Le Journal de Rudy
Un ancien pensionnaire ayant réussi à s'échapper du pensionnat aurait laissé traîner des feuilles de son journal y retraçant sa vie ainsi que la façon dont il a réussi à sortir.
Ce fut l'effervescence au pensionnat ; tous partir en quête des ces feuilles ... Il fut décidé que si quelqu'un en trouvait une, il devrait l'amener au GGL afin que tout le monde puisse en profiter.
Au final, la dernière page était en fait en possession des I. depuis le début ... Cependant, la chasse n'a pas été qu'infructueuse car le journal reste une mine d'or informative sur le passé du pensionnat ...
La majorité des feuilles se trouvent au GGL. Les informations se trouvant sur celles-ci sont disponibles à tous. Ne pensez pas à vouloir les voler ou les détruire, elles sont toujours sous la surveillance des habitués du café. Après, si vous voulez vous faire détester ...Cependant, pas tout le monde s'est montré docile ; laissant certaines feuilles manquer à l'appel en les ayant soit détruit, soit gardé pour eux. Les informations trouvées sur cette feuille ne peuvent donc logiquement pas être connues de tous.
Si une erreur subsiste au niveau du récapitulatif ci-dessous, n'hésitez pas à contacter un admin.Récapitulatif des feuilles découvertes
◆ Feuille n°1 ; Trouvée par
Alea Miller dans la
bibliothèque. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Je m'appelle Rudy Gavell, et il y a de cela cinq jours que j'ai commencé ma nouvelle vie, en partant de chez moi. J'ai bientôt dix-huit ans, et j'ai décidé que ma ville natale n'était décidément pas à la hauteur pour quelqu'un d'une ambition telle que la mienne. Aujourd'hui, je suis pour une fois abrité et logé, j'ai donc le temps de commencer ce journal. Je pense rester en cet endroit quelques jours, puis je repartirai en temps voulu.
C'est une pluie torrentielle qui m'a permis d'arriver jusqu'ici. Je vous explique... Ce bâtiment, d'allures assez anciennes, m'a attiré dès le premier coup d'œil, ne serait-ce que parce qu'il semblait grand et accueillant. Visiblement, à ce que j'ai compris, ce bâtiment serait en forme de U, dont la façade donnerait sur la rue et qui formerait une cour en son centre, le bâtiment, de deux étages plus le grenier, est surplombé par une haute tour que je n'ai pas exploré...
Je suis entré, à moitié trempé, dans le hall. Je ne demandais après tout que l'hospitalité le temps que le soleil revienne, aussi ne pensais-je pas déranger les propriétaires... Ce fut plutôt l'inverse : on m'a accueilli comme un roi. Beaucoup d'autres adolescents sont également regroupés en ces lieux ; d'allure parfois effrayante au premier abord, ils se trouvent être pour la plupart de très agréable compagnie et m'invitant à me mettre à l'aise, ils m'ont demandé d'où je venais. Après que j'ai fini mon récit, ils m'ont présenté la demeure : elle est régie par une famille de nobles ou de bourgeois qui les hébergent gratuitement, et leur dispensent des cours, à la façon d'un pensionnat. D'où leur vient toute cette bonté d'âme ? Et cet argent pour pallier a toutes les dépenses que doivent coûter une telle population de jeunes ? Fred, un des “pensionnaires”, m'a répondu que je ne tarderai à les rencontrer si je voulais bien rester avec eux, et que je pourrai alors leur poser ces questions moi-même. Dans tous les cas, c'est parce qu'ils semblent être si heureux que je me suis laissé convaincre de rester quelques jours, de quoi me reposer et d'avoir un aperçu de l’éducation apportée ici. Toujours est-il que les gens semblent infiniment plus cultivés que ceux de ma contrée natale, et je ne pense donc pas avoir fait un mauvais choix... Nous verrons.
◆ Feuille n°2 ; Trouvée par
Halloween dans la
bibliothèque. Actuellement : En possession de William.
La soirée s'est déroulée sans encombres, et je n'ai pas grand-chose de plus intéressant à relaté. J'apprendrai peut-être quelque chose de plus demain... L'endroit est vraiment intrigant. Trop parfait peut-être. Utopique...
Il vaut mieux que je me couche. Je suis un peu fatigué et je ne voudrais pas que cela influe sur mon jugement.
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Le XX/YY,
J'ai passé la nuit ici, comme on me l'a proposé. Me mêlant au flot des étudiants qui résident ici, j'ai réussi finalement à retrouver la joyeuse bande qui m'avait accueilli la veille. Ils m'ont proposé aimablement de les accompagner à leurs cours du jour, me promettant que ça me plairait... Franchement, je n'étais pas sûr de vraiment m'intéresser, toutes ces choses si scolaires me paraissent un peu barbantes. C'était sans compter sur les remarquables professeurs qui se trouvent ici. Ils ont tous réussi a rendre leur matière extrêmement vivante, et j'en fut stupéfait. Je me surpris à m'intéresser à la biologie (moi qui préfère la physique ou la littérature), et même les mathématiques, malgré leur niveau de difficulté certaine, m'ont parut beaucoup plus clair que les cours que j'avais reçu jusqu'à maintenant, et je ne crois pas me tromper en disant que j'ai pu réaliser aujourd'hui des exercices du niveau d'un universitaire en programme avancé... Je le sais car mon frère le plus âgé fait des études scientifiques, et j'ai déjà pu jeter un coup d’œil à son programme il y a quelques mois. Je me sens tellement désolé de ne pas avoir pu retenir le nom de tous ces maitres pédagogues. J'aurai voulu pouvoir leur rendre honneur en inscrivant leur nom dans ce journal. Je me souviens juste d'une Miss Jones, car elle était assez appréciée des élèves qui m'ont intégré à leur bande.
Cependant, ils avaient tous l'air beaucoup plus impatient de débuter l'heure précédant la pause de midi. Ne voulant pas me gâcher une agréable surprise potentielle, je ne leur demandais rien, et répondait par un sourire à leurs regards satisfaits, qui me disaient silencieusement que j'allais être bien surpris.
Et je le fus. Et je le suis encore.
Il s'agissait d'un cours de magie. Je n'en revenais pas. Cette heure fut merveilleuse et passionnante. L'une des plus enrichissantes de toute ma vie. Notre professeur s'appelait Christian, et visiblement il était assez populaire parmi tous les élèves présents. Souriant, drôle, sympathique mais sérieux et passionné ; non seulement sa personne et son charisme aurait pu rendre fascinante l’analyse du plus barbant des livres, alors - imaginez ! - la magie ! Je n'en reviens toujours pas. Apparemment, toute personne franchissant les grilles de ce pensionnat se trouve enrichi d'un pouvoir pouvant varier. Je ne sais pas si cela a eu également effet sur moi... Mais beaucoup d'autres élèves ont l'air de ne pas avoir encore découvert le leur. Dit comme ça, je sais que cela peut paraitre iréel et absurde, mais j'en ai bien vu se métamorphoser comme dans les contes, changer de couleur, devenir invisible, ou cracher des pic de glace. C'est improbable et tellement fabuleux...
◆ Feuille n°3 ; Trouvée par
Chess dans le
grenier. Actuellement : En possession du GGL.
Le déjeuner a été l'occasion de rencontrer les propriétaires du Pensionnat Irvine (c'est le nom de l'établissement), que tout le monde appelle familièrement "les I.", de par l'initiale de leur nom de famille. J'ai eu l'honneur de pouvoir déjeuner avec M. Irvine, en qualité d'invité. Très sympathique, lorsque je lui ai raconté pourquoi je suis parti de chez moi, il m'a proposé de rester ici quelques mois. Cela me gêne beaucoup d'abuser ainsi de leur hospitalité... Mais ils m'ont appris qu'ils vivaient de la fortune familiale et de dons, ce qui rend le cout de l'hébergement par leurs pensionnaires tout à fait nul. Un endroit aussi utopique m'intrigue, et je suis également irrésistiblement attiré par les cours qu'ils dispensent. Ils m'ont demandé d'y réfléchir à tête reposé, mais demain j'irai les voir (lui et sa femme) pour accepter leur aimable proposition. Cet endroit ne pourra me faire que du bien, j'en suis persuadé. Je suis impatient de devenir un de leurs élèves officiels.
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Le XX/YY,
Depuis quelques jours, je déjeune avec le même groupe qui m'a accueilli la première fois que j'ai posé le pied dans le Hall. Leur leader est d'ailleurs mon colocataire : il s'appelle Fred, a 18 ans et est un peu bourru, mais très sympathique. De nombreuses filles nous tiennent compagnie, et je les suspecte de trouver Fred assez séduisant... Il y en a une qui s'appelle Allysa, une autre Frederica et la dernière Luisa. Ces filles-là n'ont pas l'air méchantes, mais elles ne m'intéressent pas : leurs centres d'intérêts sont bien trop superficiels, et elles ne semblent pas capables de suivre une conversation portant sur autre chose que le maquillage, les vêtements et les hommes. Leurs piaillements pendant les repas m'insupportent un peu, mais Fred a l'air de les apprécier et je ne voudrais pas froisser mon premier camarade ici...
En revanche, une personne a attiré mon attention ces derniers temps. Elle se prénomme Nelly, et c'est une fille vraiment intelligente. Je veux dire qu'elle ne fait pas que répondre aux questions des profs et se satisfaire de connaitre tout le programme ; elle peut vraiment avoir une réflexion approfondie sur tous les sujets, et... Je ne sais pas, cela transparait dans son regard. Nous avons pu discuter un peu un après-midi : elle m'a demandé en plaisantant si j'étais venu suivre les cours ici juste pour pouvoir la détrôner de sa place de première de la classe. Elle a relevé que j'avais eu la note maximale au dernier examen du cours de Miss Jones, et je pense qu'elle s'intéresse autant qu'à moi que je m'intéresse à elle, intellectuellement parlant. J'espère que nous pourrons devenir amis ; elle a plutôt la vision d'une rivalité je crois.
◆ Feuille n°4 ; Trouvée par
Leia Sørensen dans les
couloirs. Actuellement : En possession d'Antoine.
Sinon, Erwan et sa soeur Nora sont d'une compagnie agréable. Les voir se chamailler à table est si dégrisant qu'on ne peut s'ennuyer. Erwan a onze ans (et quatre mois ne cesse-t-il de me répéter), tandis que Nora a huit ans, soit trois ans de moins : pourtant cette différence d'âge semble quelque peu inversée tant la cadette est mature et raisonnable devant son ainé... Ces petits garnements sont adorables, et je ne peux m'empêcher d'éprouver de l'affection pour eux. Un instinct fraternel, disons. Je me demande tout de même ce qu'ils font en internat si jeunes...
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Le XX/YY,
Cela fait plusieurs fois que je mange à la même table que les propriétaires du château. Christian est vraiment avenant, même en dehors des cours, et j'ai pu aborder avec lui de nombreux sujets de conversation. Je ne pense pas me tromper en affirmant qu'il m'apprécie. Ludivine Irvine, la fille de M. Irvine probablement, dîne également toujours à cette table : c'est une adolescente blonde, plus jeune que moi d'une ou de deux années. Elle aussi est d'une compagnie délicieuse : si je ressens son plus jeune âge par les tons enjoués et plaisants qu'elle met dans toutes ses conversations, elle s'exprime de manière élégante et raffinée. J'ai cru comprendre son lien avec Christian assez fort, puisqu'elle ne cesse de se faire taquiner par ce dernier, mais son sourire éclatant dément ses paroles faussement vexées.
Voici des croquis rapides des propriétaires des lieux. J'espère m'être montré proche de la réalité, mais un visage c'est toujours si difficile à capter dans toute sa profondeur... ◆ Feuille n°5 ; Trouvée par
XXX dans le [url=XXX]XXX[/url]. Actuellement : ???
[...]
◆ Feuille n°6 ; Trouvée par
T.J Henskens dans le
hall d’entrée. Actuellement : En possession du GGL.
[Normalement ici : le dessin des amis de Rudy]
◆ Feuille n°7 ; Trouvée par
Emily Johanson S. dans le
grenier. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Erwan n'a vraiment aucun talent artistique ! Ce garçon est adorable. Si innocent et inconscient des dangers du monde... J'ai l'impression qu'il est complètement l'opposé de tout ce que je suis. Tout est idyllique, il a raison ! Pourquoi ne puis-je m'empêcher de garder une légère méfiance, un soupçon de réserve ?... Il faut que je me détende un peu.
Ajout dans la soirée :
Je joins une photo que l'on a prise de moi il y a quelques jours. Si quelqu'un tombe sur ce journal après ma mort, il est hors de question qu'il ne puisse uniquement se fier à cette caricature pour se faire une idée de mon visage ! ◆ Feuille n°8 ; Trouvée par
Halloween dans la
salle à manger. Actuellement : En possession d'Antoine.
Le XX/YY,
Outre les I. et les quelques connaissances que je me suis faites, il est temps de parler d'un phénomène étrange que j'ai rencontré dans ce pensionnat. On me l'a expliqué comme si il s'agissait d'une chose particulièrement normale, comme si ce n'étaient qu'une banalité d'usage... J'ai eu un peu de mal à le croire, jusqu'à ce que je le voie de mes yeux. Nelly m'a montré, pour essayer de me convaincre, et je dois dire que je suis... plutôt convaincu.
C'est ainsi qu'on m'a mis au courant des Alter Ego Astraux, souvent contracté en A.E.A. par les pensionnaires. Qu'est-ce ? Ce sont des animaux, déjà, de natures diverses et variées... Ils apparaissent à l'arrivée d'un nouveau pensionnaire, quelque part dans le bâtiment, et restent parfois plusieurs mois sans se manifester. Cependant, la plupart des pensionnaires trouvent très rapidement leur A.E.A., de par le lien qui les unit. En effet, les animaux, en plus d'apparaître de nulle part, sont profondément liés à l'imaginaire du pensionnaire. Ils proviennent en général d'un ami imaginaire inventé auparavant, ou d'un animal qui a une symbolique particulière pour nous. Je me suis ainsi vu affublé d'un compagnon à la taille ridicule et que j'ai eu bien du mal à distinguer au début. La coccinelle qui me sert d'A.E.A., , étant en plus comme tous les autres douée de parole, m'a signifié sa présence de sa petite voix et nous avons rapidement fait connaissance. Disons que sa personnalité correspond à celle d'un Jiminy Cricket parfait, un compagnon, un conseiller. C'est peut-être ce qui m'était passé par la tête le jour où je l'ai imaginée. On s'est moqué de moi, les autres enfants choisissant plutôt le lion plein de majesté ou le fier destrier. L'insecte bête à bon Dieu était pourtant pour moi synonyme de sage discrétion et de discernement élégant. Mais qu'elle en vienne à exister réellement... si fragile, si frêle.. Et si il lui arrivait quelque chose, en serais-je affecté ? Tant de questions qui se bousculent sans trouver de réponse.
◆ Feuille n°9 ; Trouvée par
Alizée Edelstein dans la
salle Yume. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Au bout d'un mois, je pense avoir enfin compris mon don. Au début, je ne me rendais absolument pas compte de ce que je faisais, je lisais les livres de la bibliothèque et en retenait le plus possible pour pouvoir l'utiliser ou m'en rappeler plus tard, et chacun des mots restait gravé dans mon esprit sans que rien ne puisse l'en détacher. Je pensais simplement à un livre, que dans ma tête déjà il s'ouvrait à la page exacte de l'information dont j'avais besoin et je pouvais réciter tout ce qui y était écrit sans y jeter le moindre coup d’œil. Je pensais que tout le monde en était affecté, mais après un échange avec certains pensionnaires, je me suis rendu compte que non. J'ai tenté plusieurs expériences et ai lu des livres qui me sont hors de portée intellectuelle comme des traités avancés de physique quantique, pour vérifier que cette faculté n'était pas simplement liée au fait que j'aime ou non le sujet proposé. Et pourtant, sans comprendre ce que je récite, je me rappelle toujours qu'un espace de Hilbert est un espace de Banach dont la norme //-// découle d'un produit scalaire ou hermitien <•,•> par la formule ||x|| √. Ma capacité serait donc de retenir tout ce que je lis, ou par extension tout ce que je perçois.
Christian m'a expliqué, lorsque je lui ai fait part de ma découverte, que ce n'était que la capacité de base de chaque pensionnaire, dont les pouvoirs étaient décuplés par le lieu, et que l'on pouvait très largement élargir le champ d'action de ce que l'on pouvait faire en étudiant. Il ajouta que puisque j'avais découvert ma capacité première, je serais capable de suivre un peu plus activement les cours qu'il dispensait. Je suis donc depuis environ deux semaines enfin capable moi aussi de m'exercer pendant cette heure. Christian nous apprend d'abord comment maîtriser notre pouvoir, et je ressens enfin combien c'était difficile pour les autres ! Cela est tellement plus palpable lorsqu'on le vit. Il m'a aidé à anéantir les maux de tête énormes que me provoquaient la lecture ou même la vie de tous les jours avec les informations qui s'accumulaient dans mon crâne. Je commence depuis très peu de temps les exercices de magie à proprement parler. Des cours où nous apprenons à créer, détruire, transformer par un signe de main ou une volonté de l'esprit. Visiblement, nos capacités ne seraient liées qu'au pouvoir de départ, ce qui fait que mon champ d'action est très étendu bien qu'assez passif pour le moment. C'est tout bonnement fascinant... Serait-ce le bâtiment qui nous donne tant de choses, ou n'aide-t-il pas simplement à l'être humain à dégager ce qui est enfoui en lui ? Les pensionnaires seraient-ils attirés ici en fonction de leurs capacités, ou ne serait-ce que pur hasard ? Beaucoup de théories intéressantes me caressent l'esprit mais je préfère ne pas en faire part à Christian ou aux autres I, ou même aux autres pensionnaires... J'en ai un peu parlé à Nelly, elle réfléchit aussi beaucoup sur tout cela, mais j'espère bien trouver une réponse avant elle.
◆ Feuille n°10 ; Trouvée par
Ralph dans la
salle à manger. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Les I sont très contents de moi, j’ai réussi à apprendre plusieurs formes de magies grâce à mon don. Mais les connaître ne suffit pas pour les appliquer, alors je continue de m’entraîner très dur. Je pense que cette nouvelle passion va finir par engloutir tout le peu de vie sociale que j’ai, mais c’est bien trop prenant pour que je m’arrête maintenant. En seulement quelques semaines, j’ai réussi à égaler certains élèves de ma classe qui étaient là depuis des mois, voire même à en surpasser. Je suis trop doué dans ce domaine pour laisser tomber.
Sur ce, j’y retourne !
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Le XX/YY,
Je crois que Perrin m’aime bien. Oh, pardon - c'est le prénom de M. Irvine. Nous sommes devenus proches au point que je puisse l'appeler ainsi. Du moins, il semble s’être attaché à moi, bien que je ne comprenne pas trop pourquoi ; il y a beaucoup de personnalités plus attachantes dans ma classe, comme Nelly par exemple, qui s’attire la sympathique de tout le monde. Mais étrangement, il semble porter plus d’attention à mon travail qu’à celui des autres. J’en ai discuté avec Nelly, en passant, l’air de rien, et elle l’a pris très au sérieux et m’a dit qu’il comptait sans doute sur moi pour reprendre le flambeau. Je n’y avais pas pensé, mais elle a peut-être raison. Elle m’a dit que ce n’était pas la première fois qu’il surveillait de près un des étudiants, mais que c’était rarement arrivé jusqu’au bout, vite attiré par un esprit nouveau. Elle m’a aussi dit qu’ils s’attachaient souvent à ceux qui ne chahutaient pas en classe et les écoutaient beaucoup.
Je souris un peu en pensant qu'elle a du se faire ces réflexions en les observant beaucoup, et peut-être même, qui sait, en espérant que leur choix se porte sur elle un jour... Et j'aime me dire qu'elle me jalouse sans doute en secret, mais je ne voudrais pas trop m'avancer sur le sujet. J'ai beaucoup d'estime pour elle, et je me demande bien pourquoi ce n'est pas d'elle qu'ils ont fait leur protégée. Elle est intelligente, audacieuse mais raisonnable, travailleuse et pleine de volonté et pourtant joviale et avenante envers tout le monde. Sans compter qu'elle est plutôt jolie, mais je ne m'étendrai pas sur le sujet dans ce journal.
◆ Feuille n°11 ; Trouvée par
Kélian Ael dans l’
infirmerie. Actuellement : En possession du GGL.
A bien y réfléchir, je pense qu’ils ont peut-être peur que s’ils choisissent un « héritier » avec trop de caractère, il risquerait de se rebiffer contre eux. Mais je n’ai pas fait part de ce point à Nelly… Ni à personne d'autre. Oui, à mon avis, je ferai mieux de garder cette remarque pour moi.
En ce moment, je trouve que les cours, bien qu'intéressant, s'éternisent un peu. Quel intérêt à passer autant de temps sur un petit chapitre ? Je ne sais pas si mes camarades pensent de la même façon, peut-être en effet s'agit-il d'un rythme normal, mais que du à mon pouvoir j'arrive à emmagasiner les connaissances en fournissant moins d'efforts qu'eux... (voire aucun). En tout cas, j'ai commencé à me documenter et à m'entrainer en parallèle en dévorant des livres plus avancés dans la bibliothèque.
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Le XX/YY,
Les professeurs ne savent toujours pas que je m'émancipe un peu de leurs cours, ils continuent à maintenir une atmosphère paisible dans le pensionnat. Comme je comprends ces gens qui se sentent si bien, ici ! Il y a comme… Je sais pas. Une sorte d'aura apaisante qui calme les mœurs et empêche de devenir fou, de faire du mal aux autres, de voler, de violer, toutes ces choses qui arriveraient normalement après tant de mois de réclusion à certaines personnes incapables de gérer leurs émotions… Mais ici, nous sommes heureux, quand même. D'ailleurs, les I ont parlé une fête, nous commençons à la préparer. Ce serait une petite fête de Noël, entre tous ceux résidant trop loin pour rentrer chez eux pendant les vacances (ou n'ayant nulle part où rentrer...). Certes, beaucoup n'ont rien à offrir, mais nous faisons des efforts pour que ce soit surtout une fête conviviale pour aider les quelques nouveau venus à mieux se sentir et puis pour se détendre de ces cours parfois très fatiguant intellectuellement, comme des vacances, quoi ! On se croirait revenu au lycée, c'est assez amusant. Bref, le comité de préparation de la fête dont je fais partie a voté pour que ce soit un bal, et que les belles robes et les élégants costumes soient de mise. Les armoires fournissant ce que l'imagination des pensionnaires leur indique, je peux garantir que ce sera certainement un ballet de couleurs...
◆ Feuille n°12 ; Trouvée par
Liesel “Nino” Weissmüller dans la
cave. Actuellement : En possession du GGL.
Au début, je n'étais pas tellement pour ce genre de festivités, préférant étudier un peu, mais Ludivine m'a fait remarquer combien je semblais pâle ces temps-ci et combien j'avais peu parlé aux autres, tant j'étais obnubilé par les études. Elle a raison. Je prends donc une pause de deux petites semaines dans mon travail, cela me fera beaucoup de bien et je pourrai lier connaissance avec les autres pensionnaires qui ne voient certainement en moi qu'un roux taciturne qui croit plus en ses bouquins qu'aux relations humaines ! Nelly m'a dit ça l'autre jour, non mais je vous jure, elle en a des expressions...
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Le XX/YY,
Le bal de Noël était divertissant, je dois l'avouer, même si je ne suis pas vraiment adepte de ce genre de fêtes. Quelques pensionnaires ont fini la soirée un peu mal en point sous le coup de l'alcool, mais la plupart sont restés très corrects, et l'échange de cadeaux fut un bon moment. Il n'y a pas que des idiots, dans cet endroit… Même ceux que je n'estimais pas tellement se sont révélés d'agréable compagnie. Est-ce cela la magie de Noël ? Cela durera-t-il toute l'année ou n'était-ce qu'illusion passagère ?
En tous cas, cette soirée restera certainement gravée dans nos têtes comme un bon souvenir. De plus, cette petite valse avec ma cavalière Ludivine fut aussi un point fort, même si elle me reproche mon manque de souplesse dans mes mouvements… Je ne suis pas professionnel, loin de là, et je me suis soudain senti un peu ridicule, surtout en voyant Christian danser avec Nelly avec un naturel désarmant… Mais elle semblait s'en amuser. Je ne saurai jamais décrypter Ludivine, elle est encore bien trop énigmatique.
◆ Feuille n°13 ; Trouvée par
Halloween dans les
cuisines. Actuellement : En possession du GGL.
Je porte fièrement la jolie montre gousset qu'elle m'a offert, et la petite gourmette artisanale faite par Nelly. Il faut avouer que je suis plutôt gâté, et que les autres garçons semblaient un peu jaloux, il m'ont même balancé toutes les guirlandes du sapin sur la figure, à la fin ! Une fête comme il en faut, quoi, même si la fin des vacances arrivent. J'ai déjà commencé à loucher sur mes livres de cours, mais en me voyant les feuilleter, Nelly les a pris et les a cachés je ne sais où. Si on a même plus le droit de se cultiver un peu…
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Le XX/YY,
Maintenant que Noël est passé, j’ai enfin pu reprendre mes livres qui avaient été lâchement pris en otage par Nelly. Mais quelque chose de plus intéressant encore s’est produit, et c’est un euphémisme ; je ne suis habituellement pas porté sur les cancans, ragots et autres rumeurs, mais celle-ci est du premier intérêt, je pense.
Depuis le début du cours de ce matin, Christian faisait de légères piques, innocentes au début, qui pouvaient être qualifiées d’ironie sympathique, jusqu’à ce qu’il déborde et finisse par à peine voiler ses sous entendus vers la fin du cours. J’ignore ce qu’il s’est passé entre lui et Ombeline, mais il semble qu’une cassure se soit effectuée entre eux deux ; je ne l’avais jamais entendu parler d’elle avec ce ton et cet irrespect. C’était tellement peu subtil que je suis sûr que toute la classe a compris : il a insinué qu’elle ne savait plus écrire son véritable prénom depuis qu’elle en avait usurpé un autre… Personnellement, je l'ai toujours appelée Mme. Irvine, ne faisant pas particulièrement partie de ses proches (elle semble préférer mes pairs masculins mieux bâtis, sans arrière pensée aucune...), mais je rappelle maintenant avoir déjà noté qu'il fallait parfois plusieurs fois à Ludivine pour qu'elle se retourne à l'énonciation de son nom. Sur le coup, je m'étais juste dit qu'elle avait peut-être une légère surdité, mais il faut dire avouer que si "Ombeline" n'est pas son véritable prénom, tout cela parait plausible.
Je me demande bien ce qu’il y a là-dessous, vu que cela semblait assez grave. Mais l’histoire a déjà fait le tour de l’école, et tout le monde a sa version. Personnellement, je pense qu’au moins Perrin, Ombeline voire Ludivine également, étaient au courant et qu’ils l’ont soigneusement caché. Peut-être que Christian ne l’était pas, et que lorsqu’il l’a découvert, il a propagé la rumeur pour se venger… ?
◆ Feuille n°14 ; Trouvée par
Coby Riggs dans le
salon. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Cette histoire tourne au ridicule. Christian ne semble pas vraiment prendre compte que ses actes pourraient porter préjudice à d'autres que lui, et le reste de leur famille ne semblent pas penser que leur groupe est lui-même si scindé ! En effet, cette curieuse rumeur qui a agité ma curiosité il y a quelques jours commence à prendre une mauvaise tournure… Je n'ai pas eu beaucoup plus de renseignements sur Ombeline, Christian refusant toujours de parler plus clairement que par ses lourd sous entendus exprimés pendant ses cours. Mais il devient de plus en plus clair que deux hypothèses se détachent. Soit leur groupe est particulièrement agité, représentant Christian d'un côté, Ombeline d'un autre, pouvant de moins en moins s'entendre comme il faut et devant faire passer leur ressentiment à travers les mots qu'ils formulent face aux élèves, étant capables des pires affabulations pour faire descendre l'estime de l'autre, soit… il y a une petite part de vrai dans cette histoire. Mais d'après moi, une chose est sûre : Les I ne forment pas un groupe soudé, prêt à s'entraider. Ils cohabitent, s'entendent parfois à merveille, comme Ludivine et Christian, mais il existe un schisme entre adultes et adolescents. Là pourrait être leur faiblesse, qui s'accentue chaque jour…
En tous cas, ces derniers jours, Ombeline ne semble pas bien prendre le fait que je m'intéresse aux informations qui passent de bouche à oreille, et visiblement, elle n'a pas compris qui était l'auteur de ces histoires (peut-être en est-elle consciente et fulmine-telle envers Christian, mais elle ne doit pas vouloir que leur conflit s'épande en dehors de leur petit cercle, ce qui est assez compréhensible). Et visiblement, même si d'autres s'intéressent aussi aux rumeurs, c'est sur moi que tombe la colère de la maîtresse de maison, et la culpabilité dont je suis pourtant blanc. Lorsque nous nous croisons, elle ne parle pas plus que d'habitude. Elle a toujours été paradoxale et nos conversations sont assez limitées, Ombeline n'étant pas très bavarde avec les élèves. Mais son air froid dément toutes les politesses dont elle fait preuve envers moi… Et les discussions qu'elle a avec Perrin s'éternisent, le ton de la jeune femme s’élevant parfois, bien que je n'entende pas ce qui se dit. Je devrais songer à envoyer ma coccinelle, mais j'ai peur qu'ils ne la remarquent, et qu'elle ne fasse tomber de plus lourdes peines sur mes épaules. Car en effet, si mes rapports avec Christian et Ludivine n'ont pas changé, Perrin aussi semble s'éloigner de moi… Ce qui n'est certainement pas dû au hasard. Je ne sais pas ce qu'Ombeline redoute de ma part, mais cette obstination à m'isoler attise ma curiosité à l'égard de cette affaire plus qu'elle ne l'étouffe…
◆ Feuille n°15 ; Trouvée par
Wang Huan Yue dans l’
infirmerie. Actuellement : En possession de Courtney.
Le XX/YY,
Ce billet contrastera un peu par rapport aux précédents vu qu'il ne concerne pas les rumeurs sur Ombeline, mais je reste encore ébloui et époustouflé par la prestation d'une de mes camarades.
C'est une petite japonaise appelée Sachiko Sachimi - tout le monde l'appelle Sachi, mais je ne me permettrait pas de telles familiarités, ne lui ayant adressé la parole qu'une dizaine de fois au maximum depuis le temps où je suis entré dans le pensionnat - et elle a passé il y a une semaine son examen de maîtrise maximum. Il s'agissait de réaliser un sortilège de son choix, le plus puissant possible.
Sachiko a choisi s'ensorceler une pièce, la vieille réserve du deuxième étage dont personne ne se servait. Et c'est incroyable ! Elle en a fait une véritable merveille ! En y entrant, il est désormais possible d'accéder à des mondes totalement incroyables et inimaginables, puisant parfois dans les souvenirs de celui qui pénètre la pièce, ou matérialisant ses désirs. Visiblement, elle peut stabiliser la pièce grâce à des mots de passe ; et - chose impressionnante - le sortilège perdure même maintenant que son auteure est partie du pensionnat, diplôme en poche, et se renouvelle sans cesse puisqu'il s'adapte à son "public". La salle de Sachiko - rebaptisée "Salle Yume" qui signifie "rêve" en japonais, honorant les origines de la fantastique créatrice de cette merveille - est devenue la nouvelle attraction du pensionnat : tout le monde s'y précipite dès qu'il a un temps libre pour gouter là les plaisir d'un monde nouveau et extraordinaire... Pour ma part, je m'amuse à trouver les mots de passe qu'elle a défini pour certains de ses mondes : j'en ai trouvé cinq, tous des citations de Shakespeare qu'elle semble particulièrement affectionner... En tout cas, j'espère la revoir une fois dehors : comme elle était bien plus âgée que moi je n'ai jamais vraiment pensé à l'aborder, mais devant une telle œuvre je tiens absolument à lui parler quand je sortirai d'ici. Une telle poésie et un amour pour la littérature se dégagent de la création de cette pièce, et font d'elle une personne qui me parait définitivement charmante !
◆ Feuille n°16 ; Trouvée par
Eve Clément dans la
salle Yume. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Aujourd’hui l’école a été sur les nerfs, du début à la fin, et il y en a même certains qui ont pleuré.
Une maladie inconnue a fait son apparition et a tué l’un des pensionnaires. Je ne le connaissais pas plus que ça, mais Nelly-qui-connait-tout-le-monde avait l’air assez retournée et m’a dit qu’il était très apprécié, bien qu’il ait déclenché quelques bagarres. Les I sont sous le choc aussi, ils ne semblent pas comprendre ce qu’il s’est passé. J’en ai discuté avec Ludivine en passant, elle m’a brièvement expliqué que sa famille ignorait d’où venait la maladie et surtout comment la traiter, mais elle m’a fait jurer de garder le silence pour ne pas inquiéter les autres. Elle semblait assez paniquée, car c’était la première fois qu’elle voyait Perrin sortir de son calme habituel. Lorsque la nouvelle était parvenue, il était brusquement sorti du salon et avait entraîné sa femme avec lui. Elle avait du attendre plus d’une heure avant qu’ils ne reviennent et lui expliquent rapidement ce qu’il s’était passé…
On n’en sait pas plus que ça, les I n’ont pas voulu ni nous montrer le corps ni nous expliquer autre chose d’autre que « il est mort de maladie ». On ne sait même pas si elle est contagieuse…
D'ailleurs, l'école est mise en quarantaine pour le moment. Les cours ont été suspendus et les professeurs sont rentrés chez eux. Les grilles du pensionnat ont été symboliquement fermées, et je me sens tout à coup vraiment oppressé...
Ajout dans la soirée :
Les I ont créé une infirmerie, pour d’éventuels autres cas. Auparavant, personne n’était jamais tombé malade et les blessures étaient souvent superficielles et donc soignables rapidement par la magie, donc un tel lieu n’avait jamais eu d’utilité. Je ne l’ai pas visitée, ils sont passés rapidement nous faire l’annonce dans le réfectoire, puis sont partis.
◆ Feuille n°17 ; Trouvée par
Halloween dans la
bibliothèque. Actuellement : En possession de William.
Le XX/YY,
Il faut croire qu’être malade peut avoir de très bons côtés, étant donné que j’ai plus appris sur l’histoire de la famille Irvine en un après-midi qu’en six mois. Suite à une véritable épidémie, j’ai contracté la nouvelle maladie, alors Perrin m’a assigné Ludivine comme garde-malade. Depuis l’affaire Ombeline, il prend ses distances avec moi. Je suis certain que sa femme n’est pas étrangère à tout ça…
Lorsque j’ai demandé à Ludivine pourquoi son père ne venait pas me voir, elle a écarquillé les yeux avant de se mettre à rire. J’avais toujours cru que Perrin et Ombeline étaient les parents de Ludivine, mais en réalité, elle m’a expliqué que Perrin était en fait son oncle et qu'elle n'avait aucun lien de sang avec Ombeline - celle-ci n'était même pas l'épouse officielle de Perrin. Elle avait fugué quelques années auparavant pour des raisons sur lesquelles elle ne semblait pas très disposée à s'épancher (bien que j'ai cru comprendre la mention d'une sœur ainée et d'un mariage) et était venue se réfugier chez le frère de son père. Il l’avait accueillie, mais cela s’était passé après l’édification de l’école. Je lui ai demandé pourquoi elle n’en avait jamais parlé, et elle a haussé les épaules pour toute réponse…
Je lui ai parlé de l’affaire Ombeline, mais je n’ai eu pour réponse qu'un : « C’est juste Christian qui a voulu l'embêter, je pense… ». Néanmoins elle semblait assez perplexe, comme si elle ne comprenait pas ses motivations… Si même elle n'en sait pas davantage, je ne risque pas d'apprendre grand-chose de plus sans que cela soit de la part des principaux concernés.
Mais je pense être à peu près sensé malgré ma fièvre, et le leur en parler me parait juste une très mauvaise idée. Je ne suis pas aussi téméraire.
◆ Feuille n°18 ; Trouvée par
Ralph dans la
salle à manger. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Aujourd'hui, j'ai parlé à Perrin. Peut-être n'aurai-je pas dû.
Il semblerait que les grilles du pensionnat soit vraiment scellées. Des élèves se sont plaints, et n'ont trouvé à leurs réclamations qu'une oreille sourde des propriétaires. Même si je suis personnellement toujours alité, l'épidémie a été rapidement et remarquablement maîtrisée et la plupart du pensionnat va bien, ce qui devrait donc lever la mise en quarantaine de l'établissement. Seulement, pour une raison inconnue, les propriétaires refusent de redonner accès à l'extérieur. Pour les premiers jours, je comprends bien qu'ils n'aient voulu prendre aucun risque, mais après trois semaines il n'y a vraiment plus de raison d'être inquiet (je dois bien être l'un des seuls à être resté à l'infirmerie pendant un mois... Je me rends compte que mon corps est décidément trop fragile et je me suis juré de faire un peu plus de sport une fois sorti !)...
J'en ai donc glissé un mot à Perrin lorsqu'il est venu m'examiner. J'ai pourtant fait preuve de toutes mes ressources d'orateur, et pourtant il en est rapidement venu à s'emporter, je ne comprends toujours pas pourquoi. Tout à coup, cette idée m'est venue en tête et je ne parviens pas à m'en défaire... Il serait possible que nous soyons actuellement retenus prisonniers.
Au premier abord, c'est ridicule. Si je pouvais, je me rirai au nez. Mais les témoignages des camarades qui me rendent visite ne peuvent m'empêcher de confirmer peu à peu cette étrange conclusion : les cours ont repris mais à un rythme allégé, et des autres professeurs, seule Miss Jones est revenue pour se disputer avec Christian et Perrin, puis disparaitre. Les Irvine continuent de dispenser leurs cours normalement mais éludent toute question concernant les prochaines vacances (et donc la possibilité pour certains de rentrer chez eux). Tout cela est vraiment inquiétant...
◆ Feuille n°19 ; Trouvée par
Aarne Kinnunen dans le
grenier. Actuellement : Déchirée en deux, en possession de Aarne et Nikoleta.
Le XX/YY,
C'est une Nora apeurée qui est venue me voir ce matin. Apparemment, cela fait plusieurs jours qu'elle se demande quoi faire, n'osant pas en parlant à son frère, trop immature pour comprendre sa détresse et la protéger. Étant habituellement celle qui devait veiller sur son aîné, elle ne savait pas à qui se confier et s'était finalement tournée vers moi. J'ai eu de la peine pour elle - de l'admiration, aussi - pour avoir tenu toute seule avec un tel poids sur les épaules.
C'est amusant comme je parlais de Miss Jones qui aurait "disparu" l'autre jour. Ce n'était qu'une façon de parler, et la réalité était bien pire : elle s'était faite tuer. Nora l'avait vu de ses propres yeux. Elle n'a que huit ans - non, neuf maintenant - aussi n'a-t-elle pas réussi à saisir toute la conversation précédent le... le meurtre - ce mot est dur à écrire... - mais d'après elle, ils se seraient justement disputé sur la liberté des pensionnaires. Visiblement, Perrin avait du mal à admettre qu'ils grandissent et "doivent quitter le nid", et Jones le menaçait de révéler l'emplacement de l'établissement à l’État, qui se ferait un plaisir de faire fermer le pensionnat. C'est là que Christian serait arrivé dans son dos et l'aurait poignardée. Perrin avait paru "moins calme que d'habitude mais calme quand même" à Nora (j'imagine que c'est comme cela qu'elle décrivait un état de panique intérieure majestueusement retenue et raisonnée), et avec Christian, ils avaient fini par cacher le corps dans une armoire. Le lendemain, elle était venue avec Fred pour lui demander d'ouvrir l'armoire, mais celle-ci était déjà vide. Jones - ou du moins son corps - avait disparu. Ils s'en étaient sans doute débarrassés dans la nuit...
Maintenant, au moins, une chose est sûre : les Irvine sont des fous et ils ne sont pas décidés à nous laisser partir. Soit ; une fois sur pied, je jure que je trouverai un moyen de libérer tout le monde. En attendant, il faut que je me comporte comme d'habitude...
◆ Feuille n°20 ; Trouvée par
Upsilonn Gioto dans la
cave. Actuellement : En possession du GGL.
Je me remets peu à peu de ma maladie et commence à pouvoir marcher un peu dans le pensionnat sans avoir besoin de quelqu'un pour m'épauler sans cesse. Perrin, qui m'a examiné, semble dire que les résidus de maladie qu'il me reste ne met pas les autres pensionnaires en danger. Je reste néanmoins assez a l'écart des autres, je ne me sens pas encore capable d'agir comme si de rien était. C'est ce réflexe qui m'a poussé à la découverte que j'ai faite aujourd'hui. En effet, Nelly semblait me chercher, mais ne me sentant pas d'humeur à parler à qui que ce soit, ayant mal à la tête, je me suis réfugié dans le grenier, où après avoir tenté de lire sans résultats, je me suis mis à fouiller un peu dans les vieilles affaires, n'ayant jamais vraiment fait d'examen approfondi de cette pièce. Comme toutes les autres fois où je suis passé dans le grenier, j'ai trouvé beaucoup de vieux vêtements et quelques papiers en si mauvais état que l'on ne pourrait rien en tirer. Néanmoins, en déplaçant une grande caisse auparavant enfouie sous des drapés, je me suis rendu compte que ce que je prenais pour des planches mal ajustées dans le mur était en fait un battant de porte, au loquet si bien caché dans la poussière que j'ai bien failli ne pas le trouver, et si rouillé qu'il me fallut un peu plus de courage, surtout dans mon état, pour pouvoir l'ouvrir. La curiosité a eu raison de ma fatigue, et j'ai pu débloquer l'accès. Et malgré l'aspect décharné de la serrure et la poussière accumulée sur la poignée, l'intérieur de cette pièce était en parfait état.
C'est surtout étonnant du fait que la pièce était une véranda. Oui, une véranda. Inondée de lumière, entouré de fenêtres, et donnant sur le parc. Les plantes étaient parfaitement soignées, ne manquant de rien. Il n'y a pas d'autre accès à la salle que par la porte, ou par la fenêtre, pour les plus téméraires… Ou par magie. Il est possible que les propriétaires aient un petit… jardin secret, dirons nous. Et d'après ce que j'ai eu le temps de voir, il me semble qu'il y ait des choses intéressantes à découvrir…
Ajout du XX/YY : D'après le plan que j'ai pu établir du pensionnat, il est impossible que la véranda se tienne ici ! Le grenier prend visiblement toute la place… Mais la véranda est bien là, je l'ai même montrée à Nelly et Fred qui ne me croyaient pas. Mais j'évite d'y rester trop longtemps, de peur d'y être surpris… Je ne sais pas ce qui me prend, je ne risque rien, théoriquement… Mais ce lieu a l'air de renfermer des choses que je ne devrais pas être censé voir. En tous cas, j'ai tout mon temps.
◆ Feuille n°21 ; Trouvée par
XXX dans le [url=XXX]XXX[/url]. Actuellement : ???
[...]
◆ Feuille n°22 ; Trouvée par
Heather Maystood dans les
couloirs. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
J'ai mis un peu d'ordre dans ce que j'appelle mon propre jardin secret. Les fondateurs doivent être au courant de l'existence de cette salle, peut-être savent-ils même ce qu'il s'y passe, ce que j'y fais et ce que j'y étudie, peut-être m'observent-ils lire, noter dans mes carnets tous les éléments intéressants récoltés au cours de mes observations… Ils doivent se moquer de moi, qui cherche à interpréter le moindre indice qu'ils auraient pu laisser derrière eux, ce que j'ai découvert dans la véranda, via Ludivine, Christian ou Nelly... Je commence à discerner une solution à cet immense problème, mais il me faudra encore de l'entrainement, vu ce que mes effets ont parfois donné sur la salle. Salle qui reste cachée de tous, bien évidemment, et dissimulée par mes soins aux yeux du reste du monde. Mais les propriétaires continuent d'agir comme d'habitude. Soit ils m'observent et sont les meilleurs des acteurs, soit ils ne se doutent vraiment pas de mes agissements. Peut-être devrais-je cesser de les déifier… Ils sont puissants, mais à mon avis, ils restent bien trop humains pour être omniscients.
◆ Feuille n°23 ; Trouvée par
Alexandra R. Blackwood dans le
salon. Actuellement : En possession de William.
Le XX/YY,
J'ai fait profil bas ces temps-ci. Les fondateurs semblent un peu tendus, et ils ne le sont pas qu'avec moi. Même Ludivine ne sourit plus comme avant. Peut-être ont-ils remarqué la faiblesse dans leur système de protection ? J'espère que non, parce que je pense avoir trouvé la faille. J'ai observé les différents effets des barrières magiques ces derniers mois, j'ai relevé plusieurs données concernant la répulsion des barrières dans la forêt et d'autres effets... J'ai d'ailleurs pas mal parlé avec un groupe de casse-cous par l'intermédiaire de Fred, celui qui depuis quelques semaines sèche les cours et essaye de s'enfuir par tous les moyens possibles, en relevant ce qu'ils m'ont dit sur les effets de leurs essais. Enfin, ils sont globalement stupides, et leurs tentatives doivent bien faire rire les I, mais ils m'ont été d'un support précieux pour ma banque de données. Il y a bien un point qui ne tourne pas rond, je commence à mettre le doigt dessus. Des résultats ne concordent pas. Une faille pourrait exister... Mais pourquoi ? Comment feraient-ils une erreur pareille ? Ils doivent être vraiment distraits, ou très sûrs de leur puissance. A moins que cela ne soit une limite de leur pouvoir ?... Cela reste à creuser.
Erwan a fait une remarque que j'ai trouvée amusante l'autre jour. Je n'arrive pas vraiment à décrypter le cheminement de sa pensée, mais il a dit "Pensionnat Interdit" au lieu de "Pensionnat Irvine". C'est fou comme ce nom sonne terriblement bien !
◆ Feuille n°24 ; Trouvée par
Alex Cavecchio dans le
petit endroit. Actuellement : En possession du GGL.
Le XX/YY,
Ce que je viens de découvrir est sans doute l’information la plus incroyable qui me soit jamais tombée entre les mains, et bien que j’aimerais tout oublier, mon don fait que ça restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Sans oubli, pas d’absolution.
J’ai surpris une conversation entre Christian et Perrin, qui était plutôt animée. Je ne pense pas qu’ils m’aient repéré, sinon je ne serai pas là à écrire mes découvertes. Ils parlaient de Nelly, et c’est ainsi que j’ai découvert de quoi il en retournait.
Elle a été créée par eux. C’est une créature conçue par les Irvine, comme une… expérience. Ils voulaient voir qui d’un humain ou d’elle, une créature programmée, est supérieure. Elle a pour instinct de se rapprocher de tout le monde mais de plus particulièrement des personnes qui sont les plus puissantes, dont moi certainement. Ils l’ont utilisée, et d’après ce que j’ai entendu, elle ne le sait même pas et se croit parfaitement humaine, autant que moi. Ce n’est pas à elle que j’en veux, mais à eux. Pour l’avoir manipulée. Elle en est même encore plus fascinante qu’auparavant, et il est hors de question que je la laisse dans cet endroit maudit. Cela ne me motive que davantage dans l'élaboration de mon plan d'évasion du Pensionnat Interdit, comme nous nous amusons à le surnommer entre nous désormais.
◆ Feuille n°25 ; Trouvée par
XXX dans le [url=XXX]XXX[/url]. Actuellement : ???
[...]
◆ Feuille n°26 ; Trouvée par les
Irvine. Actuellement : Détruite par Christian Irvine.
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Dessins par Mistral.
Textes par Angie, Eldarianne & Mistral.