n’es pas une certaine « unique victime ». Tu ne me crois peut-être pas, et c’est pas le souci ni l’embrouille.


Parce que c’est le dernier joker pour offrir un espoir de compréhension, quoiqu’à ce stade, perdu ou pas c’est d’une manière le résultat final qui ne déviera pas. Supposition et conviction. Ou.

-Libre à toi de considérer que je raconte de la merde. Mais ton Alter-Ego, c’est ta responsabilité. Grandir aussi. Ta conscience, tu ne pourras pas constamment y échapper.

Ramasse tout, fais place nette. Sans regret, c’est un abandon. Avant de retourner aux commissions personnelles.

-Si tu es réussi à casser la serrure, mets un bloque-porte. Et si tu es fatiguée, cherche une chambre sans te paumer. Qui sait ce qu’on fera de ton corps.

Des médocs. Mais n’affolons pas les choses, c’est suffisamment de complications.

-Bonne nuit.

Le passé est passé, le présent n’est pas présent.
Pour moi.

Le couloir est une gueule béante qui vous avale sans préavis. Rideau.
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitimeSam 19 Juil 2014 - 14:54

Oui, je suis toute seule. Oui, je l'ai toujours été.
Est-ce qu'elle le comprendrait, ça ? Est-ce qu'elle ferait un semblant d'effort pour tenter de se représenter la chose – bredouillante, pas si fière, un peu bancale et toute seule, toute seule, toute seule ? Pas sûr. Voir même l'inverse. Elle est certaine que non, mains agrippées à la poignée comme l'on s'accroche au dernier foutu bout de prote du Titanic. Pas de place pour Jack, et alors ? Elle n'avait jamais eu personne pour la soutenir. Louise avait tout un tas de gens, elle, par contre. Et c'était tellement injuste. De passer chaque jour à vouloir être aimé, pour soi peut-être, pas pour elle en tout cas, et d'être incapable de s'en détacher, de cette petite chose blonde toute bête, toute fragile, incapable désormais de se mouvoir par elle-même – d'exister, en somme. Bien sûr que tout le monde s'en moquait. Bien sûr qu'elle n'était rien d'autre qu'un bout de vide, de rien du tout. C'était dans l'ordre des choses. Elle n'avait toujours été que ça ; une ombre, une case à cocher sans personne pour la remarquer, la remplir, lui donner un semblant de sens ou de quoi que ce soit. Elle était seule. Tellement, définitivement, irrémédiablement seule. Piégée dans un corps qui ne lui appartenait même pas.
Tueur. Pauvre être incapable de compassion.
Mais pas moi, pas moi.
La différence tue et son cœur ralentissait à un rythme dangereux. C'était comme ça. Quelle tristesse. Mains fermement enroulées autour de la poignée, et finalement ce sont les genoux qui lâchent, qui cèdent, qui la laissent pantelante et perdue sous des paroles qu'elle ne veut plus entendre. Ça fait trop mal. Elle a les larmes qui coulent noir, comme si du mascara était venu saturer l'eau à la place du sel. Elle a avait aurait, ne sait plus. Depuis quand les temps avaient-ils une importance quelconque à ses yeux ? Louise était, elle est. Et ça faisait encore plus mal. Son corps coulait vers le sol comme l'on jette une pierre à la mer, perdue à vouloir tout simplement être celle qui rirait la dernière. L'autre fille la faisait frissonner des pieds à la tête, électricité statique malveillante.

Qui était-elle pour parler de sa conscience, hein ?

Un sourire quasi effrayant aux lèvres, la porte en guise de seul témoin, elle aurait voulu hurler de rire plus fort que l'autre ne parle. Ses lèvres restèrent closes. Elle n'avait pas de conscience. Pas pour elle, du moins. Juste la sensation d'avoir fait le bien, le mal, sans rien pour lui indiquer si oui ou non c'était le cas, si c'était juste, si elle était dans le vrai, enfin. Selon les normes de son existence elle-même, tuer un humain était une chose parfaitement normale, presque nécessaire à la survie – tuer un agneau l'était bien selon les normes humaines, alors qu'est-ce que cela pouvait bien faire. Mais elle – il, et quelle importance – les aimait trop, trop, trop. Ça lui faisait mal dans la poitrine, ces griffures mentales que l'on s'infligeait pour peu d'être certain d'avoir fait quelque chose qu'il ne fallait pas maintes et maintes fois. J'ai tué pour survivre. Pouvait-on vivre avec ça ? Je suis enfermé à vie. Alors, dites moi ?

Comment faire, au juste, pour ne pas pleurer tous les soirs ?

Les pas s'éloignent, les larmes continuent de couler. Elle en avait tellement marre. C'était impossible. Elle ne pouvait pas être bloquée ici. Elle ne pouvait pas avoir fait ça à Louise. Pas à Louise, pitié, pas elle. Elle ne méritait pas ça. Sa mère allait pleurer, son père allait s'en vouloir, et son frère, et sa sœur, et Ajay, et Matthieu... Toutes ses promesses risquaient de s'envoler en éclat. Elle ne pourrait jamais vivre avec ça. Pas pour l'instant, pas ce soir, pas maintenant, là, comme ça. Elle avait à peine le courage de calmer ses hoquets noirs d'encre, alors de là à monter des escaliers ou prendre la vie du bon côté... Il ne fallait pas trop lui en demander. C'était beaucoup trop compliqué. Beaucoup, beaucoup trop.
Hissée sur ses jambes à la façon d'un faon venant de naître, elle essuie ses larmes sur son avant-bras. Noir sur noir, ça ne se voit pas ; elle en a encore des traces sur le visage.

Allez. Her. T'es Louise. Tu peux pas te laisser aller comme ça.

Parce que demain, ça ira mieux.

Demain.
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MessageSujet: Re: Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.    Boire ou conduire, il faut - être majeur, pour commencer.  Icon_minitime

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