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♣ This Mother-Infected Fairytale William Mary Hufflestring
| Sujet: Iridescence. Sam 9 Mar 2013 - 20:52 | |
| IRIDESCENCE And it’s the bitter taste of playing Fools. Let us all be safe and sound Ways away from here.
- Please be alright, please be alright. Souffle écourté, omoplates appuyées contre l’une des hautes colonnes blanchies, William observe un ciel maintenant plus à découvert avec des pensées conflictuelles, les branches feuillues ne sectionnent plus sa vision, ne le coupent plus de la présence diffuse de la lune. Une lune rassurante, une lune familière. Il ne veut pas baisser les yeux et observer l’orée des bois dont ils viennent de s’extirper, Alea, Allen et lui, impitoyables et abritant des cadavres horriblement mutilés dans leur confins, car il sait ce qui a été laissé derrière, ce qui a été abandonné entre les arbres. Des yeux bridés et un fouet, chassés entre les ombres de craquements de bois victimaires. Mary aurait voulu le poursuivre, le sommer d’un hurlement que de se séparer du groupe était dangereux, mais sa voix . . . sa voix. L’aristocrate avait crispés ses poings contre le manche de sa raquette, suppliant mentalement l’autre de rester en vie, damnant son soudain mutisme de toutes ses forces. Allen et Alea trainent près de lui, probablement assaillis par leur propre lot de pensées qu’elles soient liées ou non aux événements ayant transpirés quelques minutes plus tôt dans les bois. Prunelles vrillées sur les étoiles, lèvres et dents tenaillant nerveusement l’un de ses index, William réfléchit, William songe. Il réentend le ‘non’, écho difforme qui vient lui glacé le sang même en souvenir, revoit l’air grave et implacable de Wang alors que celui-ci leur demande de faire attention, alors qu’il leur demande de vivre. Avant d’aller lui-même courir vers une mort que William juge comme certaine. Il n’y a pas d’espoir à survivre seul. Il a envie de crier, de blâmer, s’imaginant jeter un regard plein de rancœur à la sorcière, à Alea sortie de nulle part pour semer la cacophonie au sein de leur trio. Il n’en fait rien et descend le long de sa réminiscence, se ressent accroupi près d’un Allen étourdi, alors que les mots et les déclarations fusent, alors que la magie vient emplir les lieux, alors que Wang Huan Yue lance son choix au grand air. Les galets ont pesé, lourd dans sa poche, tout au long de leur course jusqu’au temple, petites jambes malhabiles, trop peu habituées à l’effort après des mois passés à se cacher, le menant fébrilement jusqu’aux hauts échafaudages d’inspiration vraisemblablement grecque. Le suivre aurait été inconscient, pourtant William ne peut étouffer la culpabilité qui vient l’envenimer. Personne à l’horizon, ils peuvent respirer, personne à l’horizon, pourtant, il est convaincu qu’ils entendront des cris en provenance de la forêt dans un avenir rapproché. Amertume. « . . . il n’y a personne. », chuchote-t-il, baissant enfin les yeux pour les porter sur ses alliés, iris améthyste les détaillant avec renonciation. Il prend un instant pour se surprendre du retour de sa capacité d’émettre des sons, prend un instant pour se haïr d’avoir été impuissant, as always William, you are always, always, always powerless, puis se redresse sans commentaire, sans explication. Que doivent-ils faire maintenant. N’avaient-ils pas prévu de formuler un plan plus complexe lorsqu’ils atteindraient le temple, d’établir un inventaire de leur possession, de trouver un moyen d’échapper à cette macabre folie ? « . . . que faisons-nous, maintenant ? » Son regard valse contre son gré jusqu’aux silhouettes ombrageuses des arbres, émoussé. Il chasse la mort de ses pensées d’un mouvement de tête succinct, il ne peut s’encombrer de sympathie, d’inquiétude, sa survie et celle de ceux qui ont choisi de rester prône avant tout. Wang ne sera le martyr que de ses propres choix, que de sa propre idiotie. |
| | | Explosion d'étoiles Nova Svanadóttir
+ Pseudo Hors-RP : Angie • Age : 30 • Pouvoir : Donner la sensation d'être brûlé vif. Miam. • AEA : Ský, un renard polaire ~ • Petit(e) ami(e) : HIV RP en cours : - Souvenirs indésirables (Corpse Party)
- Snake, blood & fire (Gecko) Messages : 121 Inscrit le : 24/05/2010
| Sujet: Re: Iridescence. Sam 9 Mar 2013 - 21:21 | |
| Les cris d’Helen avaient retentis dans le vide – Camilla n’avait jamais répondu. La disparition de la rousse tout droit issue des jeux vidéos était certes inquiétante, mais pas autant que la possibilité qu’Helen aille la chercher, ou encore pire : que ses cris aient attirés les autres. Ceux qui jouaient vraiment. Nova n’avait guère envie de finir en dîner, si bien qu’après avoir échangé un regard avec le garçon et compris qu’il pensait la même chose qu’elle, elle prit la main d’Helen et la força à avancer.
« Ne nous fais pas tuer par tes cris » murmura-t-elle, tentant d’oublier l’autre rouquine. « On avance, maintenant. Si on peut rester en vie tous les trois, ça sera déjà pas mal… »
Ils avaient donc continué leur chemin vers le temple, qui avait fini par se découper au milieu des épais feuillages. Là, Nova, qui menait la marche, s’était brièvement arrêtée. Elle ne voulait pas vraiment entrer dans le temple par l’entrée principale, puisqu’elle aurait été totalement à découvert. Et cette sensation de danger s’était exacerbée au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient de la bâtisse. Elle prit une grande inspiration, et s’élança en même temps que les deux autres vers l’entrée. Plus elle se rapprochait du temple, plus des formes se dessinaient. Il devenait évident qu’ils n’étaient pas les premiers à arriver - elle distinguait trois autres personnes, là, à la merci de tous. Elle s’arrêta alors une deuxième fois, et serra sa main gauche sur le manche de la batte. Ils y étaient, ça y est. Le jeu commençait vraiment. Ses « alliés » et elle venaient de rencontrer les premiers Autres. Elle sentit un flot de pierres s’accumuler dans son estomac, et son cœur s’affoler – à moins que ce soit elle qui s’affole ? Les pierres prenaient toute la place, lui coupant le souffle, la tétanisant presque. Elle jeta une œillade à Clarence et Helen, et pour la première fois de la journée elle n’était pas sure d’elle. Et c’était vraiment, vraiment mauvais signe.
« Qu’est-ce qu’on fait ? » chuchota-t-elle. « On y va quand même ? »
Habituellement, Nova Svanadottir détestait réellement écouter les conseils des autres. Elle préférait, et de loin, faire ses propres choix, ses propres erreurs, et surtout ses propres réussites. Elle ne s’en était pas trop mal sortie jusque là, mais son… petit ami avait changé la donne, au final. Et aujourd’hui, même si ça lui retournait les boyaux de l’admettre, elle avait peut être besoin des autres, finalement. Elle s’élança alors prudemment à la rencontre des Autres, regardant partout, sans s’arrêter. Regarder. Comprendre. Les comprendre. C’était une des seules choses qu’elle savait faire, normalement. Non ? Sa voix éraillées, ses pupilles fréquemment dilatées et son ventre dodu aurait pu emmener les mauvaises langues à prétendre qu’elle avait aussi d’autres talents. Mais pas ce soir. Tout sauf ce soir…
Maintenant, tout allait dépendre des Autres. Et de si ses « alliés » étaient capables de réagir. Mais elle survivrait.
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| | | ☆ Because Alice was a whore Alea Miller
+ Pseudo Hors-RP : Loeva • Age : 29 • Pouvoir : Hocus Pocus • AEA : Petit chat noir supposé etre mort calciné en 1692 répondant au nom de Cheshire. • Petit(e) ami(e) : Officiellement, Baek In Ho, mais en fait, je suis amoureuse d'une ombre. RP en cours :
- Des camélias[...] (Helen Machiaviel)
- FLIP THE TABLE (Ralph)
- La désobligeance[...] (Zack Fea)
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| Sujet: Re: Iridescence. Dim 17 Mar 2013 - 5:02 | |
| Une certaine satisfaction illumina mon visage lorsqu’Allen se remit de sa collision mystérieuse avec l’arbre ; sa mine perdue alors qu'il constata sa guérison miraculeuse me fit même sourire, me rappelant pendant un quart de seconde la même scène qui s’était produite un peu plus d’un an plus tôt alors que j’avais utilisé pour la première fois mon pouvoir. Ça avait été la copie exacte du même sortilège, celui-ci emprisonné dans la même bague d’opale que je portais à l’index, libéré par la même mélodie, seulement ça avait été dans l’infirmerie et j’avais été nerveuse et imprécise, je n’avais pas su comment et lorsque j’avais réussis, j’avais moi-même perdu le contrôle. Pas cette fois : cette fois j’étais restée lucide et confiante du début de la mélodie jusqu’à sa fin, jusqu’à ce que Allen se lève énergiquement, fort confus, mais surtout motivé à aller vers le temple. Personne ne me passa de commentaire sur ma prouesse, ni en mal, ni en bien. J’espère sincèrement pendant une fraction de seconde que le problème d’animosité en fut réglé, mais finalement le chinois parle ; je l’observais avec une incrédulité venimeuse alors qu’il apprend aux deux garçons que, finalement, il reste dans la forêt, il ne m’accorde pas un mot, à peine plus qu’un regard haineux. Je le contemple avec les sourcils hauts, d’abord trop choquée pour essayer de l’assassiner d’un regard. Puis il part, tout simplement. Je me sens lentement bouillonner, j’ai l’impression d’être une bouilloire à sifflet presque suffisamment remplie de vapeur pour me mettre à hurler comme une locomotive. Je prends une grande inspiration, expirant très lentement de peur de de la fumée me sorte carrément de la bouche et les narines. Les épaules tendues, le visage figé dans une expression laissant sans doute clairement voir comment je me sentais…C’est à dire peu loin d’insultée et à la limite de vouloir de tuer Quelqu’un. Heureusement pour Quelqu’un, il venait de s’enfuir dans les bois, me laissant avec William pour qui j’ai de l’affection et Allen que je ne connaissais pas, mais que je venais de guérir et donc que je n’avais pas envie de replonger dans l’incapacité d’être au prix d’avoir gaspillé non pas qu’un, mais bien deux sortilèges.
J’avais ensuite docilement suivi les garçons au temple, ruminant mentalement contre tout et rien : contre le chinois, contre le temple, contre la non-protection du temple, contre ma bague d’opale redevenue une simple bague – pas pour longtemps, certe.- , contre mon mal de tête grandissant, le tout résonant dans ma tête sous les formes ou bien adjectivé de : tabarnak, caliss, osti, criss, sacrement et autre juron québécois m’aidant à canaliser ma frustration.
« Il n’y a personne. » La voix mélancolique de William résonne dans mes oreilles. Évidemment qu’il n’y a personne, ils se sont tous enfuis dans les bois. Pourquoi ? Bonne question à laquelle nous aurions dû essayer de répondre lorsqu’elle fut posée par l’acte de l’inconnu s’enfuyant, ou criée plus forte encore lors que le chinois était allé le rejoindre… parce que c’est ce qu’il avait fait, non ? Il était allé rejoindre l’ombre qui nous eut survolés et ignoré. Il était décidé de se rendre au temple avant ça. C’est obligatoirement ce qu’il l’a fait changer d’avis. Obligatoirement. « . . . Que faisons-nous, maintenant ? » Une autre bonne question, mon cher William, laquelle aurait aussi dû avoir une réponse avant que nous n’atteignions ce maudit temple, pensais-je en poussant un soupire.
Alors que William était accoté à la colonne, j’étais accroupie, tête entre les mains. « Nous attendons de voir s’il se passe quelque chose. Obviously » Grommelais-je, à peine audiblement. Nouveau soupire. Silence. Pause. Je relève la tête dans un spasme salvateur alors qu’un frisson d'effroi parcourt mon dos. « Les mecs. Il se passe quelque chose. » Dis-je soudainement, la voix un peu plus égue qu'espéré. Mon mal de tête vient de disparaitre. Joie dans les prés, me direz-vous. Non. Non. Non. Pas de joie dans les prés. Je me mords une lèvre en regardant nerveusement autour de nous sans rien apercevoir. « Les mecs…je crois…Qu’on a plus de pouvoir .» Dis-je quelques secondes - qui me parurent des éternités - plus tard.
A savoir si pour eux ça a une quelconque importance, allons savoir. Mais pour moi, en tout cas, c’est mon plus grand espoir de survis qui vient de s’évaporer et ce n’est pas le poignard je glisse de ma manche jusqu’à ma main qui vient me rassurer.
Ouais bha… Comme Nova traine Helen sur scène, je conclus que son pouvoir est déjà actif dans le RP ♥ |
| | | Pensionnaire Allen Winters
+ Pseudo Hors-RP : DD (DarkD) • Pouvoir : Cyberpathie Messages : 1419 Inscrit le : 17/05/2007
| Sujet: Re: Iridescence. Sam 23 Mar 2013 - 20:23 | |
| Lorsque le temple fut enfin en vue, Allen ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. Enfin. Enfin le voilà. Peu lui importait pendant ce court instant qu'il y ait pu encore y avoir des gens, que des cadavres y pourrissaient susceptiblement, qu'un certain asiatique ne les avait pas suivis, que son ordinateur était absent, que le silence était lourd, qu'il était en caleçon, que son arme était une brosse à chiotte ... Il s'en foutait. Voir ce putain de temple était sa lueur d'espoir. Sa quête qu'il lui devait d'accomplir. Malheureusement, aucun PNJ l'y attendrait pour louer chaleureusement son exploit et lui offrir quelques items, ni même encore lui expliquer au moins la suite des opérations. Contrairement à ses compagnons, le geek avait récupéré de l'énergie (pour une raison inconnue de sa part, d'ailleurs) ... mais cela ne l'empêcha pas de se laisser glisser lamentablement le long d'une colonne de pierre. Le jeune homme replia ses genoux contre lui et prit sa tête entre ses mains, réfléchissant. Alors qu'il aurait bien aimé la mettre à la corbeille à ce moment, l'image de Wang s'imposa de nouveau. Il aurait sans doute préféré faire le sans coeur moqueur et complètement s'en ficher, à l'instar du départ de l'autre blondasse ... mais ce n'était pas possible. Pourquoi ? Allen pensait avoir raté un épisode. C'était la petite copine de Willy ? Que s'était-il passé avec elle ? Ok, sa tête de sorcière ne l'inspirait pas non plus ... Mais le nain ne voulait pas la lâcher, alors autant lui faire confiance. Ou alors c'était lui et sa tête de con ? Rah, et puis merde. Dans tous les cas, le chinois n'avait pas intérêt à crever. Sinon ...
« . . . que faisons-nous, maintenant ? »
La voix de William fit revenir Allen à la réalité. La réalité du sol dallé, de la bâtisse, de ces colonnes et surtout de leur situation. Fuir encore et toujours, attendre que ça se tasse ? Ça n'allait pas arriver. A moins que les I. finissent par en avoir marre ... Avant tout, le geek aurait apprécié qu'on lui explique ce qu'il s'était passé tout à l'heure-là, dans les bois. Pourquoi n'arrivait-il plus réussi à parler ? Avait-il été le seul dans ce cas ? Cependant, Alea fut plus rapide en grommelant un truc qui semblait vouloir dire qu'ils devaient attendre. Mouais. Le jeune homme laissa tomber ses bras et regarda un à un les deux autres, ayant perdu toute envie de dire quoi que ce soit en fin de compte. Bordel, ressaisis-toi !
« Les mecs. Il se passe quelque chose. »
La sorcière semblait toute nerveuse. Arquement de sourcil interrogateur. Plus de pouvoir ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Et comment elle pouvait le savoir ? Froncement de sourcils d'incompréhension à présent. Allen tourna la tête vers Willy afin de l'interroger sur l'état mental de sa tendre amie, mais ...
« … Des gens. »
Derrière la silhouette du garçon trop bien habillé, s’approchaient des ombres. Trois … Il ne les distinguait pas précisément et, pendant un court instant, il se dit que c’était sans doute Wang qui revenait. Mais non. Ce n’était pas Wang. Doucement, le geek se releva, ne lâchant pas la potentielle menace rôdante. |
| | | « century old rock wow » Clarence
+ Pseudo Hors-RP : Never • Age : 33 • Pouvoir : Te foutre en bikini en claquant des doigts. (si seulement) • AEA : Gwendoline, qui a joli poil lisse et qui voudrait qu'il le reste. • Petit(e) ami(e) : Qui veut tant qu'on lui argumente la proposition. RP en cours : • Clarence joue à la belote par là.
Messages : 115 Inscrit le : 28/02/2011
| Sujet: Re: Iridescence. Mer 27 Mar 2013 - 8:55 | |
| Pas le temps de s'attarder sur une inconnue peut-être déjà morte; Nova au moins l'avait compris, et même si ça avait dû faire du mal à Helen, il avait fallut avancer sans plus se soucier du vide derrière eux. Encore et encore, aligner les pas pour sortir de la forêt, dépasser des ombres que la peur rendait mouvantes et menaçantes. Si Clarence avait la chance de ne pas se laisser prendre au piège de l'irréel, il n'en restait pas moins embêté par la tournure que prenaient les choses. Tôt ou tard, ils trébucheraient sur d'autres pensionnaires, qui se seraient sans aucun doute regroupés comme eux. L'union fait toujours la force, pour les plus faibles et les plus forts; à condition de connaître nos alliés et de ne pas en douter. Lui craignait les couteaux dans le dos, et ne s'en plaignait pas uniquement car il se savait capable de les voir arriver. Tout avait été mis en place pour répandre le venin du doute et diluer la confiance à grand renfort de trombes d'eau empoisonnées. Tôt ou tard, oui, ils croiseraient d'autres groupes, soudés et incapables d'entièrement donner cette confiance qu'amochait un peu plus à chaque minute le désespoir de s'en sortir vivant. Alors à ce moment-là, que leur resterait-il sinon la riposte du dernier choix ?
Ils ne pourraient pas s'éviter éternellement.
Bientôt, l'obscurité leur permit de discerner la silhouette sombre du lieu de culte. Habitués, les yeux de Clarence aperçurent immédiatement trois ombres. Comme Nova qui avait distingué les indésirables, il s'arrêta. Après leur avoir adressé un regard, elle leur demanda ce qu'il valait mieux faire; Avancer ? Clarence donna un assentiment silencieux, désireux de ne pas perdre plus de temps. Rebrousser chemin n'aurait servit à rien, et les aurait conduit au même résultat à un moment ou un autre. La fuite n'était jamais la bonne solution. Mécaniques, ses jambes se remirent en mouvement. Juste derrière Nova, il détaillait les alentours en silence.
Pour l'instant, il suffisait de s'assurer de la position des trois autres, de leurs intentions peut-être. Et discrètement, repérer toute porte de sortie ou endroit par où s'éclipser pour pouvoir les surprendre si les choses tournaient mal. C'était au cas où, seulement au cas où. Les discours de Janek lui revenaient en tête. Il en avait fait, des erreurs. Il continuait d'en faire, et il en ferait encore, puisque personne n'était parfait. Ce dont il était capable, c'était limiter la casse.
Un faible sursaut d'humanité lui fit espérer, l'espace d'un instant, ne connaître aucune de ces silhouettes qui parasitaient le paysage. Ce serait plus facile. |
| | | ♣ This Mother-Infected Fairytale William Mary Hufflestring
| Sujet: Re: Iridescence. Lun 15 Avr 2013 - 1:47 | |
| La voix d’Alea ne lui apporte aucune réponse, du moins aucune réponse positive, elle campe sur une espèce de sarcasme las le temps d’une phrase avant de se redresser, se crisper. William la lorgne du coin de l’œil et saisi son changement de contenance brusque comme une mauvaise nouvelle, comme un signe de la fin de leur répit à peine commencer. Il se raidit lui-même et réceptionne la phrase pleine de fatalité, à demi-conscient de l’instinct d’Alea, et contemple les ténèbres d’un air dubitatif bordant sur l’inquiétude. Là où il ne peut se prononcer sur la supposée absence de leurs dons, n’ayant pas connaissance du sien, il accorde le bénéfice du doute à la jeune femme, si un phénomène étrange a pu lui enlever sa voix, pourquoi pas leur pouvoir à trois ?
Les ténèbres semblent se mouvoir, des silhouettes se dessinent dans l’ombre et Allen confirme les dire d’Alea, les définit et les prononce. William ressent de nouveau ce tenaillement au niveau de ses entrailles, ce même tenaillement qui s’acharne à lui donner envie de se rouler en boule dans un coin et de pleurer jusqu’à ce que mort l’emporte. L’hybride pense à Wang, sait pertinemment que ce n’est pas lui qui rebrousse le chemin, malgré l’espoir que ce soit le cas, et se dit que c’est peut-être plus judicieux de sa part de s’être séparé d’eux. Il serre sa raquette de tennis contre son torse et découpe trois formes humaines de son regard améthyste. Elles trônent dans la lueur diffuse de la lune et l’obscurité comme des spectres se préparant à festoyer parmi leurs entrailles. Sueurs froides, imagination rampante, William songe au pire, William songe à la défaite et il recule d’un pas, enfonçant ses omoplates dans la colonne sur laquelle il était appuyé.
C’est dangereux, ils devraient déguerpir, ou au moins tenter de se cacher pour être en meilleure position d’attaque. Si les inconnus s’avancent vers eux sans réellement tenter de se dissimuler, c’est certainement car ils ne croient pas avoir quoique ce soit à craindre. Ça où d’autres gens sensés ont eu la présence d’esprit de se rendre au temple, ce qui, au final, ne vaut pas mieux que la première hypothèse. Si toutes les âmes encore vivantes se regroupent au temple, peu importe ce qui a réussi à tué les autres, finira assurément par se manifester. Il vaudrait mieux partir, encore une fois. Pourquoi ne pas se réfugier dans la crypte où Alea et lui avaient . . . m’enfin. Dans cette crypte là, où l’air insalubre se montrerait certainement plus tranquille et moins populeux que le temple s’apprête à le devenir.
Il contourne sa colonne, doucement, quittant la quiétude du marbre pour se rapprocher de ses compagnons, pour s’éloigner un tantinet de la menace. Il remarque le poignard qui vient de glisser le long du bras de la jeune femme et n’arrive pourtant pas à s’en rassurez. Ils ne sont que trop maigrement armés pour faire face à une ou des créatures aptes à broyer des os et de la chair.
Il pense au tazer, décoche un regard présageant le calme avant la tempête en direction d’Allen, puis se remet à fixer l’horizon où se précisent les silhouettes. Que dire, quelle attitude adopter, quoi faire et surtout, par-dessus tout, le plus important, comment survivre ? Il voudrait pouvoir consulter ses partenaires, mais ce n’est pas exactement le moment d’entamer la conversation.
Il déglutit difficilement, lèche ses lèvres asséchées par l’adrénaline et lance tout haut, d’une voix marquée d’insécurité, levant un tantinet sa raquette :
« Montrez-vous ! »
Après mûre réflexion, c'est probablement la chose la plus stupide qu'il aurait pu dire ou faire. Il regrette déjà avoir activer ses cordes vocales. Pourquoi n'aurait-il pas pu être affligé de mutisme maintenant ?
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| | | Pensionnaire Allen Winters
+ Pseudo Hors-RP : DD (DarkD) • Pouvoir : Cyberpathie Messages : 1419 Inscrit le : 17/05/2007
| Sujet: Re: Iridescence. Jeu 25 Avr 2013 - 11:25 | |
| Il fallait faire quelque chose il fallait faire quelque chose il fallait faire quelque chose … Allen était immobile, les yeux fixés vers les silhouettes dont les formes s’affinaient à mesure qu’elles approchaient. Elles approchaient … L’une d’elle semblait appartenir à un être plutôt grand, au contraire des deux autres. Malgré la panique, une image du Slenderman s’imposa au geek. Ces moments où, fier, il assurait que Slendy lui faisait sans doute aussi peur que son sandwich coincé sous le lit depuis un mois … Pour ensuite bien flipper en jouant au jeu. Au début, tout était tranquille ; alors qu’il promenait vaillamment dans les bois avec sa fidèle lampe de poche. Eh bien, il paraît que Slendy se trouve par ici ? Ça ne te dérange pas si je fais ma balade ? … Il semble que … Ohputaincquoicettemerde.
« Montrez-vous ! »
La tête d’Allen se tourna brusquement vers William qui venait d’interpeller l’ennemi. Son estomac s’était resserré aussi subitement et un grand frisson l’avait envahi. Qu’est-ce qu’il avait dans le ciboulot, ce mec ? Il voulait prendre le thé avec eux, c’est ça !? Dommage. Allen n’avait pas pensé à ramener les biscuits. Instinctivement, le geek prit son compagnon par le bras, lui cria :
« Non, mais t’es malade !? »
Il tremblait et la peur pouvait se lire dans ses yeux. Certainement autant que chez Allen. Bon, il était temps de prendre une décision. Avec un peu de sens, s’il vous plaît. Ou pas. Sans vraiment réfléchir et porté par sa boule au ventre, le jeune homme lâcha :
« Ça suffit les conneries ! On se casse ! »
Avec un peu d’assurance, s’il vous plaît. Sans regarder de nouveau en arrière, Allen tira la manche de William afin de l’emmener avec lui alors qu’il prenait les jambes à son cou. Il ne porta d’ailleurs pas plus attention à Alea … De toute façon, c’était fuir ou aller faire coucou aux gens. Elle était assez grande pour choisir. Cela semblait même évident que la solution d’Allen était la meilleure ! Comment penser le contraire ? Le geek sentait dans sa main sa fameuse arme. Sa fameuse brosse à récurer les toilettes. Ce n’était pas avec ça qu’il allait prétendre exterminer une large armée de trois personnes ! Sinon il avait bien le tazer … Mais le leur jeter dessus en criant YOLO serait complètement … comment dit-on ? Inutile. Ils ne connaissaient rien d’eux : Humains ? Hommes ? Femmes ? Les deux ? Slenderman ? Jedi ? Champions de Kung Fu ? Karaté ? ...
Tout ce qu’il pouvait faire pour le moment, c’était courir. Tout droit. Juste tout droit. |
| | | « century old rock wow » Clarence
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| Sujet: Re: Iridescence. Jeu 25 Avr 2013 - 22:17 | |
| ... L'obscurité enveloppait de doute les silhouettes incertaines qui se dessinaient contre le temple, théâtre de papier aux mouvements ralentis. Scène revisitée et répétée mille fois avec une arme en mains, Clarence n'avait pas peur à l'idée de devoir se battre ou tuer: l'habitude avait usé les remords et la culpabilité. Il n'en restait pas pour des faces inconnues baignées par un semblant de lune. Si c'était marche ou crève, lui marchait sans hésitation. Comme il n'avait pas de main à tenir en ce moment, il pouvait allonger ses foulées jusqu'à distancer tous les autres. Les plus faibles ne s'en remettraient pas et, même si c'était triste, même si ça paraissait injuste, le monde ne s'était jamais targué de l'être particulièrement. Lui non plus. Il eut une pensée pour Kélian et Heather, sans vraiment le vouloir. Leur présence d'ordinaire omniprésente laissait un vide à ses oreilles et le silence n'en devenait que plus pesant. Ses pas résonnaient trop fort sur le sol, le bruissement des feuilles avait de quoi faire crisser les dents. Si ces filles ne sortaient pas de ce jeu vivantes, il n'en aurait aucun regret. Ça ne l'aurait pas attristé, ça ne l'aurait pas réjouit: deux âmes anonymes en moins dans ce monde, ce n'était pas grand chose. Leur nom serait resté malgré tout. Helen. Nova. Elles n'étaient rien à ses yeux mais il s'en souviendrait. Helen, Nova. Il ne les oublierait pas. Les ombres mouvantes se firent plus précises. Il en vint à espérer qu'un de ses amis en fasse parti; car s'ils étaient dans le jeu, il voulait pouvoir les protéger. Les avoir près de lui. Tu ne vas pas les abandonner encore, Clarence ? Tu sais que ceux que tu laisses derrière toi, tu ne les revois jamais. Comme ton frère. Comme Rayan, comme Amaëlle. Tu vas leur lâcher la main ? Il balaya ces pensées d'un battement de paupières, comme il en avait l'habitude. Kélian et Heather iraient bien. Sur le coup, il ne pouvait admettre que ce seul dénouement. Celui où ils survivaient, celui où ils étaient toujours tranquillement à se peindre les ongles au manoir. Si pour une fois, cette histoire pouvait avoir une fin heureuse, alors... « Montrez-vous ! »Ses jambes cessèrent de fonctionner. La voix fit cliqueter un rouage familier dans son esprit, et un visage pale aux yeux violets s'imposa au noir coutumier de son esprit. William. Maintenant, il ne pourrait pas faire un pas de plus sans penser qu'il allait peut-être devoir élever le poing contre une intonation familière. Mine de rien, ça nouait un nœud à la poitrine, quelque part à gauche; infime mais persistant. « Non, mais t’es malade !? »Celle-là, il ne la connaissait pas. Un autre garçon, qui s'était emparé de la silhouette plus fluette avant de disparaître aussi vite que les éclats avaient volé à travers les airs. Fuite. Clarence ne chercha pas plus loin; il ne se retourna pas vers les deux jeunes filles qui l'accompagnaient lorsqu'il parla, d'une voix automatique et ferme qui ne souffrait pas de protestations: « Restez ici, je les prends en chasse. »Docile, son corps s'élança d'un bond impressionnant à la poursuite des deux fuyards. Il passa a coté de la personne qui restait sans se retourner. Les retrouver, et puis quoi ? Les ramener, les interroger ? Mauvais pressentiment, le souvenir d'un jeune homme poli et bien habillé dans le parc, tout fut éjecté au profit d'un regard attentif sur le sol et les environs. Ne pas perdre leur trace et surtout, les rattraper avant qu'ils n'aillent trop loin. Il en restait, des pensionnaires, dans les environs. Il en restaient, des armes à brandir et planter dans la chair inconsciente. Nouvelle impulsion: il fallait faire vite. Il faillit trébucher sur un cadavre aux traits à demi mangés par le soir qui tombait. La hache qui gisait encore à ses cotés attira son œil aguerri et il s'en saisit sans un regard, sans plus de cérémonie. Il reprit sa route. Clarence laissa le vide l'avaler. |
| | | Jolly-Psychopath Heather Maystood
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| Sujet: Re: Iridescence. Lun 29 Avr 2013 - 2:59 | |
| CECI EST UN PLAFOND DE TEMPLE QUI S'ECROULE parce qu'Heather est badass et qu'elle traînera tout le monde un pas plus près de leurs tombe, même morte. Yay. Sujets Asphyxie pour de plus amples explications. B) |
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| Sujet: Re: Iridescence. Lun 29 Avr 2013 - 2:59 | |
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- Snake, blood & fire (Gecko) Messages : 121 Inscrit le : 24/05/2010
| Sujet: Re: Iridescence. Mar 25 Juin 2013 - 0:03 | |
| Allez c'est parti.
Edit : RJZIRHEIJREIHRU SI PROCHE
Dernière édition par Nova Svanadóttir le Mar 25 Juin 2013 - 0:05, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Iridescence. Mar 25 Juin 2013 - 0:03 | |
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- Snake, blood & fire (Gecko) Messages : 121 Inscrit le : 24/05/2010
| Sujet: Re: Iridescence. Mar 25 Juin 2013 - 0:42 | |
| Tout s'enchaina tellement vite. Nova ne pouvait plus suivre - elle était happée par tout ce qu'il se passait autour d'elle. Les émotions la submergeaient si violemment qu'elle commençait à lâcher prise. Ce fut sa dernière pensée cohérente avant de se prendre cette pierre dans le visage. Mais revenons en arrière.
Elle avait suivi Clarence, presque avec obéissance. C'était presque ironique de dire ça. Elle n'était pas spécialement qualifiée d'obéissante, en général, et c'était plutôt pour la desservir. Certaines erreurs de jugement auraient pu être évitées si elle n'avait pas tendance à braver toute forme d'autorité qui lui déplaisait. En l'occurrence, c'est cette obéissance qui l'avait perdue, aurait-elle pu songer amèrement. Elle l'avait suivi, jusqu'à ce qu'il lui ordonne de s'arrêter et de l'attendre. Les autres lui faisaient un peu peur, il fallait l'avouer, alors elle l'avait écouté. Elle avait regardé sa silhouette disparaître à la suite des deux autres. Elle le vit disparaître, et sentit sa confiance s'évaporer en même temps que lui. Se tordant les mains, elle se détourna de la forêt pour se retourner vers Helen. Elle étaient toutes deux restées assez éloignées du temple, dissimulées partiellement par les branchages, comme pour se protéger du monde extérieur qui l'effrayait sérieusement depuis que tout ça avait commencé. Autrefois, c'était son monde intérieur qui la terrorisait. Ne pas savoir ce qui grouillait dans ses entrailles, ce qui dévorait ses cellules, ne pas être sure. Lorsqu'elle vit la première pierre tomber, elle songea qu'au moins, elle savait pourquoi elle allait mourir. C'était presque satisfaisant, après tout. Ca avait pratiquement la douceur du suicide...
Elle entendit le fracas des pierres qui s'entrechoquaient avec violence jusqu'au plus profond d'elle même. Sa cage thoracique entière en avait vibré. Mais ce fut lorsqu'elle vit le rocher filer vers elle après un rebond malheureux qu'elle eut ce sursaut de lucidité, cette étincelle qu'elle pensait avoir définitivement perdue. Mais il fallait croire qu'elle n'était pas si facile à abattre finalement. Et ce fut en levant son avant bras souillé du tatouage de ses hôtes pour protéger son visage déjà ravagé qu'elle eut la certitude qu'elle ne voulait pas mourir comme ça. Et puis, le néant. Il n'était ni calme, ni reposant. Elle avait l'impression d'être en proie à des cauchemars, alors qu'ils ne parvenaient pas à s'infiltrer dans son esprit. Son crâne lui semblait être percuté un milliard de fois, lui faisant oublier son avant bras meurtri. Mais ce ne fut pas la douleur qui l'éveilla de sa torpeur, ni même l'instinct de survie avec lequel elle s'était réconciliée quelques secondes auparavant. Non. Ce fut l'odeur. Cette odeur métallique, désagréable, qu'elle connaissait parfaitement depuis des années. Cette odeur de fer. Elle était une grande depuis qu'elle l'avait apprivoisée, lui avait-on dit. Et ce fut cette odeur de sang qui lui permit d'ouvrir ses yeux embrumés.
« Putain de merde... » lâcha-elle.
Elle était en face d'elle, les yeux mi-clos. Elle avait l'air exténuée, tentant de reprendre ses forces. Elle aurait presque pu se convaincre qu'Helen était à deux doigts de s'endormir, si elle n'avait pas eut le regard aussi vitreux et, bien sur, ce sang épais qui lui dégoulinait sur le visage. Elles avaient été projetées, songea-t-elle, ses synapses commençant à redevenir efficaces. Elle roula sur le côté, gémissante, et rampa jusqu'au bosquet le plus proche. Se dissimuler. A tous prix. Elle respira quelques instants, et releva son bras. La manche était déchirée, et son bras était marqué d'un coupure superficielle, qui avait déjà arrêté de saigner. En revanche, elle n'avait réussi qu'à dévier une pierre - elle s'était violemment heurté le crâne contre quelque chose. Elle se moquait de savoir quoi, elle tentait juste de trouver une solution. Elle n'en avait pas. Alors elle s'aplatit de nouveau sur le ventre, et pratiquement sans aucun état d'esprit, déchira le vêtement léger que portait Helen. Elle se servit des lambeaux pour éponger son front, le plaquant avec force contre la plaie. Elle entreprit ensuite de la fouiller rapidement, et trouva ses armes. Des étoiles ninja. Haussant les sourcils, elle les enfonça dans sa poche de pantalon, et rampa le long de la lisière, dans la direction qu'avait prise Clarence. Elle abandonna le corps d'Helen à son sort, la batte dans la main gauche. Lorsqu'elle estima être hors de vue du temple, elle se redressa partiellement - trop rapidement, puis doucement pour soulager la tension qui venait de s'élever en flèche, lui assombrissant le regard. Putain. Respire. Respire. Respire.
Bon... Elle voyait Clarence, ça y était. Mais pas les autres. Elle allait l'appeler, quand elle se ravisa. Blessée, elle était une cible facile - elle préférait demeurer cachée. Pour le moment. |
| | | * Sadoman Wang Huan Yue
+ Pseudo Hors-RP : MCDM • Age : 29 • Pouvoir : Manipulation de la perception du temps • AEA : Une punaise fière et pleine de zèle • Petit(e) ami(e) : Courtney Lener. En tout cas, il aimerait bien. Messages : 74 Inscrit le : 14/07/2012
| Sujet: Re: Iridescence. Lun 1 Juil 2013 - 17:57 | |
| Il lui semblait sortir d’une lente descente aux enfers. Perdu dans un déluge de troncs, de langues brûlantes, de feuilles et de branches à l’éclat plus rayonnant encore que les érables de chez lui, une poussière au goût de brûlé collait à la langue et au palais de Wang. Rien, dans tout ça, ne lui était assez étranger. Chaque enjambée l’emmenait un peu plus loin du petit garçon –oh, vraiment, vraiment, il ne le connaissait pas, ce petit garçon-là. Il se raccrochait à la distance comme il le pouvait ; pouvait-on alors le lui reprocher ! Les mètres, les pas, les foulées rapides et fatiguées, le nombre de fois que ses talons endoloris frappaient le sol et le nombre d’esquilles qui s’envolaient ! Le bruit ronflant autour de lui ne remplissait pas le silence. Et malgré sa chaleur torride, il était froid comme la mort. Ses halètements précipités n’y changeaient pas grand-chose.
La terre en avait avalé d’autres avant lui. Comme Emrys, comme Cour –eh, comme qui déjà ? D’un mouvement de tête, le Mandchou chassa noms et visages de son esprit malade. La vie était cruelle. Ce n’était pas de sa faute. Elle était ce qu’elle était. A quoi bon se retourner ? Incapable de donner une réponse satisfaisante à cette question qui le poursuivait, il se retourna : rien derrière lui sinon une fournaise hurlante, braillarde, sortie de nulle part. Il la fixait d’un œil hagard, admirait peut-être la fumée qui occultait les étoiles comme de la gaze. A droite, à gauche, d’énormes blocs de marbre, de pierre tantôt grisâtre tantôt blanche déchiraient le paysage jadis paisible. Puisque le temple n’avait pas tenu bon sur son socle d’argile, où étaient passés les autres ? Il n’y avait plus d’havres de paix nulle part et nuls dieux pour les surveiller. Allen en eût bien ri, lui. Courtney eût peut-être pleuré. Qu’en savait-il ? Ce qu’il pouvait s’en ficher, se répétait-il quand le besoin s’en faisait sentir, un pincement douloureux au cœur. Lui voulait juste survivre.
Quand il tomba, Wang ne sentit pas la douleur traverser le moindre de ses nerfs. Sa cheville se tordit et il tendit le bras, autant qu’il le put, pour agripper du bout des doigts la pierre de l’autre côté de la cavité. Peine perdue ; son menton heurta d’abord le sol froid, vite suivi par le reste de son corps. Il en eut le souffle coupé. L’air chassé de ses poumons vit s’envoler une nouvelle nuée de petites fées anthracites. Lève-toi et marche, ordonna-t-il. Debout. Debout, Wang Huan Yue. Personne ne te sauvera cette fois. Tu as vu trop de choses. Et je ne parle pas seulement de celles que tu as faites ! Toussant et s’asphyxiant plus qu’il ne respirait, le Chinois se redressa –d’abord sur les coudes, puis les genoux, et enfin les pieds. Très vite, il comprit que sa jambe gauche ne lui servirait plus à grand-chose.
Ma cheville, Huan Yue, j’ai trop mal à ma cheville. Comment tu voulais que je descende ? Comment tu comptes remonter, puis descendre ? Tu l’as cherché. Va te faire foutre, aboya-t-il. C’est hors de question, hors de question !
Ce qui était beau dans la douleur, c’est qu’elle faisait taire tout le reste : la petite blonde, l’incendie ; tout le reste. Dans cette vie-là, lui ne voyait que les traînées roses sur les décombres, les saillies qui s’enfonçaient dans les paumes noires de ses mains, le blanc de l’os sous son genou ouvert, le verre dans ses articulations et les orbes d’encre aux lignes brouillées devant ses yeux. Il faudrait désinfecter tout ça. La seule pensée des antiseptiques lui retournait l’estomac.
Une fois sorti, il passa à côté du cadavre sans le voir. Son regard glissa sur les sillages sombres qui se perdaient dans une mer de cheveux roux, et plus rien. Il avait mal et son corps était aussi noir que du charbon. Il ne savait même pas vers où se diriger. Allen et William devaient être morts –avec ou sans lui, au fond, c’était pareil. Il n’avait pas le courage de fouiller les décombres.
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