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| "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] | |
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Playing Gooseberry Hans Hackermann
+ Pseudo Hors-RP : MCDM • Age : 31 • Pouvoir : Incessante musique de fond • AEA : La Mouche, une mouche lâche, bavarde qui ne fait que de mauvaises blagues. • Petit(e) ami(e) : Teigneux, de mauvaise humeur, maigrichon, même pas beau : vous en voudirez, vous ? Messages : 159 Inscrit le : 31/01/2011
| Sujet: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Dim 11 Jan 2015 - 15:23 | |
| Hans souriait, en bon imbécile heureux, et contemplait les boîtes empilées sur la table, les plinthes, la jointure irrégulière des pierres, la fenêtre mal isolée qui laissait passer un courant d’air glacial. Allez savoir pourquoi, tout ça le rendait content –happy, limite content, commenta-t-il. Il pouvait facilement se diagnostiquer une légère intoxication aux tubes cathodiques : même s’ils n’étaient plus là pour lui tenir compagnie durant de longues soirées d’hiver à essayer de pirater le câble des voisins, ils le poursuivaient jusqu’ici. A balancer leurs mauvaises ondes. Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec, qu’on mettait à la fin des lettres quand on en envoyait encore. Pas son truc, à lui. Il en avait pas spécialement, de truc, il fallait bien le reconnaître à la décharge de ces pauvres facteurs forcés de pointer à pôle emploi à cause d’allergiques au papier dans son genre. Il préférait les messages. Plus rapides, et plus simple. Il aurait pourtant bien été tenté d’envoyer un pigeon, ce soir-là. A moins que ce ne fut le matin ? Bah, on s’en bat le steak, conclut-il avec un regard semi-haineux aux carrés de ciel mauve que découpaient les croisillons de la vitre. On s’en contre branle, on s’en rata-carre de la rate. Il vacilla jusqu’à elle, proche à s’en écraser le nez sur la fenêtre, juste histoire de le contempler un moment. Canon, les couleurs : du orange, du violet, des petites trainées de nuit ici et là, d’autres teintes qui n’avaient même pas de nom. Pas ailleurs que dans des romans de Shakespeare qu’il ne s’était jamais emmerdé à lire. Certains devaient prendre la poussière dans les étagères de la bibliothèque, si ces définitions ne figuraient pas dans quelque dictionnaire des années trente. Le Berlinois ne comptait pas aller les chercher. Il en avait pas besoin –spectacle du soir bonsoir, il l’avait sous les yeux, on n’exprimait pas comme ça des évidences. Le gamin savait qu’il avait l’air con, à fixer le vide comme le dernier des drogués. La toile manquait d’immeubles, de toits pentus, de fumée épaisse à l’approche des gelées, des pluies de grêle et du givre. Il se souvenait de la façon dont la glace s’était empêtrée dans ses cils, une fois, au point de ne plus être franchement certain de pouvoir rouvrir ses paupières un jour. Il avait aussi cru que le goudron et sa joue ne mettraient jamais fin à leur histoire d’amour passionnée. Et aujourd’hui me voici, ricana-t-il, à crever de chaud au pays merveilleux du magicien d’Oz. Drôle de Dorothy, certes, mais on faisait avec ce qu’on avait. Une asperge boutonneuse à la dentition douteuse et aux cheveux gras avec de la gelée anglaise en guise de muscles, c’était mieux que rien. Il parvint enfin à décoller son front de la vitre, les sourcils froncés. Il crevait de chaud, ouais ; il venait juste de remarquer. Son pull, jeté en boule dans un coin de la pièce, semblait de son côté raconter une histoire assez différente, mais Hackermann se battait allègrement les couilles de son putain de son de cloche. Ses coudes, couverts d’ecchymoses d’un violet plus prononcé que celui du ciel, ses cheveux trop longs ramenés en arrière dans un ersatz de queue-de-cheval, ses ongles rongés, il s’en foutait aussi. C’était comme ça. A se demander s’il s’en rendait vraiment compte. Il les voyait sans les voir dans le grand plat en fonte sur la table. Du même style que les écritures pompeuses sur les tableaux, écrites à la craie blanche sur un vert sincèrement hideux. Comme si la capitale du Turkménistan avait une quelconque importance. Hans plongea la main dans sa poche et en sortit son portable. D’aucuns l’auraient qualifié de rétro, d’autre de vieillerie. Hans optait pour merde intersidérale, mais il y tenait. Cadeau, cadeau merdique, chantonna le gamin en se laissant tomber près de la porte. Il avait envoyé un message à Hugo –même histoire qu’avec son pull, il s’en souvenait comme de l’an quarante. Et en quarante, il était pas encore né. Il croyait pas, en tout cas. Avec tous ces films sur les nazis, il avait pourtant la nette impression d’être un général juif à la solde d’Hitler pressé d’envoyer ses infos croustillantes à Churchill. Mais avoir envoyé un message à Churchill, non, il se souvenait pas. Ou Hitler ? Il avait pas la réponse. Son cœur battait trop vite, d’ailleurs, beaucoup trop vite –il fallait qu’il se souvienne, merde, quel jour on était, qu’est-ce qu’il avait pris, et d’ailleurs, d’ailleurs… Une main rassurante vint se poser sur la sienne, chaude et pleine de réconfort. Hans se tourna et lui sourit, pour la énième fois. Mais il n’y avait toujours personne. Les commissures de ses lèvres remontèrent sensiblement, il sortit un briquet de sa poche, toujours affalé sur le sol frais, toujours l’esprit un peu brouillé, un peu mou, et fit tourner la molette. Jolie petite flamme. Il l’approcha de son visage, la souffla, pif paf pouf, plus de jolie flamme. Happy birthday to you, zum Geburtstag viel Glück. Happy birthday. « Hitleeeeer, beugla-t-il depuis les dalles, avant de se rendre compte de son erreur et de se reprendre avec plus ou moins de certitude. Churchill ? » Une vague odeur de cramé montait à ses narines. L’odeur d’un jour spécial. « Brenda ! » - Spoiler:
Faut bien qu'il cane un jour, ce con. Le plus drôle c'est que je peux créer des traumatismes en même temps.
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| | | • Closet Case T.J Henskens
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Lun 26 Jan 2015 - 18:50 | |
| Comme un mauvais pressentiment. Léger, si léger ; à tel point qu'à peine né au creux de son estomac, déjà il s'envolait quelque part entre ses rires et ses sourires. Tout allait bien. Tout allait parfaitement bien. Il n'y avait jamais aucune raison que quelque chose tourne mal dans la tête de linotte de l'australien : l'optimisme, c'était son deuxième prénom. Le verre était à moitié plein, il allait finir de le remplir et tout irait bien. Bien, bien, bieeen. Allongé en travers du lit d'Hugo, doigts accrochés à un magazine idiot récupéré on ne sait où – mais certainement pas à la bibliothèque, ça c'était certain, il fit la moue. Si le jeune homme allait on ne peut mieux selon ses propres dires, c'était qu'il y avait eu une période de moins récemment. Pour une fois, ce n'était même pas dû à une énième dispute entre lui et Hugo, présentement occupé à faire il-ne-savait-quoi sur son portable à côté de lui ; ou, du moins, pas directement. Parce que quels crétins avaient été suffisamment intelligents et discrets pour se disputer ouvertement au beau milieu du couloir ? Hein ? Eh bien, parait-il, les murs avaient des oreilles. De sacrément bonnes oreilles, même. Résultat, après quelques questions indiscrètes et tout un tas de regards entendus, le jeune homme avait décrété que s'enfermer dans sa chambre pour l'éternité serait le remède idéal. Là-bas, pas d'idiots pour questionner sa sexualité. Le paradis. Sauf qu'à force de trop dormir et d'avoir envie de ne rien faire, il avait eu de moins en moins envie de faire le moindre effort – s'enfonçant corps et âme dans un foutu cercle vicieux dont il ne s'était sorti qu'assez récemment. Ce n'était pas qu'il avait honte d'être avec Hugo ; ou alors juste un peu. Du moins n'avait-il pas honte de son petit-ami en lui-même, ce qui était déjà une bonne chose en soi. S'il avait été certain de vivre dans un monde parfaitement cohérent peuplé d'êtres matures et compréhensifs, ça ne l'aurait même pas réellement gêné de sortir avec lui ouvertement. Il lui aurait fallu un moment pour s'accepter, mais ç'aurait été moins difficile que de passer la porte tout en sachant pertinemment qu'on le jugerait sans hésiter pour ses choix – choix que, en l'occurrence, il peinait déjà à assumer. Avoir évolué dans un milieu légèrement homophobe n'aidait pas, sans doute. « Je devrais peut-être apprendre à cuisiner. »Cette remarque hautement philosophique – qu'il se fit à lui-même plus qu'au blond – s'échappa d'entre ses lèvres après que les deux soient sortis de la chambre. Hans n'était pas là ; Hans avait envoyé un message. Levant le nez vers le plafond, pas le moins du monde inquiet, T.J réfléchissait sérieusement à la possibilité d'apprendre à cuisiner des trucs simples d'ici la fin de son séjour ici. Dépendre de son copain était bien mignon, mais ç'aurait été bien d'en profiter pour s'améliorer un peu ; s'ils devaient rester là pour l'éternité, s'occuper sérieusement allait vite devenir une préoccupation de premier ordre. L'ennui s'installait vite, ici. Et s'il avait quelques idées bien à lui sur comment passer le temps, elles n'étaient pas toujours du goût de tout le monde. Or faire la fête tout seul, ce n'était définitivement pas son truc. Resté en arrière, l'australien laissa son ami ouvrir la porte des cuisines avant de s'y engager lui-même. Hitleeeeeer Hitler quoi ? Mains enfoncées dans les poches de son jean, bras nus sous sa chemise bleue et verte, il se mordilla doucement les lèvres en baissant la tête vers son ami de toujours. Haussa un sourcil en remarquant que, tiens, il n'avait pas ses éternelles manches longues. Tiens. C'est vrai qu'il était rarement peu habillé, Hans. Maintenant qu'il y pensait. « Bah. Tu nettoies le sol ? »Grands questionnements sans réponse. - Hors RP :
Je dors encore à moitié DONC si j'ai fait des bêtises mal compris ou whtv dites moi /PLEURE/ HAAAAAAAAAAAAAAANS
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| | | « blonde emo bby » Hugo Launay
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Jeu 16 Avr 2015 - 16:19 | |
| ... Hugo n'aurait changé ce qui l'entourait pour rien au monde ; pas une tonne d'or ne valait les lits du pensionnat, ses couloirs semblables et ses meubles vieillots. Il aimait tout, de la cuisine poisseuse de graisse au parc et son lac où se promenaient des ombres dont il ne distinguait ni la tête ni la queue. Hugo était heureux d'être là, coupé d'un monde extérieur qu'il n'avait pas envie de revoir – et comme pour tout, boulot comme amitié, il fallait un alibi pour couper les ponts, un prétexte. C'était plus simple. Alors même si la vie n'était pas rose depuis quelques temps (la faute à sa petite crise de jalousie – justifiée ! – de la dernière fois), il ne regrettait pas d'avoir passé cette porte et vendu son âme au Diable, aux fondateurs, aux I., peu importe le nom que les plus anciens leur donnaient sur un ton devenu blasé ou amer à en faire peur. Eh, et lui, depuis le temps, n'était-il pas devenu un ancien ? Le jeune homme fixa le mur par-dessus la partie de snake qu'il disputait avec l’intelligence artificielle de son téléphone. Est-ce que lui aussi, maintenant, il parlait de leur prison sur un ton purement factuel et désintéressé ? Il ne savait pas. Ce qu'il savait en revanche, c'était que son petit train-train quotidien lui suffisait amplement. Pas besoin de se prendre la tête pour apprécier la vie ; lui, il avait jamais trouvé comment faire. Il voulait simplement qu'on lui file une ligne droite à suivre, pas courbe, pas chiante, bien lumineuse. Il n'avait jamais été compliqué, au fond, on s'était simplement acharné à lui pourrir l'existence avec application – et maintenant qu'il tenait à quelques têtes bien ancrées dans son petit paysage personnel, plutôt crever que sortir, plutôt se jeter par la fenêtre qu'accepter le changement. Hugo n'était pas voyant, pas devin, rien de tout ça. Les ennuis s'amusaient même à lui tomber sur le coin de la tête en lui hurlant « SURPRISE » à l'oreille. Le mauvais pressentiment qui le prit au cœur, en voyant la petite enveloppe s'afficher dans un coin de son écran, l'angoissa tant qu'il faillit l'ignorer. Il jeta un œil à T.J, occupé à lire un magazine quelconque, et fit un effort colossal pour empêcher ses doigts de trembler et déraper sur les touches. L'indolence lui seyait tant qu'il n'avait pas à la feindre trop longtemps. Pourtant décontracté en apparence, il sortit de la pièce, un T.J songeur à sa suite. A quoi servent les cuisines à part cuisiner, hein ? La chose s'était faite d'elle-même avant qu'il passe la porte du Pensionnat. Il avait tendance à prendre la qualité pour acquise chez la plupart de ses connaissances ; sauf que T.J ne devait pas avoir eu à vivre avec une mère super chiante qui vous laissait vous débrouiller à chaque dispute. Si ça se trouve, il avait même une bonne femme portoricaine pour lui f aire spécialement la cuisine. Un peu comme toi, quoi, lui lâcha une voix désagréable, qu'il chassa aussitôt, la peau bronzée en moins. Ça aussi ça faisait partie du quotidien qu'il ne voulait pas laisser filer entre ses doigts. Quoique voir T.J se cramer aux fourneaux devait être plus drôle qu'apercevoir Hans jouant les serpillières au sol. Mec, c'est sale, tu vas dégueulasser tes vêtements. « Je suis là, gueule pas, répondit Hugo en fronçant les sourcils, désapprouvant l'usage de son tendre surnom de ménagère, qu'est-ce que tu fous ? »T.J aussi eut l'air aussi de trouver qu'il faisait une bonne éponge à crasse. Ils refermèrent la porte derrière eux, et Hugo fut frappé par le calme des lieux. C'était presque trop désert pour être vrai. Et je... |
| | | Playing Gooseberry Hans Hackermann
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Mer 29 Avr 2015 - 23:18 | |
| Hans était vaguement conscient de ne plus être seul dans la pièce. Il distinguait la silhouette floue des deux autres fantômes venus lui tenir compagnie, des kilomètres au-dessus de sa tête. La perspective leur donnait des allures de géants, comme ces immeubles dont on ne voyait jamais le sommet. Il se demanda ce dont il avait l’air, lui, à traîner par terre. La question ne l’obséda pas longtemps –juste assez, à dire vrai, pour qu’il tente de se redresser sur un coude et de préserver un reste de dignité malmené. L’opération se solda par un échec cuisant quoiqu’affreusement prévisible. Il retomba sur le carrelage aussi sec. La partie de son cerveau qui n’était pas occupée à baver salua à tout le moins la tentative. Hugo et T.J discutaient ; le Berlinois les regardait. Et d’un drôle d’œil. Y avait pas de train à prendre quand l’éternité vous ouvrait les bras. Qu’elle cherchait à vous étreindre et vous endormir d’habitudes, de promesses et de baume au cœur, de bonjours, de bonsoirs. De belles couleurs qui ne risquaient pas de s’amenuiser avec le temps. Alors pourquoi –putain, pourquoi est-ce que ces connards se sentaient obligés de débiter leurs conneries de merde à la vitesse d’un TGV arabe ? Plus il essayait de suivre, plus les mots lui échappaient. Pas les mots, se reprit-il avec un froncement de sourcils. Leur sens. Il nettoyait le sol. Nettoyer. N-e-t-t-o-y-e-r. Nettoyer. Il répéta ces lettres à tort et à travers, jusqu’à les rendre aussi ridicules que les petits-déjeuners qu’ils prenaient tous les matins ici. Vides de sens et profondément inutiles. Ça voulait dire quoi, d’ailleurs ? C’était quoi, ce truc ? Il voyait pas. Une voix rassurante lui souffla que de toute façon, c’était loin d’être important. Il lui répondit par un ricanement et une ébauche de sourire qu’il oublia de terminer et qu’il oublia de retirer de ses lèvres gercées. Tant pis ; il était aussi bien là, après tout. Y avait pas encore de loi pour vous empêcher de sourire pour trois fois rien. « Natorver, répéta-t-il avec plus ou moins d’exactitude en tendant une main mal affirmée vers le blond. Tope-la, Brenda ! » Check. C’était un jour assez spécial pour faire preuve d’un peu d’enthousiasme. Merde. Pas qu’il se souvînt réellement du jour –ou si, ou non, ou peut-être, mais en tout cas, il s’en était souvenu en se levant. L’antiquité qui lui faisait office de portable était trop collet-monté et spirituelle pour se préoccuper de concepts aussi triviaux que le temps et les dates. Ce crétin l’ignorait avec superbe. Allez tenir le compte des jours sans ça, vous. C’était coton. Hans s’adossa à la cuisinière derrière lui –quand est-ce qu’il s’était relevé, déjà ? Pas important, lâcha derechef la petite voix. Tu t’en bats les couilles, tu t’en tapes le steak. Un ordre plutôt sympa, en soi ; il décida de le suivre. Debout, c’était pas si mal non plus. Le monde s’offrait à lui sous un jour nouveau dans un déluge de perspectives abracadabrantes qu’un peintre abstrait aurait peiné à capturer. Absorbé dans la contemplation de ce nouveau royaume, le gamin resta interdit quelques temps, les bras ballants, triturant de la main gauche le briquet qu’il n’avait pas lâché. C’était quasiment magique ; lui, il avait envie d’y croire. « C’est important, baragouina-t-il, parce que j’ai tout préparé. Du tout à tout des tout du truc. » Une raideur enquiquinante s’était propagée de sa mâchoire à sa nuque et rendait son élocution plus délicate que d’ordinaire. « Putain ! » Ce qui ne voulait en rien dire que cette connasse avait pas le droit de rester aussi fleurie et coquette que le monde du Berlinois en avait la triste habitude. Ça mettait de la couleur dans le paysage, du piment dans le vocabulaire. De la véracité dans la bouche. Du sel dans les pâtes, du beurre dans les épinards. « C’est l’anniv- rah, putain, reprit le garçon en ricanant. Le anniversaire ! Du natorver. Enfin non. Hein ? » Il avait fallu que ce fichu putain de natorver revienne le hanter. Ce fantôme s’accrochait à sa jambe gauche et la léchait d’une langue brûlante –elle charriait des odeurs de cramé. Hans, ton jean. Sacrée petite voix : le Berlinois baissa les yeux et posa le briquet derrière lui sans se précipiter. De toute évidence, avoir mis le feu à un pantalon dégueulasse et cent fois trop grand était hilarant. « Je suis une bougie, les mecs », statua-t-il en levant les sourcils, tout juste surpris. Une platitude mathématique. Une connaissance encyclopédique. Il est mort, Jim. Une odeur de brûlé –sa jambe, son jean, le four. Le four. Oupsie, rit-il un peu bêtement. Ça alors. |
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Dim 17 Mai 2015 - 3:30 | |
| Hitler Churchill Brenda blah blah blahhh – eh mec on est dans un tunnel, je capte pas.T.J n'était pas parfait, d'accord. Il n'était pas très intelligent, même pas un peu malin, pas franchement prévoyant ; pas non plus organisé pour un sou, il se mettait souvent dans des situations inconfortables dont il ne savait plus se tirer ensuite. Il n'était pas rare d'ailleurs qu'il y entraîne ses amis, quand son manque flagrant de délicatesse n'était pas occupé à lui faire tirer des flèches dans des cibles si évidentes qu'il ne les voyait même plus. Il ratait souvent le coche, s'accrochait de justesse aux trains en marche et se rattrapait à tout et n'importe quoi lorsqu'il perdait l'équilibre. Seulement s'il était idiot et assez gourd parfois, il n'était pas aveugle. Loin de là. Regard rivé sur la silhouette de son ami, toujours affalé par terre, le jeune homme sentit son insouciance naïve disparaître sans demander son reste. Il n'avait pas l'air bien. Non ? Sa première tentative pour se relever, soldée par un échec catégorique, lui fit se mordre nerveusement la lèvre. Il regarda à gauche ; regarda le plafond. Regarda la porte close, qui avait tout d'un coup des airs de traître venant de les enfermer dans la cage aux lions. Pas qu'il y ait des lions ici, pourtant. Pas que ce soit une cage non plus, ou du moins pas plus qu'avant. C'était juste que... Les situations désagréables et dures à gérer, il les fuyait comme la peste. Or impossible de s'enfuir, maintenant. S'il allait bien et faisait le con il faudrait le supporter ; s'il allait mal, il faudrait l'aider. Si tu veux bien qu'on t'aide.Tout en fléchissant ses doigts de pieds dans ses baskets, l'australien écouta son ami débiter ses conneries avec l'attention d'un bon chrétien à la messe. Ouuuuais. Pas besoin d'être diplômé en médecine pour se rendre compte que le berlinois n'était pas dans son état normal. Il n'était pas bien brillant d'habitude, okay, mais quand même ; ce n'était pas tout à fait son genre de se traîner par terre en mode « je suis un ver de terrrrre ». Même lui n'aurait pas fait ça, quoi. C'était dire. Alors, parce qu'il était toujours aussi bêtement optimiste, T.J pinça les lèvres et se demanda combien de verres de quoi le berlinois avait pu boire. Un cachet chelou ou une cigarette douteuse, au pire. Les deux, au pire du pire. Puisqu'il parlait, puisqu'il tenait sur ses deux jambes, ça ne pouvait pas être si grave. Ça n'avait pas l'air si grave. Ce n'était pas comme s'il avait été en train de convulser ou de pisser le sang par le nez. Tant qu'il faisait que rigoler... Hm. « C’est important, parce que j’ai tout préparé. Du tout à tout des tout du truc. » Bon, quand il disait « parler », c'était peut-être une toute petite minuscule exagération. Aligner des mots était une chose ; donner du sens à ses phrases en était une autre. Qui faisait cruellement défaut à Hans, pour le coup. A moins qu'elles aient tellement de sens qu'il n'arrive plus à le saisir, mais... Bizarrement, il en doutait un peu. Ça ressemblait plus à du charabia. Quand natorver revint à la charge, entouré de ses foutus amis putain et anniversaire, T.J lança un regard parfaitement perplexe à Hugo, pouces dans les poches de son bermuda. On ne sait jamais, hein. Peut-être que c'était un délire entre eux et qu'il ne comprenait rien juste parce qu'il n'avait pas le contexte nécessaire. Peut-être que Brenda et Hans natorvaient durant leur temps libre et que ben, ils... S'écla – PUTAIN DE. Une exclamation muette s'échappa d'entre ses lèvres lorsque sa charmante politesse imposée fut oubliée au profit de trois secondes de panique intense. Main droite levée à hauteur d'épaule, il fixa le pantalon abîmé avec la crainte évidente qu'il ne se mette à s'embraser façon feu de joie pour sorcière dans la seconde qui suivait. Réactivité : zéro. Le mec aurait pu cramer en entier avant qu'il se dise que oh, tiens, ça sentait un peu le cochon grillé. Super pote. Dix sur dix. Nickel. « Tu – tu retouches pas à ça, lâcha-t-il avec une inquiétude évidente. Si tu refais la bougie je te. Je. Voilà. »Sentant la capacité d'expression dans cette pièce chuter dangereusement, il passa sa main contre sa nuque. « Il est perché genre, grave. »A priori, ce n'était pas Hugo qui allait le contredire. A moins qu'il applaudisse et demande un autre tour de magie, hein. Évidemment. Il aurait tellement préféré que ce soit une connerie entre eux. - Hors RP :
Mon anticipation angoissée de ce RP augmente à chaque répons/PLEURE/
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| | | « blonde emo bby » Hugo Launay
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Ven 3 Juil 2015 - 23:54 | |
| ... Hugo planta une paire d'yeux perplexe sur la loque affalée au sol ; trop fatigué ou trop défoncé, il en avait pas la moindre idée, mais il arrivait pas à se redresser. D'un naturel peu compatissant, engoncé dans un carcan d'idées noires et de pessimisme en veux-tu, en voilà, Hugo ne pensa ni à le féliciter ni à – beaucoup plus humain – lui tendre la main pour lui rendre un semblant de dignité. Incroyable qu'il ait réussi à taper quoi que ce soit dans cet état. Mon pauvre, si tu voyais la gueule que t'as...En plus, il racontait n'importe quoi. Sourcils haussés, tout à sa surprise, il tourna et retourna le mot « natorver » dans sa petite tête qui n'avait rien d'un dictionnaire. C'était quoi, ça, une nouvelle activité à la mode ? Se rouler par terre en racontant n'importe quoi et en faisant se déplacer ses potes pour rien ? Le blond inspira sans bouger ni changer d'expression, parfaite statue de sel. Hors de question de lui en taper une tant qu'il n'avait pas retrouvé ses esprits. A coup de massue ou de verres d'eau glacée, peut-être ? Il commençait à lui faire peur avec ses élucubrations de somnambule alcoolique, mine de rien. Les yeux plissés suivant chacun de ses mouvements, Hugo croisa les bras, comme s'il ne pensait pas avoir à s'en servir sous peu, histoire de rattraper Hans s'il s'affalait de nouveau avec tout le charme des lendemains de cuite. Il savait pas ce qu'il voulait, il savait pas non plus ce que voulait dire natorver (une petite dénégation discrète renseigna au passage T.J sur le sujet) ni au nom de quoi ou qui il fallait fêter un anniversaire, mais il savait qu'il en avait déjà marre de rester debout à regarder son ami s'agiter dans tous les sens comme un robot un peu trop cabossé. Putain, il avait envie de retourner se coucher et oublier cet appel. Laisser Hans poireauter au beau milieu de la cuisine, revenir l'engueuler le lendemain parce qu'il lui avait encore fait perdre son temps. C'était ça qui était marrant au Pensionnat ; des lendemains, il y en avait toujours. Hein ?Hugo avait de la chance ; contrairement à T.J, le magnifique juron qui trébucha contre sa langue ne s'arrêta pas à hauteur de ses dents et fusa avec une violence caractéristique. Ébahi par l'ahuri qui trouvait ça trop marrant de se transformer en bougie humaine, Hugo fit un pas dans sa direction et le dégagea de son support sans se soucier de son équilibre précaire. Bordel de putain de bordel de merde ! Il voulait s'immoler pour bien finir la semaine ? Merde, quel jour on est, déjà ?« Tu – tu retouches pas à ça. Si tu refais la bougie je te. Je. Voilà. » Merci T.J pour cette menace digne d'un djihadiste assoiffé de sang : Hugo les yeux au plafond, lâchant Hans et sa foutue manie de mettre la pagaille partout où il passait. Si c'était pas une spécialité made in Germany, ça, il voulait bien se crever les deux yeux. Ce que l'humeur pouvait le rendre glauque. « Non, sans rire, lâcha Hugo sur un ton ironique en référence à la dernière répartie de son copain, je trouve qu'il pète la forme, moi. »
Et c'était un bel euphémisme. Avait-il jamais vu Hans en forme un jour ? Il devait être entré comme ça, les poches pleines de substances illicites et l'humour douteux. « Qu'est-ce que t'essaies de faire, au juste, espèce de crétin ? » demanda poliment le français, fusillant le berlinois du regard par pure courtoisie. Qu'il laisse ses putains d'anniversaires et de natorver de côté ; il voulait une réponse concrète, et de préférence sans flammes. Quel idiot, putain. Quel idiot. |
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Mar 7 Juil 2015 - 0:13 | |
| Si Hans riait beaucoup, la situation n’avait pas l’air d’amuser ses comparses. C’était pas de leur faute, s’ils étaient difficiles –mais quand même, ils auraient pu faire un effort. Hackermann était prêt à parier qu’ils auraient tiré la même tête devant un bon vieux Bourvil, ces criminels. L’idée de les attacher devant la télé lui arracha un nouveau gloussement cynico-content. Tristo-réjoui, même, corrigea-t-il. Cette sensation lui avait manqué. Les fourmis au bout des doigts, le voile chatoyant qui donnait un air vide et flou aux objets alentour, le bourdonnement incessant dans les oreilles, et surtout le cœur qui bat, vite, vite trop vite vraiment trop vite sans s’arrêter sans en manquer une fatigant fatigué et –et, oh, tout ça, il s’en branlait. Parce que l’impression bizarre était là aussi, presque palpable. Ses doigts délicats remontaient les commissures de ses lèvres en un joli sourire édenté dans le fond. Ses bras rassurants lui donnaient chaud et le soutenaient avec fermeté, tant et si bien que ses genoux avaient beau être fin saouls et flageolants, le gamin n’avait pas peur de s’écraser au sol telle la dernière des fientes. Ce qui était plutôt cool, en soi. Et même s’il était tombé, ça aurait changé quoi ? Rien du tout, confirma la voix à l’arrière de son crâne. Ça aurait mis le temps qu’il aurait fallu, mais tu te serais relevé, tout seul comme un grand, prêt à conquérir le monde. On peut tous être heureux, ici. Ici comme partout, ici comme ailleurs. Ou nulle part. On s’en tamponne, reprit le junkie. La vie est belle. Ce fut sur ce constat d’un optimisme artificiel mais non moins sincère qu’Hans croisa les bras, sourcils froncés, barricadé derrière un joli petit talus de perplexité. Une flemme monstrueuse l’empêchait de se changer en montagne, mais l’idée était la même : merde, pourquoi ils étaient bizarres ? Ces rabat-joie. S’il se sentait bien par terre, s’il aimait bien flamber, s’il ceci et cela et ce qu’y voulait, eh ben –eh ben, quoi. Pas besoin de s’énerver. Le Berlinois tenta vaille que vaille de se souvenir de ce qu’il avait pu faire de mal, mais rien ne vint. La belle affaire ! Brenda et Maurice devaient être mal lunés, point barre. Hackermann rendit son regard à Hugo –ils avaient une belle couleur, ses yeux. Ceux de T.J aussi, ils étaient plutôt canons. Les siens étaient bêtement bleus et, tant qu’à faire, ils devaient avoir sacrément rougi depuis tout à l’heure. Hans ouvrit la bouche, prêt à rétorquer un peu n’importe quoi et arguer qu’il n’était pas perché, mais seulement debout. Qu’il pétait la forme, ça oui. Les mots lui manquèrent. « Dire un truc, répondit-il simplement dans un incommensurable effort d’élocution. Vous êtes garés sur le parking ? Je vais me faire engueuler, si j’ai resté dessus… »Et quand ces putains de connards fugaces se décidaient à ramener leur gros cul verbeux, c’était pour se poser là dans la plus grande anarchie. Hans ne s’en rendit qu’à moitié compte, tout à son inquiétude de vraiment se faire enguirlander. Si c’était leur kiffe, tant mieux pour eux, tant pis pour lui. On se gelait sûrement les burnes, dehors. « Il me faut une cigarette », déclara-t-il de but en blanc avant de se pencher sur la table –d’ouvrir un tiroir, d’ouvrir les placards. « Clope ? Où tu es ? »Il s’arrêta une seconde, se tourna vers T.J. Sérieux mortel. « Tu l’as tuée ou elle est perdue. »Puis vers Hugo. Il vacilla, se rattrapa in extremis à l’épaule du blond. « J’étais… Je. »Que faisait-il avant que ces canards se ramènent ici ? C’était une question d’enfer. Qui méritait réflexion. Un éclair de compréhension traversa son visage et il lâcha Launay avant de se diriger d’un pas chancelant quoique décidé vers le four. Sitôt ouvert, une fumée âcre piqua les narines du gamin. Ça schlinguait le brûlé là-dedans, et sévère. « Je faisais un gâteau ! Mais il a cramé. »Constat terrible. Hans s’accroupit au niveau du four et se pencha jusqu’à distinguer la masse informe à l’intérieur. Beurk. Peut-être que sa clope était là, elle aussi. Ça puait suffisamment pour être vrai. Il allait se faire engueuler par Brenda, maintenant. Rien qui ne pourrait pas se régler avec une cigarette –s’il réussissait à remettre la main dessus. Il recula précipitamment sur les fesses lorsque ses mains entrèrent en contact avec la plaque brûlante, l’air peiné et les mains rouges. Ses yeux le piquaient. Rouge par-ci, par-là, y a du violet et les oiseaux chantent. Aha. « Ça a brûlé, et maintenant y a plus de gâteau, ni de clopes. Buh… »C’était nul de chez nul. Il avait encore planté. Il essuya bon gré mal gré ses paumes sur son T-shirt élimé. A croire qu’il n’avait jamais vraiment grandi, dans la vie. Ses fringues lui allaient toujours comme un gant. Ou comme une moufle, mais –merde, quoi. - Spoiler:
IL VA CANER. Hun hun. Mais ils pourront manger le gâteau cramé en sa mémoire. 8DD
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| | | • Closet Case T.J Henskens
+ Pseudo Hors-RP : Nii' • Age : 31 • Pouvoir : Ses silences t'insultent. • AEA : Lily. Ah, non. Guy. • Petit(e) ami(e) : HUGO. TOUT LE MONDE LE SAIT DE TOUTE FACON. RIGHT. RP en cours : – Just for the hell of itMessages : 162 Inscrit le : 30/01/2011
| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Mar 28 Juil 2015 - 0:21 | |
| En d'autres circonstances, sans doute T.J aurait-il pris cet air benêt qui lui allait si bien ; il aurait cligné des yeux comme un abruti et, franchement sceptique, aurait rétorqué qu'il fallait vraiment être aveugle pour croire que ce mec pétait la forme. Parce que clairement, le cynisme, tout ça, il ne captait pas. Trop complexe et subtile pour son pauvre cerveau. Ça l'arrangeait bien, d'ailleurs, alors pourquoi pas ? Seulement là, il n'avait pas vraiment envie de rire. Pas le courage ni la force suffisante pour le faire non plus. Faire semblant demandait une certaine dose d'il-ne-savait-trop-quoi dont il ne disposait qu'en quantités limitées – et tant qu'à faire, il n'était pas certain d'être très doué à ce jeu-là. Faire genre « ouais ouais tout va bien ce qu'on se marre haha », ça ne durait qu'un temps. L'inquiétude avait tôt fait de chasser les tentatives pour alléger l'atmosphère et là, il était inquiet. Pas mortellement anxieux, pas atrocement préoccupé, juste...
Un tout petit peu inquiet.
Les paroles du berlinois résonnèrent dans sa tête sans qu'il réussisse à y trouver du sens ; sourcils froncés, visage tendu par une concentration qui lui aurait presque donné l'air d'une toute autre personne, il abandonna bien vite l'idée de comprendre. Ça ne voulait rien dire du tout, point final. Y'avait pas de parking, y'avait pas de natorver et y'avait pas idée de se brûler quoi que ce soit sans faire exprès ! Fallait être carrément défoncé, pire que saoul ou juste... Juste aveugle, pour ne rien avoir remarqué. Mais remarqué quoi, hein ? J'en sais rien, moi –
« Tu l’as tuée ou elle est perdue. »
J'en sais rien. Les regards tout sauf discrets qu'il jetait à Hugo à chaque nouvelle parole de Hans, loin de défaire les nœuds de son estomac, avaient au moins le mérite de lui faire garder les pieds sur terre. Ç’aurait été trop facile, sinon, de se croire en plein délire ou au beau milieu d'un rêve : d'ériger de jolis barrages entre lui et la réalité et de fuir en trouvant tout ça drôle ou juste débile. Tout comme il rigolait en voyant les autres tomber ; tout comme il rigolait quand les autres le voyaient tomber. Hahaha. Personne est mort, personne va mourir. Pas la peine de s'en faire ou de dramatiser. Un peu de cramé, c’était pas la mort, non ? Perdu, il tenta un sourire un peu crispé. Ses bras restaient un peu fléchis, comme pour parer à la moindre chute ; et aussi inutile puisse-t-il se sentir, il ne voyait pas quoi faire d'autre. Quand quelqu'un était trop bourré et se retrouvait carrément malade à en vomir partout, il lui tapotait la tête en lui tenant les cheveux – parce qu'il ne pouvait rien faire d'autre, parce que rien d'autre n'était nécessaire.
On ne lui avait pas appris à faire autrement. Il avait oublié, peut-être.
En le voyant s'approcher du four, il faillit faire un pas en avant. Chat échaudé craint l'eau froide, comme on dit ; ou, en l'occurrence, chat roussi craint tout ce qui peut le brûler. C'était super logique, pour le coup.
« Ça a brûlé, et maintenant y a plus de gâteau, ni de clopes. Buh… »
Un rire nerveux fila entre les lèvres du jeune homme. Genoux pliés, il se baissa jusqu'à pouvoir passer ses bras sous les aisselles de l'allemand et le tira un peu, comme il put – juste assez pour l'éloigner un tant soit peu des flammes terribles qui devaient très certainement pouvoir sortir de ce genre d'engin. Pas qu'il sache comment marche un four de toute façon. Ça faisait du chaud et ça pouvait cramer sévère, c'était largement suffisant comme info pour le moment. Pas le temps de lire la notice.
« Ecouuuute. Pas besoin de gâteau, pas besoin de clopes, voilà, résuma-t-il en lui tapotant énergiquement l'épaule gauche. Je sais pas ce que t'a pris mais sérieux, ça te réussit grave pas. »
Ou un peu trop, marmonna-t-il en se redressant, regard rivé sur le four et son contenu potentiellement mortel et noirâtre de brûlé.
« On devrait pas lui filer de l'eau ou je sais pas quoi ? Je sais pas... »
Au cas où quelqu'un ici l'aurait cru responsable et capable de trouver une solution, grande nouvelle : ce n'était pas son job.
Et si ça l'était, en tant qu'aîné, il foirait tout admirablement. |
| | | « blonde emo bby » Hugo Launay
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Dim 9 Aoû 2015 - 3:45 | |
| ... Et le voilà qui repartait dans ses délires sans queue ni tête digne d'un bon nanar pseudo-intellectuel aux effets spéciaux douteux ; Hugo était sûr d'avoir zappé assez longtemps pour tomber sur un de ces chef-d’œuvre du septième art lors d'une nuit faste – et il était presque certain que les dialogues décousus de Hans faisaient une super bonne intrigue. S'il avait été détendu et s'il avait eu une cigarette aux lèvres, il aurait peut-être gentiment proposé à l'Allemand d'aller déplacer sa voiture du parking avant que les flics lui collent une rouste, mais l'envie n'y était pas. Il cherchait un semblant de sens dans des élucubrations qui n'en avaient pas et scrutait les traits brouillés de son ami sans vraiment savoir ce qu'il cherchait là. Une raison de ne pas s'inquiéter, de lui envoyer une bourrade et de ne plus en parler ? T.J ne l'aidait pas beaucoup et sa sale caboche ne l'avait jamais tiré d'un seul mauvais pas. Vas-y, enfonce-moi encore un peu, je suis tout à fait au fond du trou]. Merde, il avait pensé que tout s'arrangerait, ici ! Il n'y avait aucune raison pour que quoi que ce soit aille mal, malgré les rumeurs, les tombes dans le cimetière, les... Hugo, Hugo, quel jour on est ?Putain de clopes. Le contact, même fugace, le brûla comme un fer opportunément chauffé à blanc, et l'odeur qui s'échappa du four faillit le faire suffoquer. Cramé, sans rire ! Combien de temps il avait laissé ce putain de gâteau à cuire ? T.J prit les choses en mains et éloigna Hans du four avant qu'il y laisse ses deux mains et le reste de ses vêtements. Hugo s'approcha d'eux, la main droite battant l'air dans l'espoir d'en chasser les derniers relents qui lui faisaient tourner la tête. Il se pencha à son tour vers la pâtisserie qui avait fait un tour aux fours crématoires d'Auschwitz et fit la grimace. C'était bête, c'était vraiment con, mais un gâteau ratait soulevait toujours en lui une vague bizarre de nostalgie. C'était chaud et amer, tout près du cœur, et ça piquait comme l'aiguille du médecin. Piqûre de rappel. Il se redressa en soupirant. Les dimanches en famille, les gâteaux n'étaient jamais brûlés. Rien ne réussissait à Hans. « On devrait pas lui filer de l'eau ou je sais pas quoi ? Je sais pas... » Hugo haussa un sourcil, écarta les bras et lança à T.J : « Mais quelle bonne idée ! Glacée et en pleine figure ? »Il allait le détester, bordel, mais c'était comme ça qu'il évacuait la tension. Comme un ballon de baudruche qu'on crève, il laissa filer un nouveau soupir, bien plus bruyant, et ajouta en passant ses yeux de T.J à Hans : « Il devrait surtout prendre une douche et se reposer. Tu m'entends, toi ? Je sais pas ce que tu fous mais tu vas retourner fissa dans la chambre. »C'était pas lui, ivre mort sur le paillasson, et sa mère en train de lui gueuler dessus depuis la porte d'entrée ? Wow, ça faisait plus mal que prévu. Il l'aurait secoué s'il n'avait pas eu l'impression que l'idiot puisse tomber en morceaux à la moindre pichenette. Avec un grand « splash », l'eau se fracassa tête la première dans le verre. Hey Hans, tu vas bien ? Dis-moi que tu vas bien. |
| | | Playing Gooseberry Hans Hackermann
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Ven 29 Avr 2016 - 23:27 | |
| Ses jambes le portaient fièrement. Ou peut-être étaient-ce ces drôles de mains qui le soutenaient ; tout ce qu’il savait, c’est qu’il ne s’était pas écroulé. Le carrelage froid lui semblait s’étirer à des kilomètres de distance, les jointures se déformant tantôt en sourires sarcastiques, tantôt en bouches hurlantes. Hans le fixait d’un regard torve, pris d’une soudaine envie de vomir. Ça leur apprendrait, à ces carreaux ingrats. Lui qui avait voulu les nettoyer, qui les avait si souvent embrassés, qui avait grelotté dans leur étreinte ici et là, les nuits et les matins et les jours où son lit lui avait paru trop lointain et ses draps trop étouffants. Fichus carreaux de merde. Ils méritaient bien leur sort. Se faire piétiner à longueur de temps, couverts de graisse et de taches sombres ; un bel avenir. Ils se comprenaient, c’était facile. Mais le Berlinois hésitait à compatir. Il avait déjà bien assez à faire avec lui-même. L’auto apitoiement était à la mode, ces dernières éternités. Pauvre de moi, chantonnaient les petites voix dans sa tête –elles se taisaient jamais vraiment, à leur façon. Chaque fois, Hackermann leur riait au nez. Si tant était qu’elles en eussent un mais, vraiment, il pensait pas mal s’en sortir –il s’en tirait toujours à peu près, à sa façon. T.J parlait. Il était obligé de parler, parce que sinon, personne l’aurait fait. Ou peut-être que si. Peut-être qu’Hans aurait déblatéré les plus belles conneries de sa carrière déjà sacrément remplie, histoire de. Pour briser un peu le silence, pour rien du tout même, mais peut-être qu’il aurait parlé. Ça aurait plu à personne. Pas de doute, ces types appréciaient moyen quand il l’ouvrait. Grand bien leur en fît. Il aimait pas causer, toute manière. C’était chiant, puis il avait la langue pâteuse, les bras fatigués, les genoux usés d’être un peu trop sur les rotules, les idées pas claires, embrouillées, voilées pile ce qu’il fallait pour que ses mots le trahissent et s’échappent. A la guerre comme à la guerre. Hans contre le dictionnaire. Hans contre Hugo, aussi. Son fidèle allié lui posait une question, il répondait, il savait quoi faire ; évidemment, qu’il savait. L’Allemand lui grimaça un sourire, sourit une grimace à T.J, pas besoin de gâteau, pas besoin de clopes, de l’eau. C’était drôle, l’eau. Il la sentit s’écraser sur son visage, couler dans son cou, sous son T-shirt ; c’était glacé, ça chatouillait, ça ressemblait à une myriade d’insectes qui dégringolaient sur votre torse, le long de vos joues, sur l’arête du nez. C’était pas chaud et salé comme des larmes, ça gelait pas doucement comme la pluie d’automne. Le junkie ne comprit pas franchement d’où venait l’attaque ; il s’en balançait royal. Il avait eu chaud, à présent il avait froid. C’était la vie. La sienne, en tout cas : trop chaud, trop froid. Il fallait trouver le bon moment, le nombre exact de minutes que son cerveau crevé devait égrainer avant de boire son café pour pas se cramer la langue, et, et, oh, il savait plus. Gâteau. Il rit bêtement, un rire fatigué mais qui venait des tripes. C’était marrant. A mourir de rire. Retourner dans sa chambre, sa chambre pleine de poussière ? Il avait envie de se faire la malle. Dans le jardin, ce serait bien. Au milieu des fleurs. Il se découvrirait une âme de poète et le bonheur des petites choses, l’odeur de l’herbe mouillée et toutes ces conneries débiles, et il adorerait ça. « Je veux pas », décréta-t-il simplement, la simplicité de sa phrase ne la rendant que plus irrécusable. Le gamin se saisit prestement du gâteau brûlé, infoutu de savoir si le plateau ébouillantait ses paumes. L’eau coulait sur son visage. Il l’essuya du dos de la main, souriant. Il lui manquait des dents. C’était pas beau à voir, mais tant pis. La flotte, c’était hilarant. « Je veux, déclama le gosse, l’anniversaire. Madame, monsieur, un yaourt n’est paaaas un dessert. » Il savait, d’une certitude branlante par jour de tempête, qu’un jour T.J lui avait tenu un discours similaire. S’il répétait leurs phrases à la con, ils lui ficheraient la paix. Ils se diraient qu’il se portait comme un charme, qu’il pétait le feu. Le feu sacré, tout à fait, le feu de dieu. Suffisait de faire le perroquet. Comment ça va, Hans ? Génial, pouce levé. Il avait pas l’habitude ; à sa décharge, on lui avait pas souvent demandé. Cachectique, maigrichon, exténué –dans ses meilleurs jours. On gardait ses questions pour soi. Pas très utile, le bavardage. Hans exécuta un demi-tour plus qu’approximatif et tituba jusqu’au tiroir le plus proche. « Il faut partager. Je suis une bougie, on a soufflé, bats les couilles. » Sibyllin s’il en était. Quelque part dans les connexions grillées de son crâne, ces mots avaient trouvé grâce. C’était suffisant pour lui, ça le serait bien pour les autres. Ces fantômes grinçants n’allaient pas faire leurs difficiles. Hans s’approcha du gâteau. « On fera un truc panier dehors, et, et– » Et ce fut tout. Le sol grimaçait toujours, l’air sifflait à ses oreilles –mais plus proche cette fois, et il sut, aussi sûrement qu’il aurait pu le savoir, que ses genoux fatigués s’étaient emmêlés. Une seconde s’écoula, trop brève, durant laquelle le monde chancela autour de lui. Une putain d’explosion de couleurs, de contours brouillés : pas de jolies teintes, mais un camaïeu terne de fades lavis, avec seulement deux silhouettes que le sol avala trop vite. Pas de visage. D’abord, le gamin ne comprit pas. Il ne comprit pas, quand il sentit à nouveau le froid du carrelage sous ses mains cramées, et il trouva ça agréable. Il ne comprit pas, en se redressant sur ses coudes couverts d’écorchures ; il ne comprit pas non plus en voyant les rigoles rouges remplir le lit des joints, ni même lorsque des gouttelettes carmins émaillèrent les carreaux hurlants et sarcastiques. Il releva la tête, et sourit à Hugo, sourit à T.J. Il s’était écrasé comme une fiente. La belle affaire. L’idée fit son chemin quand sa main se dirigea d’un geste machinal vers le manche du couteau planté dans son ventre. Elle lui caressa la joue lorsque son bras glissa à nouveau, et que la lame ripa sur une côte. Elle lui murmura à l’oreille quand le couteau tomba au sol dans un tintement qui n’avait rien de sépulcral. Ses lèvres presque inexistantes, qui ne disaient rien d’intelligent et ne grommelaient parfois que quelques paroles maladroites plus que réconfortantes –elles suintaient d’un joli rouge, à présent. Le gosse délavé au teint terreux, aux idées insipides, le gamin blafard n’aurait jamais pensé avoir de si jolies couleurs chez lui. « C’est… » Elle lui arracha le cœur quand ses nerfs engourdis comprirent que quelque chose ne tournait pas rond. Il n’y avait plus de petite voix pour se tordre de rire. Hans sentit son souffle s’étrangler dans sa gorge. La douleur n’était pas là. Elle était partie voir quelqu’un d’autre, de moins ennuyeux, quelqu’un qui méritait de mourir. Parce que lui, il méritait pas de mourir. Il voulait pas mourir. Hackermann tenta de se relever, un sourire mort recroquevillé sur les lèvres. Il tendit une main trempée de sang vers Hugo. Il allait l’aider. Il saurait quoi faire. « Hugo, dis, tu, tu… » Et puis il eut mal. Il retomba au sol –un sac sanguinolent de globules, de bleus violacés, de tripes qu’il retenait de son bras gauche, de gémissements qui ressemblaient à s’y méprendre à des rires, ou des pleurs, de peau livide, de lèvres blanches, de cheveux sales, de rêves poussiéreux qui faisaient mal et d’os et d’esquilles de drôles de joies qui faisaient peine à voir et de sang glaireux et de bile, de tout ce qui faisait quelqu’un, en miette sur le sol dégueulasse de la cuisine. Un gâteau, près de lui. Des odeurs. La douleur qui remonta « Tu, tu vas… Je, j’ai un peu mal, j’ai… » et fit courir ses ongles le long de sa colonne vertébrale. Il eut mal, et soudain ce n’était plus drôle du tout, ni même joli. Il hurla. Mais il ne laissa pas tomber sa main. T.J était là. Il faisait noir. |
| | | • Closet Case T.J Henskens
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Mar 14 Juin 2016 - 22:00 | |
| Épaules tendues et sourcils froncés, T.J accusa la mauvaise humeur d'Hugo avec plus de difficulté que d'ordinaire. Il se doutait bien que ce n'était pas dirigé contre lui, ou du moins pas vraiment ; qu'il était juste en colère et aurait envoyé paître jusqu'au Pape s'il avait été dans la pièce, parce que c'était Hugo et qu'Hugo faisait ce genre de trucs, qu'il était comme ça. Seulement l'absence de tranquillité insouciante avait filé une claque à l'humour et la vexation ne se priva pas. C'était juste ça, le problème. Rien n'avait changé. Juste l'ambiance. C'était trop lourd, trop pesant. Trop brûlé, merde, même lui ratait pas les gâteaux comme ça – pourquoi y'avait pas quinze mille baies vitrés à ouvrir dans ces foutues cuisines ? Il avait besoin d'air, là. Yeux clos, il inspira un grand coup avant de revenir sur Terre. La situation ne lui paraissait pas franchement dramatique. Agaçante, sûr, oppressante, un peu, mais pas dramatique. Ça pouvait pas être bien difficile de l'envoyer se coucher, non ? Ils l'avaient peut-être déjà fait, pour ce que sa mémoire voulait bien lui en dire, et ça ne l'aurait pas étonné de toute façon. Ils craignaient grave, tous. Juste de façon différente. Si ç’avait pas été Hans en train de natorver par terre, ç’aurait été lui qui se serait éclaté le nez sur une armure en riant qu'elle l'avait attaqué ; l'alcool, ça rend con. C'est tout. Ils étaient que des ados, fallait pas trop leur en demander. Hugo était pas mieux dans son genre et enfermés vingt-quatre heures sur vingt-quatre au même endroit avec les mêmes personnes, on a tôt fait de péter un câble ou deux. « Je veux pas. » Ouais. Bon. Évidemment. Le râle désespéré qui lui échappa le fit presque rire lui-même ; et pendant peut-être dix secondes, T.J crut vraiment que ce serait rien qu'un jour pourri comme un autre. Le gâteau avait cramé façon lance-flamme, Hans voulait pas de yaourt mais un anniversaire, il allait sûrement finir par terre encore deux ou trois fois avant d'accepter de se faire traîner jusqu'aux dortoirs et ce serait marrant comme tout pour eux mais eh – c'était aussi ça, la vie. Tout n'était pas toujours marrant. Ç’aurait pas été crédible, sinon. Pas qu'il ait envie que ça le soit. Mais à force de le répéter, on sait jamais. Il pouvait peut-être finir par s'y habituer. « T'es la pire bougie du monde, mec. Fais gaffe. »Bras prudemment croisés, regard rivé sur le dos de son ami, il jeta un coup d’œil indécis à Hugo. Ils pouvaient l'emmener de force, techniquement. Ils pouvaient même l'attacher au lit, pourquoi pas. C'était de l'ordre du possible, tout ça, juste franchement exagéré selon lui : Hans n'avait pas encore foutu le feu à la baraque ou tenté d'assassiner quelqu'un. Si on avait dû l'enfermer dans une boîte chaque fois qu'il risquait de se blesser, il n'en serait jamais sorti. Que jeunesse se passe et tutti quanti. Il en avait tendu, des mains, pourtant. Fais pas ça, fais gaffe. Va pas là. Reviens. Arrête. Tu m'as fait tellement peur, merde.C'était tellement dur de savoir quand imposer des limites. Il ne voulait pas être le type parano qui gâche la fête en s'inquiétant pour rien. Une jambe cassée n'a jamais tué personne, hein ? Ça s'appelle un pique-nique, putain.Il n'eut pas le temps de le rattraper. Il n'eut même pas le temps de réagir ; pas le temps de crier ou de vraiment tendre les bras, pas le temps de penser. A posteriori, ça aurait l'air d'une éternité. Ça n'avait pourtant duré qu'une seconde. Juste une seconde de néant avec ce haut-le-cœur violent qui vous retourne de l'intérieur, juste les oreilles qui sifflent tellement le rythme s'est accéléré là-dedans, juste un instant et déjà le souffle revient, le corps agit – veut agir – essaie d'agir – mais rien ne répond et de toute façon, c'est déjà trop tard. Quand la peur et la surprise s'échappèrent de sa gorge en exclamation étranglée, Hans heurtait le sol dans un bruit sourd. « Tu... »Son regard longea le carrelage, glissa sur le rouge qui n'avait rien à faire là. Hans essayait de se relever. Il ne se baissa pas pour l'aider. Il le vit sourire. Ne se baissa pas. Parce que non ; ce n'était pas vrai. Tout allait bien. Tout allait parfaitement bien. Il s'était juste écorché en tombant. Il allait bien. Ou pas trop mal, pas mal au point de s'en inquiéter – il allait bien. Bien sûr que ça allait. Hans était costaud. Bizarrement costaud, fin comme il l'était, maladroit et jamais en forme, mais il se serait pas blessé gravement en tombant comme un crétin. Parce que c'était Hans. Parce que ça n'arrivait pas. Pas à lui, pas à eux. Ça n'arrivait pas. Ça n'arriverait pas. Le rouge allait glisser jusqu'à ses chaussures blanches et il ne bougeait pas. Le sang avait entièrement quitté son visage et, blanc comme un fantôme, il essayait encore de se faire croire que tout allait bien. Le couteau tomba au sol et brisa ce qui lui restait de calme. Il voulut crier mais ne parvint qu'à laisser filer un bruit bizarre et continu, comme la sirène d'une ambulance qui ne viendrait pas ; ses mains filèrent devant sa bouche et si ses genoux ne le lâchèrent pas tout de suite, c'est juste que ses jambes s'étaient raidies comme deux bâtons de bois. Faut faire quelque chose faut faire un truc faut l'aider jeHans tomba au sol et lui aussi. Il ne savait pas quoi faire il ne savait pas il ne savait pas – ses lèvres ne cessaient de trébucher sur des insultes et des bouts de phrases sans grand sens, le plus souvent tellement hachées que même lui n'y comprenait rien ; il n'arrivait plus à parler et ne savait pas quoi faire, il ne savait pas. Il ne savait pas. Phalanges crispées sur l'épaule de Hans, genoux et bermuda tâchés de rouge, persuadé qu'il aurait fallu laisser le couteau là où il était mais c'était tout ce qu'il savait ; il n'avait pas de bandage et il aurait fallu recoudre et il n'y avait pas de médecin, ici, et il ne voulait pas partir et il ne voulait pas laisser Hans et il ne voulait pas le laisser. « Non non non non non – Hans, non, non, ça va aller, on va, ça va – »Il ne pouvait pas le laisser mourir comme ça. Il ne voulait pas le laisser mourir tout court. Le cri résonnait dans ses tympans et il avait accroché Hugo alors lui le lâcha ; à peine debout sur ses jambes tremblantes et il faillit glisser sur le carrelage mouillé, accroché de justesse à un placard avant de se rendre compte qu'il n'avait aucune idée de quoi prendre, de quoi trouver, de quoi faire au juste pour le sauver. Aller chercher de l'aide, trouver des serviettes, des aiguilles, des calmants ? On aurait pu lui dire d'aller le chercher, ce putain de Pape, qu'il y aurait été sans réfléchir. Son regard affolé glissa sur Hugo. C'était injuste. C'était impossible. Non, non, non non non non non. « Faut faire quoi ?! »Parce qu'il savait, bien sûr, ha. Pitié, pitié, pitié. Mon Dieu, tout mais pas ça. - Ce RP est long comme ma :
douleur, et celle de T.J quand il se sera empalé aussi en courant partout. jghnfurrjhgbfhujgdbcn JE SOUFFRE PUTAIJKJBTGRNUFHJHRNGFHC
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| | | « blonde emo bby » Hugo Launay
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 30 • Pouvoir : NOIR ET BLANC TMR. • AEA : Le chinchilla superstar. • Petit(e) ami(e) : T.J Henskens, 2 semaines sur 4. RP en cours : • Hugo lance des lampes par là.
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Ven 31 Mar 2017 - 23:36 | |
| ... Hugo lança à Hans le regard critique d'une mère excédée ; lui qui détestait tant la sienne basculait trop facilement dans ce rôle qu'il endossait par il ne savait quel sentiment de culpabilité bien prégnant. La faute à cette règle de l'univers qui disait que l'on devenait toujours ce qu'on haïssait le plus – un type chiant, banal, toujours à trouver quelque chose à redire à ses potes. Il eut un moment de recul à cette pensée, le verre encore en mains. Il ne voulait pas qu'on le montre du doigt en l'accusant de gâcher l'ambiance. Mais même cet adolescent paumé qui avait été un fêtard invétéré savait quand la fête dégénérait. Alors il prit sur lui et se répéta une bonne quinzaine de fois qu'il savait ce qu'il faisait. Avec un large soupir qui gonfla toute sa poitrine, il expira la frustration et la peur accumulées. Elles l'empêchaient de dormir la nuit et de trouver T.J amusant. Il l'était pour de vrai, parfois, pourtant. Il renvoya à son ami une œillade perplexe mais fit un pas en avant, histoire d'arracher l'alcoolique aux placards et le foutre de force au lit ; il en rirait le lendemain devant un bon bol de pâtes. Pourquoi vous me laissez jamais m'éclater, hein, les mecs ?Hein, Hugo ? Sa bonne intention fut avortée de la manière la plus douloureuse qui soit. Ses os claquèrent et sa mâchoire se crispa si fort qu'il crut l'avoir fissurée. Il regarda le sang couler jusqu'à ses converses rouges – rouge, du rouge partout. Il se revit à Halloween l'année de ses sept ans, la dernière année avant la première fin du monde, couvert de cette peinture que son père avait liquéfiée pour lui donner l'air d'un vrai sang. Il songea bêtement qu'il s'était trompé, que le sang était plus sombre et épais qu'il ne l'avait pensé. Sa jambe retournée et son genou défoncé sur la pente. Curieusement, il fut le seul à ne pas s'effondrer. Son prénom était comme difforme dans la bouche de Hans, et il ne lui prit pas la main, refusa de toucher ces doigts maculés de sang qu'il tendait vers lui. T.J s'agitait, et lui restait immobile, comme incapable de comprendre ce qui venait de se passer. Ce con avait réussi à s'éventrer sur un couteau de cuisine ; c'était la blague de l'année. Super anniversaire. Il y avait du sang partout et il ne voulait pas salir ses vêtements. « Faut faire quoi ?! » Hugo ouvrit la bouche, la referma presque aussitôt, se mordit les lèvres. Qu'est-ce qu'il fallait faire, dans ce genre de situation ? Appeler l'ambulance, engueuler le SAMU pour qu'il accélère, quitte à avoir un putain d'accident sur la route ? Péter son téléphone portable, l'envoyer au mur de frustration ? La peur l'envahit comme une vague tardive ; il n'avait pas senti le premier séisme, mais celui-ci était bien réel. Son corps se pencha vers celui de Hans et il le ficha sur le dos de force. Trop de sang partout, il avait perdu trop de sang, il allait crever, il en avait foutu partout. « Faut arrêter le saignement, murmura-t-il, une boule à la gorge, faut pas qu'il en perde plus sinon il va y passer. Et... Et puis... »Et puis Lily était médecin, elle aurait su quoi faire. Il faillit éclater en sanglots. « Y'a pas un putain de médecin, ici ?! »Il foudroya T.J du regard, comme si c'était sa faute, comme s'il lui reprochait de ne pas savoir recoudre les moribonds ou les ramener à la vie. Il passa une main sur son visage, s'aperçut qu'elle était pleine de sang, et jura à voix haute. Il avait foutu un de ces bordels, merde ! « Oh ! Tu t'évanouis pas, gronda-t-il en frappant presque la joue de Hans, sinon je te bute. C'est clair ? Tu m'entends ? »S'il l'entendait pas, il le butait. Il le butait dans tous les cas. |
| | | Playing Gooseberry Hans Hackermann
+ Pseudo Hors-RP : MCDM • Age : 31 • Pouvoir : Incessante musique de fond • AEA : La Mouche, une mouche lâche, bavarde qui ne fait que de mauvaises blagues. • Petit(e) ami(e) : Teigneux, de mauvaise humeur, maigrichon, même pas beau : vous en voudirez, vous ? Messages : 159 Inscrit le : 31/01/2011
| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Sam 1 Avr 2017 - 1:21 | |
| Il les entendait. Il les entendait autour de lui. Leurs voix se mêlaient à celles, douces et grinçantes, à celles qui chantaient leurs chansons discordantes dans sa tête. Les notes se perdaient en échos entre les parois brûlantes de son crâne -et il entendait la sienne se joindre au récital. Le hurlement d’un violon, le gémissement d’une corde sur le point de se rompre. Une vieille guitare mal accordée. Capharnaüm. Cacophonie. Charivari de polaroïds et de morceaux de super 8 ; des choses qu’il avait vécues, d’autres qu’il avait imaginées, quand il s’en donnait encore la peine. Il avait été gosse, lui aussi. Il avait pensé qu’on pouvait changer une vie rien qu’avec des rêves -leurs couleurs étaient passées, hâves dans la lumière trop forte du soleil implacable qui se levait tous les matins, impitoyable, cruel, cruel. Cruel. Il aurait voulu dormir. Il oubliait ses rêves le matin. Il ne s’en souvenait pas plus maintenant. Les murs se mirent à valser au son du tambour dans ses oreilles -le rythme lent des marches funèbres. Son T-shirt lui collait à la poitrine. Décharnée. Qu’est-ce qu’elle aurait dit, Maude ? Elle aurait aimé le gâteau, peut-être. Elle aurait été ravie qu’il s’en soit souvenu. Elle l’aurait serré dans ses bras et il aurait grogné. Il l’aurait repoussée, au bout d’un moment. Il aimait pas les câlins -et ses fringues auraient été fichues. Bonnes à jeter. Le plafond couvert de taches de graisse lui adressa un sourire moqueur. Pour chaque sifflement rauque, une bulle rosie éclatait aux coins de ses lèvres gercées qui n’avaient pas beaucoup souri. Il aurait peut-être dû sourire plus. Il y aurait peut-être eu de quoi. Les disputes ridicules de T.J et Hugo, elles étaient pas si soûlantes, dans le fond. Il les entendait -même là, encore maintenant. Il les entendait se disputer. Ou rire. Ou pleurer ? Sa mère l’engueulait à côté. On dort pas par terre, Hans. Espèce de crétin. Sûr que le plancher, c’était pas un quatre étoiles. Il aurait dû lui laisser la place. Qu’elle s’écroule, elle aussi, ivre morte. Est-ce qu’il avait bu ? Il avait mal au ventre. Dieu, dieu qu’il avait mal au ventre. La gueule de bois allait être sévère. Il se promit de pas recommencer. Ça faisait trop mal. C’était plus drôle du tout. Il voulait pas mourir. Il voulait pas mourir. Il voulait pas mourir. Il voulait pas mourir. Il allait mourir quand même. Son dos, les fourmis qui dévoraient le bout de ses doigts, et bientôt son bras. Une silhouette cachectique à moitié vivante. L’incendie dans ses entrailles. Les papillons dans le ventre, comme à la télé. Il se fichait de pas avoir été amoureux, de pas avoir été heureux, d’avoir tout laissé tomber, merdé, planté, de s’être écorché les coudes sur l’asphalte couvert de chewing-gum des parkings, d’avoir ri, d’avoir crié, d’être tombé. Il voulait juste une dernière chance. Une petite danse, rien qu’une dernière. Mais il avait mal. Il avait trop mal. Qu’est-ce qu’il dirait, T.J ? Sa chemise était niquée. Niquée. Il voulait pas mourir, seigneur, il voulait pas crever là. Une dernière danse. Il voulait les voir. Et qui irait rassurer les pavés, chez lui ? Qui irait saluer la poussière et sa vieille radio ? Il avait mal. Il avait tellement mal. Vermeil, cramoisi, grenat, un incarnat sombre et moribond qui tranchait avec la pâleur de sa peau. Il essaya de sourire. Il les entendait, oh oui, ils disaient « Le but c’est de survivre. Moi je ne vois qu’un chemin. » « Vous en faites pas pour moi, je suis juste mort, ça va aller. » « Tu devrais te laisser aller, des fois. » « Les fumeurs sont des lo-sers. » un tas de choses qu’il ne comprenait pas. Il voulait pas comprendre. Un linceul sombre bouffait le décor, un dernier plan, dramatique, pour signer la fin d’un mauvais film. Hackermann aurait aimé penser qu’il rentrerait chez lui, après ça. Il aurait vraiment aimé. Le gamin avait trop mal pour avoir peur -transi de froid. Il se fichait de mourir tout seul ; il s’en branlait, qu’ils soient là. Ça changeait rien. Ca donnerait pas plus de biscuits à Lily quand il en oubliait un juste sous son nez, ça lui ferait pas boire un café infecte et trop serré le lendemain matin, ça lui ferait pas moins mal. Ca changeait rien. Il aurait aimé être content qu’on lui tienne la main. Il aurait vraiment aimé. « Je suis désolé », voulut-il dire. Mais il ne cracha qu’un filet de sang rosâtre coupé d’une bile aussi amère que son cœur. Il était désolé. Il savait pas pourquoi, et ça avait aucune importance. Qui s’en souciait, du pourquoi et du comment ? Il était désolé, et il aurait aimé que tout le monde le sache. Désolé pour lui, ou pour eux. Pour rien. Désolé désolé désolé dés « Je veux pas. J… »Les voix continuaient de s’affairer, diffuses. Une nappe de brouillard humide. Du sang. Un charivari de polaroïds et des morceaux de super 8. Un dernier sourire pour la caméra. Il voulut essuyer les larmes qui dévalaient ses joues, mais il avait trop mal. Il voulait pas dire au-revoir -il voulait pas, oh non, surtout pas. Il aurait voulu rentrer à la maison. Mais il ne rentrerait jamais nulle part. |
| | | • Closet Case T.J Henskens
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Lun 5 Juin 2017 - 19:30 | |
| Un médecin ? Un médecin, répéta-t-il entre ses dents, confus, les mains dans les cheveux, les semelles couvertes de sang et de n'importe quoi. Il n'en savait rien, merde ! Personne ne se baladait en blouse blanche avec un stéthoscope autour du cou, ici — pas d'infirmiers, pas de samu, pas de réseau, pas d'hôpital, pas d’électrocardiogramme, pas même ce foutu bip bip irritant qui te dit que allez, encore un peu, juste un peu, bientôt ça ira mieux, bientôt le bloc opératoire, bientôt — La voix d'Hugo l’électrocuta de bas en haut. À nouveau trop conscient de l'endroit où il se trouvait, de son corps, de la situation, il sentit tout ses os trembler d'un haut-le-cœur plus violent que les précédents, suivi de nausées à lui en faire crisper ses mains contre le tissu tâché de sa chemise. T'évanouis pas, Hans, merde. Reste avec nous. Pars pas. Il n'avait pas le droit de les laisser, mon Dieu. Conscient à l'extrême qu'il ne risquait pas d'aider qui que ce soit à rester planté au milieu de la pièce comme un abruti, T.J s'efforça de bouger les jambes, de plier les genoux et les bras, mains appuyées contre n'importe quelle surface à sa portée pour éviter de laisser son élan et ses chaussures glissantes l'entraîner au sol. Dans le couloir, il ne trouva personne. Dans la salle à manger, de l'autre côté, personne non plus. Quelque chose de l'ordre de l'instinct lui interdisit d'aller trop loin, de courir jusqu'à l'infirmerie et de revenir avec des bandages et de l'antiseptique et des putains de pansements qui n'auraient servi à rien — il savait que ça n'aurait servi à rien, la blessure était trop grave — alors il se contenta de déraper jusqu'à un placard, d’attraper des serviettes de table en tissu, quelque chose, n'importe quoi, et de les entasser dans ses bras. Peut-être que ça ne servirait à rien, mais au moins, il aurait essayé. Il devait essayer. Il devait réussir, merde, réussir, pas essayer.
S'entendre penser lui donna le vertige.
Sans se préoccuper de l'épaule qu'il venait de défoncer dans l'encadrure de la porte, il se laissa tomber genoux les premiers à côté d'Hugo. Arrêter l'hémorragie, l'empêcher de perdre plus de sang ; il n'avait aucune idée de comment faire toutes ces choses-là. Il n'avait pas assez regardé la télé, pas assez appris comment porter secours à quelqu'un, pas assez vécu de tragédies ou d'accidents. Les serviettes sur la blessure absorbaient sans endiguer, et lui n'osait pas appuyer suffisamment fort par peur d'empirer les choses. Sûrement que, tout au fond, là où le son était coupé, le côté rationnel de son cerveau savait pertinemment que ça allait mal finir. Finir tout court, à ce stade — mais pas pour lui, et si ce n'était pas pire, c'était en tout cas bien plus cruel.
« Continue de parler, allez ! Hans » s'exclama-t-il, les larmes plus qu'au bord des yeux et la gorge nouée, irritée.
Il fallait le faire parler, hein ? C'était important. Il devait rester conscient et leur parler, respirer, se battre jusqu'à ce que — Mains appuyés bien à plat contre les serviettes imprégnées de sang, il sentit la pression s'échapper de ses épaules au profit d'une impuissance désarmante. Même s'il tenait encore cinq minutes, même s'ils réussissaient à le maintenir en vie et à lui promettre des soins qu'ils se savaient incapable de prodiguer, il n'avait aucune idée de quoi faire pour l'empêcher de mourir. Il n'avait ni machines, ni don magique capable de réparer les blessures, les organes déchirés, les tissus trop abimés. Et s'il avait connu ne serait-ce qu'une personne capable de le faire, s'il avait eu encore une demi-heure pour hurler à travers les couloirs et trouver quelqu'un capable de le soigner, il l'aurait fait.
Si...
« Hans ? »
Arrête de natorver, merde. L'idée de l'avoir perdu pour de vrai lui parut tellement surréaliste qu'il en arrêta de pleurer. |
| | | « blonde emo bby » Hugo Launay
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Lun 17 Juin 2019 - 18:40 | |
| ... Ce con allait se laisser mourir parce qu’il était pas capable de faire fonctionner son cerveau correctement ; ça devait arriver, lui susurra une voix éraillée près de son oreille, avec tous les médocs qu’il s’enfile dans votre dos. Des médocs qui n’en étaient pas, une discrétion toute relative, et il n’aurait pas dû s’étonner de le retrouver raide et bleu dans son lit un jour – ça devait arriver. Il était déjà presque claqué en arrivant. Drogué, déprimé. Pas assez motivé pour s’en sortir. Mais merde, pourquoi finir comme ça ? Pourquoi sur eux ? Ses yeux passaient de T.J aux serviettes qu’il appuyait sur la blessure, presque absent. S’il survivait, il le butait, de toute manière ; y’avait pas idée de… La moindre des choses, c’était de crever seul. Lily lui aurait reproché son cynisme, à demi-mots, mais elle aurait aussi su quoi faire. Elle gérait tout mieux. Lui sentait déjà la colère engourdir ses membres et la panique, tandis que celle de T.J ne faisait qu’amplifier. Il n’avait pas envie d’être là. Il avait envie se recoucher, oublier, se relever, lui prendre le couteau avant que – Et c’est qui, Hans, déjà ? Hein ?« Hans ? »Il n’avait pas survécu pour mourir là. Si Hans avait tout abandonné, c’était sa faute, pas la sienne. Qu’on aille pas lui faire la morale, lui reprocher d’être un mauvais ami. Ses problèmes n’étaient pas les siens, il en avait déjà une pile grande comme l’Everest à gérer. Il ne voulait pas s’occuper de ça. Il avait du sang plein les mains, plein les vêtements, tout était foutu. S’il voulait un gâteau, il avait qu’à lui demander. Ça, il savait faire. Recoudre les plaies, le faire revivre, il en était incapable. Il se mordit l’intérieur des joues, assez fort pour se faire saigner. « Hans, sérieux… »Et il eut beau lui frapper la joue, répéter son nom, il ne fit pas de miracle. Il dort peut-être.Hugo se redressa, mécanique, le regard rivé à ses deux amis. « Il faut… faut prévenir quelqu’un. »De qui, de quoi ? Foutue bonne question. Mais c’était ce qu’on faisait dans ce genre de situation, non ? |
| | | • Closet Case T.J Henskens
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Jeu 11 Juil 2019 - 2:57 | |
| La réalité lui fila entre les doigts. Rien ne faisait sens. Ses mains tremblaient contre les serviettes, complètement rouges, tellement que ça en paraissait surréaliste, ça aussi — et il avait mal, et il avait peur, et il refusait tellement que ce soit possible qu'il n'arrivait même plus à réfléchir correctement. Hans ne pouvait pas être mort. Il ne pouvait pas. Il avait promis des trucs. Il n'avait pas encore arrêté de fumer. Il voulait un gâteau ; il avait juste glissé. Il allait se relever. Il allait se relever. Il allait se relever — Relève-toi, allez
Allez —
La voix d'Hugo le sortit de sa transe si violemment qu'un gros frisson le traversa de bas en haut. Ses yeux papillonnèrent de ses mains toujours rouges, toujours tremblantes, pressées sur une plaie qui saignait de moins en moins, au visage de son ami ; à celui de l'autre. Hans ne bougeait plus. Même quand c'était Hugo qui le lui demandait, qui le secouait, ça ne changeait rien. Il se souvenait s'être dit que Hans préférait sûrement Hugo, une fois. Parce qu'ils se comprenaient mieux. Parce qu'ils fumaient. Il n'en savait trop rien. Pourquoi il l'avait chier avec ses cigarettes, putain — il aurait dû le laisser tranquille. S'il avait su, il l'aurait laissé tranquille. S'il n'agrippa pas la jambe de pantalon d'Hugo, soudain carrément terrorisé à l'idée de le voir debout (et s'il tombait, lui aussi, hein ?), ce fut uniquement parce qu'il avait du sang plein les doigts et qu'il n'avait pas envie d'en mettre partout. C'était peut-être ridicule, vu la situation, mais il fallait bien qu'il pense à quelque chose. Du concret. Il allait se mettre à hurler, sinon.
Il était à deux doigts de le faire, là. Il tremblait toujours. Claquait des dents.
« Prévenir — et on prévient qui, hein ? Y'a personne, ils... »
Perplexe, reparti à mille kilomètres de là, il écarta ses mains des serviettes tachées. Ça servait à rien. Elles n'avaient servies à rien. Lui non plus. Ça arrive, les accidents. C'est comme ça. Un long gémissement strident comme une sirène de police lui échappa.
« On va pas le laisser comme ça, hein ? souffla-t-il en s'essuyant les mains sur son short, comme il put. Je sais pas qui prévenir, y'a pas la police, y'a pas... »
Bien sûr que non. Mais qu'est-ce qu'ils étaient censés faire, hein ? L'enterrer ? Prendre une douche ? Appeler à l'aide ? Il ne laisserait pas Hugo aller où que ce soit sans lui. Il ne voulait pas se retrouver tout seul.
Il se redressa comme il put, agrippé aux meubles. Déjà qu'il tenait mal debout d'habitude, là il risquait de mériter un Oscar.
« N'importe qui ? »
Son ton se fit suppliant ; les larmes lui remontèrent aux yeux. Il ne voyait pas trop quoi faire d'autre. Ils avaient juste besoin de quelqu'un capable de les calmer et de prendre le relais, là. Ça pouvait sembler cruel mais il voulait vraiment, vraiment juste aller s'allonger sous dix couvertures et hurler jusqu'à ce que ça passe.
Ils n'étaient clairement pas en état de gérer tout ça. |
| | | « blonde emo bby » Hugo Launay
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Ven 19 Juil 2019 - 21:37 | |
| ... Qui, qui, qui – il en savait rien, lui ! Quelqu’un, le premier con qui passerait dans le couloir ou les entendrait appeler à l’aide ; d’habitude, y’avait pas moyen d’avoir la paix dans ce foutu pensionnat. On allait pas lui faire croire que le jour où un de ses meilleurs amis décidait de se planter en cuisine (littéralement), y’avait plus âme qui vive à dix kilomètres à la ronde. C’était impossible, irréaliste. Comme le sang qui coulait sur le carrelage, déjà assez crade comme ça. Merde. Mourir dans un endroit pareil, c’était vraiment la lose. Le pire des trucs. Il aurait pas pu s’asphyxier sur un des supers sofas du salon ? N’importe où sauf sous leurs yeux ou dans son lit. Y’avait pire, ok, mais quand même. Quand même. Tu méritais un peu mieux, non ?Hugo crispa ses poings sur ses oreilles en guise de réponse aux gémissements de T.J. Il avait envie de lui hurler dessus pour évacuer la panique, mais il n’était pas encore tombé assez bas pour ça. Après avoir vu Hans s’éventrer comme un con, il aurait plus manqué qu’il fasse pleurer son copain en étant plus con que con. Tout le monde était con, dans cette putain de baraque. Y’aurait personne pour les aider, même en suppliant – ils savaient juste faire la fête, courir après les feuilles d’un imbécile et taper sur la pore en attendant que le temps passe. Inutiles. Pas fichus d’être médecins, ou… N’importe qui. N’importe qui ferait l’affaire, pourvu qu’il ait assez d’empathie pour pas repartir en se marrant. Y’en avait des cas comme ça, dans les parages. Des malades sadiques, ou avec une menotte au poignet. Le jeune homme les raya mentalement de sa liste, expira un souffle brûlant. Il inspira et le regretta immédiatement. Ça pue le sang. « Ouais, n’importe qui. Juste. Il faut quelqu’un. »Il tendit la main vers T.J pour le prendre par le bras. Il tremblait et avec son équilibre de merde, là… Il avait pas de couteau en mains, mais le coin d’un meuble suffisait à vous faire trébucher et vous envoyer dans le précipice. Après ce qui était arrivé à Hans, il prenait pas de risque. « Viens. »Il fallait qu’ils se barrent de là au plus vite, et pas juste pour aller chercher de l’aide. Rester fixer Hans se vider de ce qu’il lui restait de sang allait finir par les rendre fous. Pas pour rien qu’on évite de regarder les cadavres, c’est pas… Non, il est pas mort. Pas encore. Il devait y croire pour pas se mettre à hurler. Les jambes étonnamment stables, il tira T.J hors de la pièce. Il allait plus pouvoir manger ici de sa vie. |
| | | • Closet Case T.J Henskens
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| Sujet: Re: "Il les emmerdait, mais avec amour et cordialité et tout le baratin qui allait avec." [T.J, Hugo ] Sam 31 Aoû 2019 - 1:45 | |
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