Caméra… action. Pleine vitesse.

Est né à Nara, ancienne capitale du Japon. A grandi dans une famille heureuse, aimable, confiante. N’a jamais eu d’histoire de ce côté là. S’est contenté d’aimer, d’être aimé.

Zack ne se rend pas compte que ses yeux sont bleus.

Il grandit. A toute vitesse. Aussi vite que le permet les années. Il change, se transforme, et atteint bientôt l’âge de la raison. 7 ans. Il découvre les livres, il découvre les légendes, il découvre le sabre, il découvre la passion. Son cœur s’enflamme, il n’a que huit ans, mais celui qui existait hier est mort pour laisser place à un être différent, un être perdu et envolé dans le rêve. Dans le besoin d’être. Zack devient dès lors un Rônin. Il apprend. Jour après jours. Il ne sait même plus comment il a fait pour se retrouver avec un sabre entre les mains. Ce n'était même pas un vrai sabre; Juste un boken; un sabre de bois, un sabre d'entrainement. Ses parents refusent de le voir avec quelque chose de plus dangereux entre les mains. Mais peu à peu, ce dernier va devenir une prolongation de son bras.

Zack ne se rend pas compte qu’il est petit.

Huit ans. Une fête ancestrale. Il est allé avec ses parents voir les fleurs de cerisiers s’envoler. C’est superbe. Sérieusement. Il n’y a rien de plus superbe que la croyance. Sauf que Zack est encore un peu déconcentré, à cet âge là ; c’est l’impression qu’il donne. Mais c’est surtout qu’il en a assez des pétales. Il veut être seul. Il détache facilement ses doigts de ceux de son père, et habillé de son judogi traditionnel, il traverse la foule, petite tâche bleue et brune. Les regards des adultes se tournent un peu vers lui, mais son visage est si déterminé, si grave qu’aucun adage « Tu as perdu ta maman ? » ne résonne à ses oreilles. Il court. Il court, presque. Et enfin il s’arrête. Il s’arrête face à cette falaise, protégée du vide. Protégée. Il s’arrête, et regarde. Dévore des yeux.
Le mont Fuji est face à lui, séparé par le néant inviolable du sacre et des légendes. Il ne peut s’en empêcher ; il les revoit tous ; ces samouraïs, ces yamabushis, ces shinobis et ces paysans qui ont fondés l’histoire du Japon. Alors il ouvre ses lèvres. Et hurle, dans un murmure, la plus grande promesse de sa vie. Celle de n’être jamais enchainé à personne.

« Je serai Rônin. »

Zack se rend compte qu’il dit la plus grosse absurdité. Et en cela, il la transforme en vérité.

Il se croit revenu 200 ans en arrière. Comment oser songer cela? Il ne le songe pas. Il décide qu'il n'est pas un de ces soldats d'antan; il décide qu'il veut vivre comme eux, dans une ère moderne.

Une académie, perdue dans le Japon. Où il passe son adolescence. Y découvre le sexe avec un jardinier, à 17 ans. Coup de foudre qui devient un simple plan cul. En effet, une histoire d'amour qui se consume très rapidement, à peine quelques jours, permettant à Zack de mettre un mot sur l'acte en lui même. L'autre n'a que quelques années de plus que lui, mais aux yeux du monde, est considéré comme adulte. Pas pour Zack. Il l'aime pour quelques heures. L’autre disparaît. Au final, Zack s’en fout. Il n’est attaché à personne. C’est ce qu’il croit.

Depuis ses dix ans, deux ans après sa promesse, il s’est fait menotté par un homme. Un homme qui comme lui aime le sabre. Un homme qui comme lui a oublié de remonter 2000 ans à son calendrier. Un homme qui comme lui est Rônin. Angeal. Son Sensei. Il découvre avec lui l’effort. La douleur. Voir la souffrance. Mais surtout, et avant toute chose ; la passion. Le rêve. L’honneur. Zack devient Zack.

Zack grandit.

Pensionnat Interdit.

Ses doigts coulent encore du sang de ses adversaires. Il lève le regard sur une porte d’entrée. Interdit, heh ? Mauvais gamin qui a toujours cherché à relever le plus stupide des défis. Il avance.

Il y a des gens, qui, lorsqu’ils grandissent, changent. Pas Zack. Il a toujours sourit. Toujours gardé cette malice qui le définissait dès qu’il eut été en mesure d’exprimer ses pensées par la parole ou par le geste. Un peu lunatique, mais fondé sur son image de jovialité, il est rieur. Bagarreur. Un peu moqueur. Pas très séducteur. Rires. Il est sportif et amusé, il est absolument, absolument, absolument (très important) attaché aux principes. Et très rancunier sur cela. Les promesses, par exemple. Il est le genre de personne prêt à se faire frapper pour garder une promesse. Aussi minime soit-elle. Il ne supporte pas trahir sa promesse. Il aime faire plaisir, parfois à tort. Il est intelligent, mais ne s’en rend peut être pas compte, ce qui constitue en soit un avantage ; de ce fait, il n’est orgueilleux que sur sa capacité physique. Il reste aussi un combattant hors pair, au sang-froid déterminé.

Il n'a eu que très peu d'amants. Mais beaucoup d'adversaires, l'affrontant au kendo, dans un dojô. Tous ont pu témoigner de son corps. Musclé. Couvert d'une membrane fine et élastique, aux arômes japonaises. Il a tout d'un samouraï, vous saviez? Son père est anglais, et la seule chose qu'il lui a transmis, ce sont ces deux prunelles. Prostituées perdues dans ce bas monde, elles effleurent les contours de l'univers avec leur danse bleue, venant caresser entre-jambe et visage dans des minauderies visuelles. Non pas qu'elles ne savent pas se faire violentes; les yeux de Zack sont son témoignage envers son pays d'antan: fils du d'Angleterre, bâtard sacré du Japon. Il se rattrape cependant avec ses cheveux noirs et lisses, et les contours bridés de ses yeux. Joli gosse, pas crâneur pour un sou, capable de vous défoncer d'un coup de poing.