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 garbage in honey sack (Allen)

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Wladyslaw T. Olszewski
Wladyslaw T. Olszewski

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MessageSujet: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeSam 25 Mai 2013 - 23:38

Le sucre de la confiture était brûlant dans sa bouche, une mélasse épaisse & compacte qu’il avait grossièrement tartiné sur des tranches de pain de mie aux bords rassis. il était quelque chose comme deux heures du matin & il n’y avait rien d’autre ici que le grésillement de l’ampoule frémissante, le bourdonnement irrégulier du réfrigérateur dont la surface imprimé de traces de doigts graisseuses n’était pas parvenu à le décourager. à l’instar du carrelage poisseux & des murs gonflés d’humidité, de l’évier rongé de rouille pourpre. il avait vraiment trop faim pour ça et s’était suffisamment habitué à dévorer des barres chocolatées déformées par la chaleur/givrées & douloureuses contre ses dents abimées/ calfeutré dans sa voiture pour se retrouver incommoder par les quelques cafards luisants qu’il observait s’enfouir sous le four défoncé.

Aussi : il ne jurait pas nécessairement dans la lumière glauque. il portait ce t-shirt étroit sur son corps maigre, & le dessin de sa colonne vertébrale crevait le tissus alors que penché sur la table il mâchonnait violemment, de la marmelade brillante & poisseuse sur sa bouche, sur ses doigts osseux & sur son menton éraflé. d’un mouvement machinal de sa paume, il repoussait régulièrement ses épais cheveux ébouriffés de son front mais, si l’effort était à saluer, Wladyslaw affichait toujours l’air négligé de son arrivée. il était parvenu à dormir mais l’endroit n’était pas suffisamment rassurant pour qu’il puisse se relâcher , & ses nuits étaient troublées des réveils brusques qui survenaient lorsque le pas d’un pensionnaire à travers le couloir se faisait trop pesant, lorsque des rires brisaient le silence---
(il n’avait pas entendu de rire depuis longtemps, vraiment)
--& sur son visage blafard les hématomes violets que dessinaient ses cernes s’étaient à peine altérés. Les brûlures/morsures/déchirures imprimées sur sa peau en revanche cicatrisaient, vaguement, et les coupures étirées sur ses épaules nues apparaissaient blanches & lisses dans la lumière verdâtre de la pièce, des striures laiteuses & erratiques. il y avait des trucs qu’il s’était infligé lui-même, et d’autres qui provenaient d’accidents ou de conduites dangereuses plus ou moins justifiables/inconscientes. il avait cette façon de triturer ses plaies de façon à ce qu’elles ne guérissent jamais exactement : ce n’était pas volontaire, jamais vraiment volontaire, mais de simples manies inconscientes qui expliquaient que l’empreinte de ses dents marquées sur les jointures de ses mains, sur les phalanges de ses pouces, semblait ne jamais s’évanouir. toujours humide de salive & lymphe, une chair abimée & pourrissante parfois lorsque le sommeil était mauvais, lorsqu’il était nerveux & finissait par déchirer quelque chose. à l’infirmerie, il s’était procuré des pansements, toutefois, et arborait sur chacun de ses doigts, presque, à l’instar de bagues bizarres, des bandages serrés. à présent : humides de confiture de cerise, des éclaboussures écarlates.

Sur la table, entre le pot de confiture & une boite de conserve à demi ouverte auquel il n’avait pas encore touché, tenu à distance par son miasme lourd & putride, il avait posé le fusil avec lequel il était entré. un objet précieux, quelque chose de couteux, beaucoup plus que n’importe lequel des objets qu’il possédait, que la somme des objets qu’il possédait ---une crosse sculptée dans un bois veiné & lisse et un canon sombre & luisant, comme humide, dans la lumière. c’était une arme de chasse, le genre d’objet avec lequel son père pratiquait la chasse à courre des années auparavant. il ne l’avait pas quitté même depuis son arrivée ici ; et toujours s’efforçait de le tenir à portée de main. son poids sur son dos était devenu une habitude et le voir posé sur la table lui semblait une vision perturbante à contempler ; il y avait quelque chose d’indécent dans cet objet parfois, dans sa longueur et ses lignes droites et étirées. quelque chose qui évoquait vaguement le danger & qui évoquait la mort.

(les corps putrides & les crânes broyés. varsovie & la boue & le sang)

ce n’était pas un sujet auquel il lui arrivait fréquemment de penser : son esprit faisait abstraction des corps déformés & des visages défigurés. il avait développé une attitude qui consistait à ne plus essayer de se souvenir, de ne plus cultiver aucune mémoire. il oubliait beaucoup de choses, ce qu’il avait fait quelques jours auparavant, son repas précédent, l’heure à laquelle il s’était éveillé. il raisonnait peu, évitait de développer une réflexion, le genre d’initiative qui pourrait lui attirer des ennuis ou l’empêcher de dormir. Ranimer des visions mortes.

Mais c’était ce sur quoi il avait finit, finirait par penser, évidemment ; apaisé par la perspective de voir sa faim rassasié (il avait faim en permanence semblait-il à présent qu’il avait accès à de la nourriture), plus lent, ses idées malades semblaient parvenir à s’extirper de l’alcôve lugubre de son esprit tordu. & la véritable question était---

(il l’avait probablement oublié. une foule d’interrogations pourtant se pressaient contre son crâne comme des oiseaux malades. que faisait-il ici & combien de personnes étaient mortes dehors & avait-il tué certaines de ses personnes étaient elles déjà mortes ou bien ---)


Il pensait à ça, donc, au moment d’entendre un bruit, des pas ; et aussitôt il eut le réflexe, car les habitudes ne meurent jamais, de se saisir du fusil, un geste brusque, violent, quoique leste, car le garçon en avait l’habitude, et que la crosse épaisse entre ses doigts nerveux était une chose qu’il connaissait parfaitement, un précepte docilement appris : d’empoigner l’arme, donc, et de viser la porte. tâchant la détente de confiture de cerise collante.
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Allen Winters
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeDim 26 Mai 2013 - 11:33

[Non, Allen va bien. Chronologiquement, il sort de l’event Corpse Party.]

Affalé sur le sol, prisonnier de ses draps, Allen fixait le plafond de sa chambre. Dormir était un besoin biologique que le jeune homme n’arrivait décidément pas à satisfaire ces derniers temps. Lorsqu’il fermait les yeux : corps écrasés dévorés par les vers, silhouette noire sur fond de flammes, chair brûlée, et … Son poing se serra sur un outil invisible mais qui pourtant le rassurait. Est-ce qu’il s’en remettrait ? Est-ce qu’ils s’en remettraient ? Un coup d’œil vers l’un des lits récemment investi par une petite silhouette brune l’averti de l’absence de William. Soupire. Ses autres colocataires, eux, dormaient tranquillement. Ils semblaient ne rien avoir eu à faire avec la petite fête qu’avaient concocté les fondateurs, les veinards.

S’étant fait à l’idée que se transformer en papillon serait difficile, Allen gigota pour se sortir de sa couette tout en veillant à ne pas se cogner dans le mobilier. Libéré, il chercha à tâtons un réveil, une montre ou n’importe quoi sur la commode … ses doigts effleurèrent la coque poussiéreuse de son ordinateur portable. Depuis son "retour", il n’y avait plus touché. Tuer des orques ne le faisait plus tellement rire alors que c’était lui qu’on avait voulu dépecer … Sûrement qu’il craquerait, qu’il replongerait. Sûrement. Mais pour le moment, le garçon préférait largement faire la larve indolente dans son coin. Triste fin, si vous voulez mon avis. Quelques accès de conscience l’implorait de se ressaisir et de se porter un bon coup sur le crâne, mettait en doute sa virilité …

Des chiffres : 2, 1 et 7. Parfait.

Rester là ne servait à rien. Il n’avait définitivement pas sommeil … Et puis la douce mélodie respiratoire des autres mâles de la pièce n’était sans nulle doute pas la berceuse adéquate. Allen jeta les draps tombés sur le lit et prit son sweat bleu coincé entre le matelas et le mur. Secoué, enfilé. Sans prendre la peine de se chausser et mains dans les poches de son short, il partit en quête de ce que tout adolescent avait besoin à une telle heure de la matinée … De la bouffe.

Il avait l’habitude de ce trajet … même dans le noir. Ce n’était pas l’obscurité qui allait lui faire peur. Il avait décidément vu pire. De toute façon, sa tête était trop vide pour y penser.

Très vite, d’après lui, le jeune homme atteint le couloir menant aux cuisines. La lumière allumée de la pièce filtrait en dessous de la porte. Qu’il y ait quelqu’un n’était pas tellement étonnant ! On ne le répétera sans doute jamais assez mais la bouffe, à une heure pareille, c’était tout ce qu’un être humain avait besoin. Sans plus se poser des questions et ne faisant pas attention au bruit suspect de l’autre côté de la cloison, il poussa l’ouverture en bois …

Bordel.

Il lui fallut un peu plus de quelques secondes avant qu’Allen ne comprenne que c’était bien une arme à feu qui pointait dans sa direction, prêt à lui exploser la cervelle. Quand enfin l’information semblait avoir été étudiée, transmise, avalée, réétudiée et renvoyée, de la bêtise s’échappa alors qu’il levait les bras vers le plafond :


« Wowowowowo, j’suis innocent, j’ai rien fait ! »

Il avait bien choisi son jour pour tomber sur un psychopathe.
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Wladyslaw T. Olszewski
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeDim 26 Mai 2013 - 14:02

« oh » il fit lentement, fixant le type, sa joue brûlante, son front fiévreux pressé contre la crosse. le battement de son cœur dans sa poitrine : douloureux. l’exclamation d’Allen l’avait fait se tendre violemment, ça et son brusque mouvement de recul, dans un flou de voix & de gestes ; & il afficha soudainement un air d’étonnement confus en apercevant la forme distincte d’un type dans l’encadrement de la porte. il n’était plus habitué à voir des êtres humains en vérité ; et lentement il balaya du regard Allen, son visage ensommeillé & son corps d’adolescent, avant de baisser l’arme. de finalement la reposer sur la table. il ne quittait pas le type du regard pourtant, l’observait avec curiosité. Sa peau lisse n’affichait pas de mutilations sanguinolentes. ses cheveux noirs ne dissimulaient aucun encéphale défoncé. les rares personnes qu’il croisait dehors étaient toujours plus ou moins estropiées, striées de cicatrices, amputées d’un membre dans le pire des cas. il lui apparaissait toujours étrange de croiser ces types valides dans les couloirs, ces types qui, et il avait finit par le comprendre, ou plus exactement, à l’assimiler, parce qu’il ne comprenait absolument rien, ces types qui n’étaient pas tous des polonais victimes d’une épidémie de zombie ; & comme violemment éveillé d’un cauchemar, il réalisait le genre d’apparence qu’il présentait alors à leurs regards. il n’avait jamais exactement fait partie des « PERSONNES COOLS », les « ADOLESCENTS POPULAIRES » parce qu’il avait le tempérament trop fiévreux ; la plupart des relations qu’il entretenait avec ses pairs étaient des rapports de force. il était un type hargneux, une petite frappe insolente mais il était riche, sa était famille estimée, toutefois, et longtemps cela avait été suffisant pour que ses camarades le jugent digne d’estime sans qu’il n’ait à faire un effort ou à s’efforcer de surveiller ses actes. il restait revêche , bien sûr, voir même agressif, mais trainer avec lui n’était définitivement pas honteux. Pouvait éventuellement passer pour quelque chose dont on pouvait se vanter –à l’instar de la visite d’une des ces maisons délabrées, prétendument hantées, situées en dehors de la ville, ou d’une plaisanterie particulièrement cruelle infligée à un professeur. (il était assez pénible de se soumettre une telle tâche, cependant, car l’adolescent abordait principalement le sujet de conflits gouvernementaux et incommodait éventuellement par une constante odeur de tabac et de chips)
la chose était : il n’avait jamais eu à mesurer ses actions, à se tenir emprunté.

Or, et voila un sentiment qu’il découvrait brusquement, et qui le prenait de court, une surprise aussi brusque qu’une morsure, il ne voulait pas voir le type fuir la cuisine. il aurait du être indifférent, bien sûr, mais la vérité était la suivante : il n’avait parlé à personne depuis ce qui lui apparaissait comme des mois entiers. Il y avait eu cette fille à l’entrée, un ou deux jours auparavant, mais les nouvelles qu’elle lui avait apportées la condamnaient à passer pour maudite dans son esprit. parfois dans le silence il pensait devenir dingue. le silence l’encourageait à penser à tous ces sujets qu’il cherchait à éviter, à repousser, et ce type –ce type était un prétexte, un présent, presque, à ce moment précis.

«ouais. désolé pour ça, mec » articula-t-il finalement d’un ton farouche après s’être tenu silencieux quelques dizaines de secondes, s’efforçant de se reprendre.

il avait oublié, aussi, et c’était un second problème, l’exacte façon dont il était convenable de se présenter au regard des autres ; de se comporter. les codes sociaux étaient l’un de ces vagues souvenirs oubliés, une mélasse de dogmes comme fondus et déformés, gisants dans un endroit où son esprit n’avait pas pris la peine de s’attarder depuis maintenant des mois ; en retrouver la structure précise, leurs nuances, s’avérait une tâche difficile et il se trouvait dans une position incommode. aussi : une autre personne, un autre corps dans un espace aussi réduit le rendait tendu. nerveux. il avait machinalement commencé à triturer ses doigts & les cicatrices imprimées sur le dos lisse de sa main. sa bouche gonflée. le gout métallique du sang sur ses lèvres cependant eurent l’effet d’interrompre sa torpeur et il se détourna du garçon qu’il n’avait alors cessé de fixer de façon flagrante, sans même essayer de paraitre subtil, vers la table pour saisir le paquet écorné de ses cigarettes. les pall mall étaient les pires de toutes : leur odeur était forte, s’imprimait puissamment sur les murs, les vêtements, la peau. c’était la raison pour laquelle il les avait choisi, et celle pour laquelle sa dentition était complètement défoncée, sa voix rauque. il avait également perdu beaucoup de sa sensibilité au gout : sa bouche était engourdie comme après une brûlure, souvent.

(sur le carton froissé, des lignes distraitement parcourues du regard alors qu'il s'ne emparait : « Per Aspera Ad Astra / In hoc signo vinces ». il ignorait ce que cela signifiait. il n’avait jamais cherché à le savoir. il avait seulement cherché à se procurer des cigarettes très fortes)

il allumait sa cigarette de ses doigts frémissants, pansés & tâchés. depuis combien de temps n’avait-il pas ressenti de véritable embarras ? la présence du type lui rappelait vaguement que le t-shirt qu’il portait sur lui était trop étriqué, suggérait ses cotes, ses vertèbres , qu’il devait ressembler à un putain de zombie lui-même.
il se demandait depuis combien de temps était-il devenu un type aussi bizarre. il était un gamin égaré, manifestement, OU une adolescente enamourée avant un bal de fin d’année & un coup de poing de la part de l’inconnu serait parvenu à le rendre franchement extatique à ce moment précis, si bien qu’il considéra sincèrement le frapper avant de reconsidérer ses choix de vie et d’opter pour une technique plus conventionnelle : d’un mouvement du menton il désigna la cigarette qu’il était en train d’allumer dans le but de lui en proposer une, accompagnant son offre silencieuse d’un haussement de sourcil. c’était probablement inscrit quelque part qu’il fallait au moins ça après avoir menacé un inconnu d’un fusil de chasse.
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Allen Winters
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeDim 26 Mai 2013 - 18:32

Une simple interjection lui signala que ce ne serait ni son sang, ni sa cervelle qui décoreraient les murs ce soir. Les bras toujours tendus dans un réflexe de survie idiot, la mâchoire serrée à s'en péter les prémolaires, Allen fixait sourcils froncés son attaquant dont les formes augmentèrent en netteté. C'est tout en douceur, conscient de son erreur, que l'arme fut redéposée à sa place sur la table ... Cependant, deux yeux clairs enfoncés dans leurs orbites continuaient de l'examiner, rendant mal à l'aise le vieux geek qui n'avait rien demandé. Quelle sale gueule. On aurait dit un pauvre animal enragé prêt à mordre au moindre geste. Du rouge barrait les contours de sa bouche : du sang ? Son sang ? Ou provenant d'une viande crue ? Malgré ses cheveux blancs, l'inconnu était assurément un jeune, un adolescent. De loin, on pouvait dire sans craindre de se tromper que les deux garçons n'avaient rien en commun. Malgré des années d'enfermement à jouer aux jeux vidéo dans le noir, Allen semblait définitivement plus fringant de santé. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver pour être ainsi portant ? Les cicatrices, les bleus, ses doigts ... Avait-il essayé de les manger avant de se rendre compte que c'était une mauvaise idée ?

Finalement, au bout de quelques longues secondes, le type s'enquit à s'excuser. D'une certaine façon.


« C’est ça, ouais … »

Marmonna comme réponse Allen dans sa barbe, ses mains replongeant dans le fond de ses poches, visiblement de mauvaise humeur. Et il avait de quoi. Son interlocuteur se détourna subitement après un interrogatoire silencieux où il n’avait fait que l’inspecter de long en large. Ça devait chauffer dans sa boîte crânienne cabossée. Allen avait fait de même, d’ailleurs, en y repensant … mais qu’aurait-il pu faire d’autre ? Telle une souris, un sujet de laboratoire, un comédien en panne de texte.
Ses pieds nus noircis par la saleté des couloirs s’avancèrent lentement, prudemment, au cas où le dégénéré péterait de nouveau un câble. Pourquoi ne détalerait-il pas, simplement ? Fuir ne servait à rien, ce mec décoloré avait certainement un grain mais ne semblait pas assez méchant pour lui sauter dessus … Enfin, en tout cas il l’espérait très durement.
De toute façon, le jeune homme était venu pour quelque chose et sa fierté en prendrait un coup s’il n’atteignait pas son but à cause de peurs sordides.

Alors qu’il s’approchait de la tablée occupée par un pot vomissant sa confiture et les affaires personnelles du type, celui-ci sembla lui proposé de partager une cigarette de son paquet. Allen arqua un sourcil, passant ses yeux dorés de l’individu aux clopes tordues. Machinalement, il la prit sans dire un mot et la porta à sa bouche. Pourquoi pas, hein.
Le geek n’était pas tellement un fumeur dans l’âme, ni un alcoolique. Il lui arrivait de fumer quelques trucs que ses potes lui refilaient ou de simplement rester passif … Malgré cela, ce soir-là, il pensa que, sans doute, ça lui remonterait le moral. En vue de ses soucis d’insomnies et surtout de la peur qu’il venait d’avoir. Prenant place en face du type qui lui alluma son bâton de poison réconfortant, Allen inspira profondément … avant d’être soudain prit d’une toux rauque, laissant ainsi s’échapper des gerbes de fumées sombres. C’était quoi cette merde. Sa gorge brûlait et des fines larmes s’échappèrent de ses yeux. C’était définitivement pas de la clope de fillette ! Le jeune homme s’obligea tout de même à continuer, ne voulant pas gaspiller … se disant à lui-même que c’était lui qui était trop douillet. Pas un vrai mec.
Assez brutalement et toujours la cigarette entre ses dents, Allen poussa sa chaise en arrière et alla fouiller les placards en quête de bouffe. C’était le salé son truc, pas cette marmelade où l’autre avait sans doute fourré ses doigts de toute façon. Continuant de tousser de temps à autres, il ramena quelques sachets de chips (au cas où le décoloré en voudrait ?) et du pain (aussi utilisée un peu plus tôt par ce même décoloré).
Reprenant son siège, il commença à éventrer l’un des paquets avant de déverser leur contenu sur une tranche de pain de mie. Sa jumelle rejoignit la fête dans un craquement croustillant. Devant cette merveille, sa spécialité culinaire, un petit sourire se laissa lire sur son visage. De (légèrement) meilleure humeur, il se laissa se présenter à l’inconnu :


« He, je m’appelle Allen Winters. »

Ouais. C’est ce qu’il fit avant d’être pris par une nouvelle quinte de toux.
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Wladyslaw T. Olszewski
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeLun 27 Mai 2013 - 19:35

il suivit du regard le type qui s’asseyait en face de lui ; pencha son corps longiligne vers la table pour lui allumer sa cigarette avant de se retirer silencieusement. il se mouvait avec une certaine grâce malgré son apparence franchement lamentable, une capacité qu’il devait aux ruines de Varsovie & à la nécessité de pouvoir se déplacer rapidement à travers les décombres de son centre ville. il regardait Allen porter à sa bouche le filtre alors que lui-même avait entreprit de se ressaisir de son sandwich avec sa main libre, les volutes boursouflés d’une fumée laiteuses se mouvant depuis la cigarette qu’il tenait de l’autre ; la réaction du type s’avéra cocasse, quelque chose qu’il n’avait pas envisagé. il avait oublié qu’elles étaient immondes. du genre à noircir sa salive & à tâcher ses mains arachnéennes à la manière de la résine. il n’émit aucun commentaire : l’observa s’afférer à travers la fumée opaque qui rendait floue sa silhouette, mordant distraitement dans son sandwich. le tabac le noyait dans une torpeur sécurisante & il étouffait un bâillement dans le creux de son coude alors que le type revenait en toussotant, toujours, des chips avec lui. Wladyslaw pensait que l’idée était excellente, vraiment, parce que les chips s’avéraient toujours être une bonne chose, et parce qu’il lui semblait ne pas en avoir vu depuis des millénaires. Il avait entretenu l’habitude, durant son adolescence, de se nourrir de chips au paprika bon marché, saturés de saveurs artificielles & de conservateurs, des choses trop salées, cartonneuses, et rougeâtre souvent –teignaient l’extrémité de ses doigts et tâchaient son clavier alors que penché sur son ordinateur hors de prix il échangeait avec des dingues dans son genre sur le travail de David Icke & la théorie selon laquelle les reptiles humanoïdes manipuleraient l’espèce humaine. (personne n’était encore parvenu à exactement démontrer le contraire.) souvent il accompagnait ce genre de choses d’un soda au gout vaguement saccharin et amer –le premier prix, comme pour ses cigarettes, parce qu’il était un type rationnel & qu’il n’avait pas suffisamment de gout pour être importuné par la répugnance de toutes ces choses. il aimait plutôt ça. et donc il eut le reflexe de parcourir du regard les paquets de chips déposés sur la table tout en extirpant des bouffées de sa cigarette. l’apostrophe d’Allen toutefois lui permis de se –concentrer.

« oh. ‘Allen’. ouais, ok. » il acquiesça en se redressant vaguement depuis le dossier de la chaise contre lequel il s’était rejeté avec indolence; « Wlad—« allait-il expliquer, avant que la quinte du toux du garçon ne l’interrompt ; aussi il fronça les sourcils. compris & se pencha vers son interlocuteur dans un haussement d’épaules, ses coudes aigus posés sur la table : «--- mec, ne te sens pas obligé de faire ça. elles sont dégueulasses » renifla-t-il, un sourire en coin étiré sur sa bouche gonflée, toutefois, quelque chose d’involontaire; « je peux—« il eut un geste hésitant, désigna d’un mouvement du menton la cigarette entre ses doigts : « je peux éteindre la mienne même» ; s’exécuta paresseusement, pressant la centre incandescente contre le couvercle humide & collant du pot der confiture non sans en avoir avant ça extirpé une longue bouffée qui, brûlant sa gorge, lui fit hausser les sourcils dans une moue de surprise et ne laissèrent subsister que le filtre tâché de cerise. il fumait rapidement, quatre ou cinq minutes de bouffées nerveuses, souvent : une quinzaine de fois par jour. il supposait qu’il devait probablement être putréfié de l’intérieur à ce rythme mais cela ne le dispensa pas de reprendre une bouchée de son sandwich de fortune. laissa à peine le silence éclore, et repris la bouche pleine, apaisé et, déjà, une nonchalance un peu crâne dans son attitude, une nonchalance légèrement feinte, en vérité, parce qu'il se sentait vaguemment stupide à l'idée d'exprimer la question auquelle il pensait (celle ci! parmi toutes!): « hey, mec –Allen—juste, je pensais à ça- je me demandais—« reniflant, « je viens d’arriver tu vois ? putain, mec il y a deux jours je tuais des zombies dehors et maintenant je-- » passant machinalement sa main dans ses épais cheveux opalins, il se tût ; reprit dans un feulement ; « je – ouais, c’est ça, et je me demandais si... » si j’allais mourir ici. / si tout ce qui se passe ici n’est qu’un putain de cauchemar/ si j’avais raison à propos des reptiliens humanoïdes, « je me demandais, tu sais, au sujet de...cette histoire de pouvoir, tu vois? c'est la vérité, ou...» il laissa sa phrase mourir, s'efforçant de paraître détaché. subtil. il se demandait s'il allait avoir l'occasion de lui parler des reptiles humanoïdes.
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeMar 28 Mai 2013 - 13:53

Ah, sa toux … esquissant une légère grimace, Allen passa sa main libre sur sa gorge dans l’espoir vain que ça allait la soulager. Le goût de la clope ne passait définitivement pas. Comme un gamin à qui l’on ordonnait de terminer sa soupe, l’autre main tremblante d’Allen s’obligeait à attendre sa bouche. Ayant, semblait-il, entendu la détresse du garçon, son compagnon de table lui conseilla judicieusement de s’arrêter. Un « non, non, ça va, t’inquiète … » se bloqua au niveau de son pharynx alors qu’encore ses poumons rejetaient violemment les substances toxiques. Bon. Ok, ça n’allait sans doute pas tant que ça. Les iris ambrées du geek suivirent le parcours de l’autre cigarette jusqu’au couvercle de confiture. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’à son tour il ramassa le cendrier de fortune et y écrasa son mégot dégueulasse. C’est ainsi qu’Allen lui fit rendre son dernier souffle amer. Le regard vide, il suivit les dernières volutes de fumées des deux cadavres noirs alors qu’il les reposait au milieu de la table.
L’autre, pendant ce temps, continuait de croquer tranquillement dans son sandwich. En les voyant tous les deux ainsi, qui penserait qu’un peu plus tôt une menace de mort planait dans l’air ? On en oublierait presque la présence du fidèle fusil de chasse non loin sur la table. De ses doigts fins, il tapota le dos de son propre pain, tassant les morceaux de chips. Parfois, des lamelles dorées transperçaient la mie ; cependant, avant même d’avoir eu le temps d’admirer le plafond graisseux des cuisines, elles se faisaient très vite rappelées à l’ordre par leur bourreau. Dans un cri croustillant, elles retournaient à l’état de purée.

Lorsque le décoloré l’interpella, le jeune homme continua son manège et ne lui accorda qu’une semi oreille attentive … jusqu’à ce qu’un certain mot commençant par Z fut prononcé. Intrigué, il releva la tête assez brutalement, sourcils froncés. Il avait bien entendu ? Allen aurait très bien pu lui aussi se vanter que, il y a deux jours, il exterminait des zombis … Cependant, il craignait que les morts vivants dont parlait ce type ne soient pas juste une horde de pixels glauques derrière un écran. Malgré sa question, question banale qui brûlait pourtant les lèvres de tous les nouveaux pensionnaires, la seule chose qui échappa de sa bouche fut :


« Des zombis ? »

Certes, ici, que certaines personnes ne viennent pas du même monde que lui était un fait avéré. Il y avait bien des chevaliers, des elfes, des samouraïs, des … trucs, qui se baladaient dans les couloirs de ci de là … Mais, étrangement, l’idée de cadavres ambulants sortant des fonds du cimetière lui paraissait plus incroyable que tout le reste. C’était idiot, en y repensant. Fixant le type, Allen se rendit subitement compte que là n’était pas la question ! Mais il était vraisemblablement très curieux d’en savoir plus sur les bestiasses pourries qui hantaient les rues de son monde d’origine.

« Et, ouais ouais, tout est vrai. T’es enfermé ici pour toujours. Perso’, j’suis là depuis peut être cinq ans … Ou plus, m’enfin ! »

Expédia-t-i ; vraiment curieux. Raclement de gorge.

« Mais, euh, donc, ils sont comment tes … zombis ? Euh …, tu m’as dit ton nom ? »
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeMer 29 Mai 2013 - 23:21

Wladyslaw considéra Allen quelques secondes avec un agacement incrédule ; la question qu’il s’était efforcé de formuler ne semblait pas avoir retenu l’attention du type. il ne pouvait s’empêcher de s’appesantir sur ce qui lui avait été machinalement répondu toutefois--cinq ans ! Il ignorait la façon dont il devait considérer ça –le manoir semblait carrément plus commode que l’extérieur & y trouver des chips semblait définitivement plus simple : toutefois il était toujours un gamin hargneux doté d’un redoutable esprit de contradiction ; contestait contre n’importe quoi qui puisse lui être imposé & ce même si le n’importe quoi s’avérait profitable --& il ne savait même pas en quoi un animal magique astral quelque chose pouvait s’avérer profitable. un point qu'il comptait aborder très prochainement avec son interlocuteur. il n’avait croisé aucune de ces choses pour l’instant mais, sérieusement –hors de question qu’il se laisse approcher par un de ces trucs. ‘ N’ayez donc aucune crainte si un animal vient à vous parler’, sérieusement ? il ne comptait pas oublier ça. et cela n'avait absolument rien a voir avec une quelconque zoophobie de sa part. il était simplement méfiant. mais à priori Allen avait d’autres préoccupations et lui avait répondu avec une insouciance remarquable avant d’enchainer sur ces putains de zombie.

(‘les corps putrides & les crânes broyés. varsovie & la boue & le sang’ : où il se trouvait, à n’importe quel moment, la chose était la même dans son esprit, des flashs, des bruits humides & la peau que l’on froisse --& tout redevenait normal après ça, des bribes de cauchemar alors que les yeux écarquillés & ouverts il se trouvait là à discuter avec un type, ou pire que tout, il se trouvait à essayer de dormir et---

--- ok, il allait se concentrer sur la présence d’Allen & de sandwich au chips, une invention culinaire qui ne manquait pas d’audace. )

« wladyslaw. & ouais », lâcha-t-il comme une évidence, condescendant alors qu’il levait les yeux au ciel; « des zombies. Mec tu crois que je sors d’une putain de ballade champêtre ? » il renifla, terminant son sandwich en une bouchée vorace, « ça fait genre –genre deux ans ? Je ne sais pas exactement, mec. » il haussa distraitement les épaules ; glissa son regard vers la table, à la recherche d’une inscription SAVEUR PAPRIKA bienfaitrice sur les sachets en plastique brillants amoncelés là, et entreprit de l’ouvrir : « Ce sont...des morts vivants.»

s’il parvenait à faire preuve d’un détachement crâne, rarement il s’était montré aussi indifférent au cours des deux années précédentes. il aurait dans la paume de sa main gravé l’empreinte de ses ongles pour le reste de son existence il supposait, celle de sa mâchoire dans ses jointures comme des bagues bizarres. machinalement y passer ses doigts le troubla ; et il perdit contenance l’espace d’un bref instant puis reprit dans un haussement d’épaules, se penchant vers Allen au travers de la table, s’efforçant de reporter sur lui son attention:

« ils bouffent des gens & sentent mauvais, tu vois ? normal. le vieux plan. » ponctua sa phrase en engloutissant une poignée de chips salée.



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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeSam 1 Juin 2013 - 0:06

Allen s’était penché vers le décoloré qu’il ne lâchait pas non plus du regard. Soudainement attentif, il dodelinait positivement de la tête à chaque phrase de son interlocuteur … Wladyslaw. Veladisselohou. Son nom était loin d’être banal et même plutôt long ... Le garçon se contentera de Wlady. Un vrai titre de vampire. D’une certaine façon, alors qu’un peu plus tôt c’était une misérable impression que le geek avait de sa personne, une aura nouvelle et un peu plus cool s’était mise à dégager de lui. Sûrement son détachement ? Sûrement ce côté viril ? Un vrai mec. Il avait dû en avoir des vertes et des pas mûres (et je ne parle pas de zombies !). Ce qui expliquait pourquoi il avait parfois l’air d’être ailleurs, que quelque chose ne tournait pas bien rond là-dedans. Des Zombies. Des morts vivants. L’évidence même, non ?
Machinalement, Allen prit une bouchée de son sandwich aux chips. Alors qu’il mâchait, petit à petit, un goût immonde ressortait du fond de son palais. Des relents de la cigarette bloquait le goût, pourtant incomparable, de son pain délicatement croustillant et salé. La mécanique de ses dents se fit plus lente et une légère grimace pouvait se lire sur son visage …


« ils bouffent des gens & sentent mauvais, tu vois ? normal. le vieux plan. »

Wlady commença à se prendre des chips. Allen, ne se voyant pas avaler son horrible bouchée, poussa sa chaise en arrière, faisant crisser le bois du plancher. La main toujours devant la bouche, le vieux geek se dirigea vers l’évier où il cracha une pâte mâchée, baveuse et légèrement noircie. Dégueulasse. Sérieusement. Il se jura intérieurement -tout en se lavant la bouche avec l’eau du robinet- qu’il ne fumerait plus les premières clopes proposées par un décoloré louche. Après s’être offert deux gargarismes, pensant sa bouche suffisamment purifiée, sa manche essuya les quelques gouttes restantes de son menton. Un soupir et il retrouva sa place, comme si rien ne s’était passé.

« Hin. Ouais. Des zombies, quoi. »

Allen se mordilla la lèvre supérieure, plissa des yeux et joignit ses mains en signe de réflexion. Il se tâtait secrètement pour savoir s’il allait remordre dans son sandwich au chips ou non … En attendant, il continua d’interroger Wlady :

« Comment c’est arrivé ? Comme ça un matin, boom, les morts ont voulu faire la fête ? Enfin, moi les morts vivants j’en ai côtoyé que dans les jeux, tu vois le truc ? Ils sont donc dans le même genre ? Des ramassis de viandes lents qui grognent ? »
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 21:44

il continuait de manger ses chips en suivant d'un air absent Allen s'éloigner de la table vers l'évier; ne prit pas la peine de sembler indifférent ou de détourner le regard; n'y songea même pas, car l'"intimité", la "pudeur" ou le "respect" étaient des valeurs qu'il n'avait plus le reflexe d'utiliser; l'idée que son attention puisse être inconvenante ne lui venait d'ailleurs pas à l'esprit; et les gargarismes d'Allen n'étaient pas suffisamment écœurant pour qu'il y soustrait son regard insolent; aussi ses yeux demeuraient posés sur le type au moment où celui-ci se rasseyait.

«les jeux vidéos» il grommela, sa voix trainante dans un retroussement sournois de sa bouche. enfournant dans sa bouche une poignée de chips qui laissa ses doigts blafards tâchés de paprika poudreux. il était d’usage, dans son lycée, de se moquer de tout ces types qui passaient leur temps à jouer aux jeux vidéos --- & si, avec plaisir, il prenait part à ce genre de rite (putain de loosers, commentait-il dans un rictus arrogant), c’était toutefois sur internet que Wladyslaw mettait à profit son temps libre ---surfant sur des sites de conflits gouvernementaux en avalant distraitement du soda à 30 centimes le litre. le contexte, toutefois, était entièrement différent à ses yeux : ce qu’il faisait était sérieux. était politique. il n’était pas du genre à perdre son temps dans ce genre de fantaisies imaginaires qu’étaient les jeux vidéos ; il n’était pas naïf ! ou puéril !

« j’sais pas, mec. ils, genre, gémissent & se traînent, ouais, mais il n’y a pas d’odeur dans les jeux vidéos, déjà » , il fit remarquer dans un reniflement. si la remarque se voulait sarcastique --& il avait prit soin de paraitre suffisamment nonchalant--- c’était ce qui chez lui avait semblé le plus important pourtant; comment avait-il été possible d’ignorer –d’oublier- que la mort avait une odeur ? trois semaines après le premier ’incident’, les rues sentaient la viande tournée, le genre d’effluves putride, de relent tiède qu’émanerait un vieux frigidaire. deux mois & l’air dans les grandes villes était carrément irrespirable, comme compact & toxique, un miasme collant & atroce.

« et il n’y a pas de mouches. sérieux, des...des corps putréfiés en plein été mec, comment tous ces types n’ont pas pu penser aux insectes ? il y avait de ces trucs partout.»

--et l’hygiène pour ça était impossible & des maladies qui avaient disparues des putains de centaines d’années auparavant étaient probablement réapparues entre deux morsures. george romero était un putain de menteur. sam raimi était un putain de menteur.

« mais, ouais. je ne sais pas trop d’où sortent ces trucs. je n’ai jamais rencontré personne qui savait quelque chose --- même au tout début, quand la télévision & internet fonctionnaient encore. c'est juste arrivé. genre, brusquement, de nulle part. & tu sais quoi ? » il se pencha vers Allen, affichant l’air crâne du connaisseur; « je pense qu’il y a une raison précise à ça. »
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeDim 8 Sep 2013 - 19:28

Finalement, le sandwich aux chips resterait à sa place pour le moment … Allen avait perdu tout appétit. La question qui s’imposait alors était ce qu’il allait réserver au pauvre en-cas … La poubelle ? L’abandon sur la table ? Ou encore la conservation dans sa chambre jusqu’à ce qu’il se rappelle son existence ? Le Destin était encore flou pour l’ami pain. Cependant, comme nous n’y sommes pas encore, les divagations du décoloré d’en face restait le sujet principal du colloque.

A l’évocation de l’odeur des morts vivants, Allen haussa un sourcil. C’est sûr que ce n’était pas con comme remarque. Il ne s’était jamais dit : « Eh voilà, ce jeu n’est vraiment pas réaliste du tout ! Devrait y’avoir des mouches, merde. » …
Des images de morts qu’il avait tenté d’oublier en venant ici ressurgirent soudainement. Le jeune homme se rappelait de l’odeur comme si le cadavre était juste derrière lui … Sa main gauche se porta jusqu’à son visage, en cachant la moitié. A force de profonde inspiration, Allen réussit à calmer son estomac et ainsi éviter de décorer la table de substance non indentifiable. Il essayait tant bien que mal de ne pas montrer à son interlocuteur que le sujet des mouches et de la viande faisandée ne le mettait pas vraiment à l’aise. Bien heureusement, Wlady ne continua pas plus loin dans les descriptions, Allen pouvait ainsi se focaliser sur autre chose.

Bien avant le pensionnat, il se serait vaillamment moqué (avec sa bande de potes) des élucubrations de Wlady. Ils l’auraient tout de suite mis dans la catégorie des vieux chtarbés hululant toutes sortes de propos sinistres sur une quelconque fin du monde. Enfin, pardon. Vous les entendiez plutôt dire : "fin du mooooonde". Allen ne pouvait (et ne peut toujours) s’empêcher de sourire en pensant à ces braves citoyens, soucieux de la sécurité de leur pays. OW EM GE, ixdé. Dans le monde de Wlady, le genre de personnes comme le geek ont du bien l’avoir profondément, là, cependant …


« … et tu sais quoi ? … Je pense qu’il y a une raison précise à ça. »

Allen grimaça de surprise quand le décoloré se pencha vers lui, lui intimant ces quelques mots.

« A-ah ? Tu veux dire un genre de complot ou quoi ? »

Quoi ? Le gouvernement blablabla ? C’était vraiment pas le délire du garçon que ce genre de commérages, mais Wlady était tellement dans son truc qu’il préférait le laisser faire. Etre dans le pensionnat l’avait changé, c’était certain.
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeSam 29 Mar 2014 - 21:47

« exactement. »

il renifla, marquant son propos d’une pause appréciative. Considérant Allen, l’air conspirateur, il étaya ses propos en se reculant sur sa chaise pour mieux l’aviser :

« quoi d’autre ? le gouvernement n’a rien fait, il a juste disparu en même temps que l’apparition de ces-- choses. plus rien. & tu sais ce qu’ils disaient sur ce site internet, abovetopsecret.com ? ils avaient prédit le putain de truc, genre, qu’il allait se passer un truc, et après ça, le jour, le jour où tout à commencé correspondait à ... »

Ses propos étaient fiévreux et il s’était animé en évoquant des informations confuses qu’il n’avait jamais eu l’occasion de partager : s’il avait griffonné de son écriture arachnéenne & déstructurée quelques pensées hystériques dans un ‘journal’ -- un cahier à carreaux enfoui dans sa boite à gants, qu’il avait dérobé dans un super marché-- elles n’avaient pas été formulées. quelques théories mystiques, des dates « clefs », des propos dont il se remémorait les échos et qui prenaient dans un nouveau contexte une signification différente : il liait dans son esprit des ‘possibilités’ ; des explications, qui, souvent, tournaient en rond, se rencontraient, s’emmêlaient même pour fondre un magma bizarre et tordu de théories abstraites. L’accès à internet était désormais impossible ; aussi, vérifier ses propos tenait, au mieux, du fantasme. Toutefois, instinctivement, toutes ces spéculations avaient été acquises, assimilées, quoiqu’il ne parvienne à les formuler correctement à les expliquer ; s’il n’avait jamais été un individu loquace, l’isolement troublait un peu plus son expression ; la mécanique du verbe ; et sa syntaxe devenait curieuse et un peu déconstruite. Irrité par ses difficultés, sa phrase hésitante, les brèches de sa voix rauque, il se tut finalement, passant avec agitation ses doigts frémissants, tâchés de paprika, dans sa chevelure emmêlée, imprimant sur son crâne un sillage poudreux.

« je ne sais pas mec --- même ça, l’endroit où nous sommes - c’est un délire chelou. c’est mauvaise ambiance. »

machinalement, pour marquer une conclusion à ses élucubrations, il extirpa de sa poche son briquet et, de nouveau, porta à sa bouche une cigarette, y extirpant une bouffée machinale avec fébrilité.

« je veux dire -- »
il eut un geste vague, feula : « je ne suis pas un putain de malade, OK ? je sais qu’il y a un truc. » Parce qu'il le soutenait depuis quelques minutes, il prit conscience de l'intensité du regard avec lequel il considérait Allen et, embarassé, détourna finalement le regard, triturant nerveusement les écorchures qui striaient ses avant-bras. Froissé, il décida finalement en feulant d'un air tout à fait renfrogné: « ou laisse tomber. j'en ai rien à foutre, tu sais quoi. »
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeDim 25 Jan 2015 - 10:31

Allen écoutait Wlady ; très sérieusement, même. Penché vers lui, ses yeux mordorés suivant ses gestes, les mouvements de sa bouche, ses semblant d'idées, ses mots décousus … sans trop savoir quoi en penser, sans trop réussir à s’accrocher aux rails accidentés que suivait le train du décoloré. C’était pas le bon élève qui buvait avec intérêt à la coupe du plus sage ; Allen était plus du genre mitigé, on dira. Au moins, se focaliser sur ce mec et les histoires de son monde (aussi déstructurées qu'elles pouvaient être), ça le faisait réfléchir à d’autres choses, lui changeait un peu les idées qu’il avait noires tâchées de rouge. Et rien avoir avec du paprika. Malheureusement.
Sourcils froncés, nez retroussé, le garçon essayait d’imaginer la chose. Ces sites internet qui prônaient tout genre de machinations et de complots du gouvernement pullulaient sur la toile, c’était pas nouveau. Alors pourquoi décider d’en suivre un en particulier ? Même si au final, ça s'était avéré être le bon choix. Mais, ça, on peut pas le savoir au début quoi, merde. Qu’est-ce qui faisait qu’un mec comme lui avait soudainement décidé de se planter devant son ordi et baver fébrilement sur des théories sans plus de fondements que la naissance d’un type comme Jésus ? M’enfin, est-ce qu’Allen avait vraiment envie de savoir. Ce serait pas comme lui demander pourquoi "les sandwichs aux chips" ? Tout le monde s’en fout.

Sans rien dire, quand l’énergie de Wlady sembla s’envoler avec les volutes de fumées de sa nouvelle cigarette, Allen redressa son dos, se calant bien contre le dossier de sa chaise, et croisa les bras devant sa poitrine. Ça signait la fin du sujet zombies, on dirait. Ce qui était pas plus mal, d’un côté. Wlad avait dû en souper à ras bord des cadavres ambulants, alors peut-être que lui aussi ça le faisait chier d’en reparler. Nop, c’était pas un putain de malade. Ou alors Allen aussi en était un.
Le silence prit place un instant entre les deux garçons. Ce silence de cuisine où le frigo ronronne, où l’eau goutte, où le parquet grince quelque part dans le couloir extérieur. Ils ne se toisent plus de la même manière, c’est différent, et maintenant c’était sans doute à Allen de raconter ses conneries à lui. Hm … Conneries. C’était le bon mot, hein ?


« Mec, … »

Commença-t-il, sans relever les yeux, grattant son poignet avec l’ongle de son index.

« Personne est chez lui ici. Les zombies, ton bled, tout ça, c’est de l’autre côté des murs. Après je vais pas te dire qu’on est dans un camp de vacance genre l’arche de Noé, hein. Ouais, c’est chelou. Putain de chelou. Les emmerdes y’en a partout, et pas seulement à cause de quelques chtarbés qui se promènent dans les couloirs avec la gâchette facile. »

Si y’avait que ça. Et par là, il ne faisait pas référence qu’à Wlad, hein. Entre les mecs avec des entrainements ninja de la mort, les gens qui ont fait l’armée et qui se baladent trop bien équipés … Pendant que d’autres ont juste … rien ?

« T’as entendu parler des I., non ? C’est les gens qui gèrent l’endroit. Personne les a vus, concrètement, plus ou moins, ou pas longtemps. En tout cas, ils … font des trucs … Pour pas qu’on s’ennuie. Tu … Tu vois ce que je veux dire ? »

Allen releva la tête. La boule qui commençait à se former dans son ventre pesait déjà très lourd. Mais qu’est-ce qu’on fout là, merde. La question à un million.

« On se croirait dans un film, des fois. T’as des jours où c’est normal, t’es tranquille dans ton lit et puis bam. T’es téléporté dans un truc où tout le monde doit se tuer. Trop délire, hein, hin, hin, ixdé lol. »
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeMer 28 Jan 2015 - 17:59

OUBLIEZ TOUT CE QUE VOUS SAVEZ... la formule résonnait dans son crâne avec la violence d’une menace. Les « i », il avait entendu parler de ça - il écoutait Allen dans le silence, abreuvant d’informations son crâne lourd, défoncé par le manque de sommeil. Au travers d’eux, sur la table, s’empilaient les paquets de chips froissés, dont la plastique brillait dans la lumière blafarde de la lampe, et le fusil de chasse négligemment posé dans sa longueur, noir, froid et lourd.

Wladyslaw ne ressentait pas le besoin, pourtant, de s’en saisir. De s’en servir. Pas sur ce qui était vivant. Et Allen - dont le sang battait ses tempes à travers sa peau translucide & dont les épais cils noirs projetaient une ombre papillonnante sur ses joues, et sur Allen, qui était tout-à-fait vivant, palpitant et animé de gestes souples---

(il pensait comme un zombie.)

une arche de Noé. Il cligna des yeux, comme s’il s’était éveillé d’un rêve. Les souvenirs de son éducation catholique teintaient encore ses pensées ; ses gestes, lorsqu’il esquissait machinalement un signe de croix. j'exterminerai de la face de la terre tous les êtres que j'ai faits.

« ouais. » acquiesça-t-il alors qu’Allen relevait les yeux sur lui. Wladyslaw ne voyait pas exactement ; et il faisait probablement partie des quelques chtarbés qui se promènent dans les couloirs avec la gâchette facile; mais la voix du type se raidissait ; humide et tendue comme un organe douloureux ; et il comprenait ça.

(il comprenait l’angoisse. l’angoisse en permanence : le moindre bruit, dans l’esprit, comme autant d’exclamations aigues, et les muscles douloureux de raideur, et les yeux brûlants, rougis par la fatigue, humides de larmes acides lorsque, trop longtemps, il les gardaient ouverts en une mine sinistre, estampillée de cernes noires semblables à des hématomes.)

Allen acheva son discours d’un ricanement de dérision qui semblait signifier : nous sommes perdus. De la fièvre dans ses yeux dorés.

Wladyslaw demeura silencieux d’abord - pressant machinalement la paume de sa main sur ses paupières blêmes. L’une d’elle était palpitante d’un tic nerveux, frémissante à la manière des ailes froissées d’un insecte effrayé. Par pudeur, il se détourna finalement du visage d’Allen, au profit d’une nouvelle cigarette, qu’il porta à sa bouche. « Ouais » , répéta-t-il ; puis, à la manière d’une conclusion ; souriant d’un rictus dur, carnassier, à travers ses lèvres encombrées : tâchant pourtant dans son ton amer d’exprimer la compassion ; il feula ; «Battle Royal, aye ? Putain, ça craint.» Il ne doutait même pas de la véracité du récit.

Comme il allumait sa cigarette, il prit soin, cette fois, de se déplacer jusqu’à la fenêtre ; quittant sa chaise d’un mouvement leste, il entrouvrit la lucarne pour cracher dans la nuit froide, opaque, comme tout à fait compacte, une fumée épaisse et laiteuse. L’air était froid & humide ; exhalait le parfum salé & boueux du lac, qui était le parfum de l’hiver. D’un ton égal, il demanda, se retournant brièvement vers lui afin de lui adresser un regard bref ;

« combien de personnes sont mortes ici, Allen ? »

Parce qu’il se tenait tout vouté contre la fenêtre, son t-shirt s’était retroussé et offrait le dessin aigu de sa colonne vertébrale saillante à la manière de celles des félins affamés ; les cicatrices boursouflées et noirs qui s’épanouissaient sur son corps. Les brulures du froid, profondes comme le sont les morsures.
Ses doigts abimés, aussi, avaient tachées de paprika le filtre de sa cigarette ; distraitement il les porta a sa bouche gonflée. Le tabac avait annihilé son sens du goût pourtant - aussi il ne perçut rien d'autre que la brûlure du sel dans sa bouche.
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeSam 21 Fév 2015 - 12:44

Son ricanement mourut dans sa gorge, presque étranglé. Comment rester optimiste, hein ? Déjà qu’au départ il ne l’était pas tant que ça. C’était qu’un putain de type normal, quoi. Sa vie se résumait auparavant à son ordinateur, ses cours, ses potes, son ordinateur … Des fois il levait le nez pour regarder le ciel et, là, de se plaindre qu’il fasse trop beau.
Et pourtant, ici, la dernière fois qu’il l’avait vu, le visage immaculé de boue et les muscles qui n’en pouvaient plus, Allen aurait bien aimé qu’il le soit. Pff, mais tu avais arrêté de jouer dans le mélodrame. C’est bon quoi. Il se détestait pour ça, d’être si faible. Après il se demandait pourquoi il finissait la tête sur la cuvette des toilettes.

Quand Wladys détourna son regard, Allen abaissa le sien, fixant ses orteils. Du bout du plus gros, il traça un trait imaginaire parallèle aux traits du plancher, laissant sur son passage un petit sillon plus clair. Toujours aussi sale par ici, hein …
Le garçon ne bougea pas quand son compagnon de soirée le décoloré s’en alla s’allumer une autre cigarette de l’autre côté de la pièce. Eh. Comment il faisait, sérieusement, pour fumer cette merde encore et encore. A le voir, comme ça, ça semblait aussi facile à enfiler que des biscuits au chocolat. Allen grimaça à l’idée, imaginant le goût qui persistait encore au fond de son palais comme nappage pour sablés. Hu. Du calme, l’estomac.


« Combien de personnes sont mortes ici, Allen ? »

L’interpellé haussa les sourcils, tourna la tête en direction du dos rachitique … Les morts, hein ? Combien ? Qu’est-ce qu’il en savait.

« J’m’amuse pas à tenir des comptes mec, j’en sais vraiment rien. Beaucoup. Si t’as envie un de ces quatre t’aura qu’à aller au cimetière. Mais compte pas sur moi pour faire le guide touristique, okay ? »

Répondit-il avant de s’affaler à moitié sur la table, sa tête cachée sous ses bras. Cependant, la question ne s’envola pas aussi facilement de son esprit que les volutes de fumée blanchâtres qui s’échappaient de la bouche de son interlocuteur. Les morts. Les morts. Il se rappelait ce jour où il avait crû à la fin de son amie d’enfance qu’il avait retrouvé ici (plutôt cocasse, pas vrai) … Une vaste blague. Les vrais meurtres étaient moins fréquents, heureusement … Comme si leur club de vacances était déjà pas assez glauque comme ça. Mais fallait pas se voiler la face, ça existait bel et bien. Sinon, quelques anonymes et moins anonymes préféraient en finir par eux-mêmes. Sans vraiment penser à ceux qu’ils laissaient derrière. C’est gentil de me laisser un petit mot d’au revoir, mais peut être que ça aurait été plus facile sans, j’sais pas.
Lui, de son côté, n’était pas assez courageux pour ça ; et pourtant ce n’était pas comme si l’idée ne lui avait jamais effleuré l’esprit.


« En plus ça m’étonnerait pas que certains pourrissent encore dans un placard … »

Le service de nettoyage n’était pas si parfait, y’avait qu’à voir l’état de l’endroit. Alors un suicidé oublié dans une armure, ou coincé sur le toit … Tout arrivait. Eh. Faîtes qu’il tombe jamais là-dessus … Une fois ça avait bien suffi à lui et son estomac.

« Après y’en a qui meurent et qui reviennent … »

Comme …

« Mais c’est pas des zombies … Enfin, j’crois pas en être un. J’sais pas. »

J’pense pas. Ça sentait pas le chien mort non plus, si ?
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeSam 14 Mar 2015 - 14:13

Wladyslaw l’écouta silencieusement - sans même se retourner. Depuis la fenêtre, à travers la brume épaisse, compacte & sombre comme des nuages sales, il discernait les ramures décharnées d’arbres morts et la surface plane et noire du lac, semblable un œil géant enfoncé dans la terre. Soudainement, réalisait-il, il était tout à fait calme - comme si la vision eut suffit à extirper de son corps maigre toute sa fatigue et toute sa tension et toute sa nervosité.

Aussi, la contrariété d’Allen ne l’heurta pas - il était du genre empathique, pourtant ; s’enfiévrait en même temps que les foules. Il avait fréquenté les stades fébriles de rage, hantés par des hordes affamées de supporteurs ivres & il avait crié en même temps qu’eux - s’était heurté à leurs poings - car cela en avait toujours été ainsi - « un chien fou », excité, nerveux. Sa mère l’avouait avec résignation : Wladyslaw était un enfant « fébrile ». Moins attendris, d’autres pensaient : Wladyslaw Olszewski est une putain de petite frappe.

Pas cette fois, même pas cette fois. Il se détourna lentement, ferma tout à fait la fenêtre, et se laissera fondre dans la tiédeur de l’intérieur. Se pencha sur l’évier, pour y avaler des gorgées d’eau qui empourprèrent ses lèvres boursouflées. Alors qu’il les essuyait d’un mouvement machinal de sa peau, il se fendit finalement d’un sourire amusé, franc, asséné à Allen avec la férocité d’un coup ou d’une morsure :

« hey, easy tiger. » le type était accablé contre la table, enfonçait son visage dans ses bras comme pour tout à fait y disparaitre. « tu baves beaucoup moins que les zombies, en tout cas » feula-t-il en regagnant sa chaise. Son ton était à peine railleur - adouci par l’empathie & la fatigue.

Enfin, j’crois pas en être un. J’sais pas.

Il se pencha alors vers lui -avec un peu trop de proximité peut-être, parce qu’il évaluait mal, à présent, la distance physique qu’il était nécessaire de maintenir avec son interlocuteur ; parce qu’être capable d’entendre une respiration & de percevoir la chaleur poudreuse d’un corps vivant, car Allen était tout à fait vivant, il en était tout à fait certain - il discernait son haleine brûlante - salée par les chips - & il étudiait la façon s'animait son corps - devinait le sang pourpre par le travers de sa peau blême -

-- parce qu'être capable d'entendre une respiration & de perçevoir la chaleur poudreuse d'un corps vivant, c'était une chose qui lui avait manqué des mois entiers dans les rues défoncées de Varsovie quoiqu’il n’ait pu jamais exactement l’expliquer ou le formuler, ou le réaliser, même. Parfois simplement, il lui venait à l’esprit la plaquette affichée dans l’infirmerie de son lycée, entre deux posters saturés qui, sur un ton complice, intimaient de «réduire la consommation d’aliments sucrés » (7 morceaux de sucre dans une canette de coca-cola !) & d’ « acides gras trans » (alors, l’illustration d’un croissant était estampillée de la mention attention, danger) : TU TE SENS SEUL(E) ? TU AS L’IMPRESSION QUE TES PARENTS NE TE COMPRENNENT PAS ? TU AS BESOIN DE PARLER ? NOUS SOMMES A L’ECOUTE !

(...il avait, ou il n’avait pas essayé de composer le numéro de téléphone qu’indiquait, imprimé sur un papier lisse & brillant, la brochure, pour seulement y en entendre les échos d’un répondeur.)

« OK, écoute, que t’est-il arrivé, exactement ? Mec, tu me parles de zombies et de téléportations et de meurtres. Explique-toi, aye ? »

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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 22:41

Allen ne laissa plus rien échapper, un nouveau soupir mis à part, et le silence revint dans les cuisines encore un peu. Alors que ses paupières s’abaissèrent, les idées noires restèrent elles aussi en suspension, s’accrochant au temps qui s’égrenait petit à petit et sans un bruit pour ne pas déranger le garçon dans ses réflexions. Une délicatesse que Wladyslaw eut tôt fait de casser, de sa voix enrouée par toutes les merdes qu’il avait pu ingérer. Etait-ce à cause de la fatigue si Allen n’avait même pas fait attention et remarqué qu’il avait quitté son bout de fenêtre ? Pour un peu, l’heure avancée aidant et malgré sa position, il aurait très bien pu s’endormir. L’avantage étant qu’au moins, il n’aurait pas à faire plus de quelques pas pour préparer son petit-déjeuner. M’enfin. Voilà donc le décoloré revenu à sa place après lui avoir gentiment assuré qu’il n’avait pas tant que ça l’air d’un zombie. Le taux de bave était cependant vraiment un indicateur fiable ? Parce que pourtant, on lui faisait souvent remarquer que …

« OK, écoute, que t’est-il arrivé, exactement ? Mec, tu me parles de zombies et de téléportations et de meurtres. Explique-toi, aye ? »

Le brun s’enquit à relever le menton, tombant alors nez à nez à un Wlady beaucoup plus proche de lui qu’il ne l’aurait espéré … Son œil tiqua de surprise un bref instant, mais il ne bougea pas plus. Même s’ils ne s’étaient pas rencontrés il y a bien longtemps, Allen commençait à à peu près connaître la bête … Plus ou moins … Un peu bizarre, quoi, mais sympa. Au moins il s’intéressait à ses dramas alors que d’autres l’auraient laissé faire son emo dans son coin en se foutant bien de sa gueule en passant. Vive les potes, hein ? Est-ce que c’était mieux cependant ? Bah, au moins ça lui permettait d’accoucher ses états d’âmes ailleurs que dans le fond de sa tête ou, pire, sur un blog d’ado attardé. Tss tss tss. Wlad était encore tout frais au pensionnat, c’était donc le plus susceptible de bien vouloir l’écouter. Des pensionnaires de plus longues dates auraient quant à eux d’autres chats à fouetter, désabusés ; un peu comme lui, au fond.

« Ben … »

La tête d’Allen posée sur son coude, il ne prit pas la peine se remettre en meilleure position pour discuter … Eh, quel homme, hein.

« Je te l’ai dit, y’a pleins de merdes qui se passent. Le Battle Royal, là, j’y étais. J’ai vu des gens crever, et puis je suis mort aussi. M’enfin tu vois, je suis là pour te le raconter parce que, ô grand lol, c’était qu’un rêve. Mais putain de réel, mec. »

Putain de réel. Il se souvient encore de la fatigue dans ses jambes, son corps tout entier … L’odeur, la boue, les flammes, la peur qui lui serrait l’estomac et puis … Et puis … Plus rien. Soudainement. Très soudainement.

« J’ai vu la mort dans les yeux, quoi … Mais je crois que tu vois de quoi je parle. »
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MessageSujet: Re: garbage in honey sack (Allen)   garbage in honey sack (Allen) Icon_minitime

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